Enquête à Zuldazar

En l’absence de la prêtresse ombres-vives – partie du jour au lendemain en retraite spirituelle en compagnie de Vanhem – les trolls des Tarides qui continuaient de se rassembler à sa hutte étaient livrés à eux-mêmes depuis plusieurs semaines. Tuant l’ennui, et tentant de surmonter les tensions entre trolls, les non-dits et les menaces qui se profilaient parfois, les hésitations sur ce qu’il convenait de faire ou non étaient nombreuses et la situation délicate.

C’est alors que Sala'jin reçut une lettre du chroniqueur Zun'khal, interlocuteur zandalari rencontré lors du séjour à Zuldazar (Savance zandalari et Retour et retrouvailles). Le courrier, originellement destiné à Wa'ai, évoquait un renforcement de la vigilance à Zuldazar depuis de récents événements politiques. De cette état de surveillance accrue avait découlé la découverte d'une rumeur, d’un groupe d’héritiers du père oublié présents visiblement sur l’île de Zandalar.

La similitude n'ayant pas échappé aux Zandalari, le chroniqueur Zun’khal souhaitait savoir si ces trolls avaient un lien avec les partisans de Celle-qui-voit et s'ils avaient été envoyés en missions discrète sur l'île de Zandalar à la demande de cette dernière.

Or ce n'était pas le cas. La vieille prêtresse avait laissé une lettre le jour de son départ à l'attention de ses ouailles, et elle ne précisait nulle part qu’il faille se rendre là-bas. Qui était donc ce groupe inconnu ? Trolls ayant entendu le message de Waai et ayant décidé de monter leur propre culte pour vénérer le loa oublié ? Imposteurs couvrant d’autres activités plus obscures derrière un nom fédérateur ? Quel est leur but et que font-ils à Zandalar ?

Pour le découvrir, il était nécessaire se rendre sur place, et tenter de remonter jusqu'à eux. Décision fut prise et quelques jours plus tard, le temps de rassembler leurs affaires et de trouver un navire sur lequel faire la traversée, les trolls quittèrent les Tarides pour rejoindre les rives de la cité dorée.

La pluie recommence à tomber dans la jungle de Zandalar. Un dernier regard sur les notes que j’ai prise de la vieille Tra’wala m’interpelle malgré tout. Il doit l’admettre, Wa’ai ne lui a jamais parlé de ça et il n’a pas non plus posé la question là-dessus à vrai dire ! Voilà une nouvelle piste à travailler.


Depuis qu’ils sont de retour à Zul’Dazar, la recherche de ce fameux groupe qui se font appeler les « Les héritiers du père oublié » occupe pas mal les trolls. La rencontre avec le chroniqueur Zun’khal a bien confirmé ce qu’il avait pu écrire dans sa missive, il a pris connaissance de ce groupe alors que les gardelames enquêtaient sur des disparations de citoyens zandalaris. Qu’ils soient hautes ou basses castes, ces citoyens ont disparu du jour au lendemain et après une première enquête, certains de ces trolls parlaient d’un nouveau but à défendre plus important et plus grand que le simple fait des zandalaris, d’un père oublié… Forcément le Zun’khal a vu un lien possible avec nous.

Après avoir nous aussi interrogé les proches des disparus, la piste nous mena jusqu'au Foyer aux souvenirs. Situé en face de l'auberge du Repos des Esprits, où de vieux conteurs, les gardiens des souvenirs et des mémoires, racontent et transmettent des histoires sur les loas ou des exploits de l'empire Zandalari. Un lieu que j’aurais bien aimé voir la dernière fois !
Voir les trolls, basses ou hautes castes, zandalari ou non, venir écouter les récits fut un bon moment et j’ai bien vu qu’Acrae aussi avait tendu l’oreille aux histoires une fois nos questions posées.

C’est là-bas que la légende du « Père oublié » a été raconté par une certaine "Tra'wala", vieille zandalari aveugle, que ses anciens collègues ont décrite perturbée et qui a été écartée des lieux par les autorités. Ils ont fini par nous dire qu’elle vivait au nord de la cité, à la lisière de la jungle. Malgré tout ils semblaient vraiment s'inquiéter pour elle...


Nos recherches se sont d’abord portées vers le zocalo, les massacreurs rastari interrogé par Thraz’Kah puis Trik’we près de la sortie n’ont rien pu nous dire intéressant. Nous avons tenté d’aller voir du coté du jardins des Loas, Ta’ka et Acrae préférant rester dans une auberge. La paku’ai avec qui j’ai pu discuter m’a bien confirmé connaître la Tra’wala, mais elle ne l’avait pas vu depuis quelques temps alors qu’elle venait souvent prier Pa’ku auparavant.

Avec Trik’we, Shai’ri, Thraz’Kah, Acrae et Ta’ka, il a fallu trouver d’autres pistes. Les bassines proposé par Ta’ka, le Nid de Pa’ku vu qu’elle avait l’air d’être dévoué à ce loa plus particulièrement. Tri’kwe proposa d’aller demander de l’aide… sûrement payante… auprès d’une connaissance dans le port pour récupérer plus d’informations.
L’idée de visiter les villages plus éloignés vers le nord de Zul’Dazar fut aussi abordée, mais nécessitant les montures afin d’être plus rapide, elle fut mise en attente le temps de voir si on obtenait rien avant. Enfin Thraz proposa aussi de parler du Loa oublié autour de nous et raconter sa légende afin de potentiellement attirer ces autres "Héritiers" jusqu'à nous.


Ta’ka a eu un bon instinct !
Le choix à finalement été fait de se rendre d’abord dans les bassines voir si ils pouvaient trouver des traces, et si il n’y avait rien d’aller ensuite vers le Nid de Pa’ku pour finalement revenir vers le port et voir avec le contact de Trik’we les possibles informations.

Arrivé vers les bassines, situées juste en-dessous des temples, c’est lorsque j’interrogeais l’aubergiste d’une petite maison de ce quartier calme que la réponse vient enfin, oui il la connaissait et mieux, elle résidait ici !
A cette heure de la journée elle se posait généralement en contrebas plus loin afin de pouvoir observer les pterreurailes et d’avoir du calme. Nous trouvâmes sans soucis Tra’wala, effectivement installée non loin d’une des sorties de la ville, et bien qu’elle fut effectivement aveugle, son oreille lui apprit rapidement que nous étions plusieurs.

Je la questionnais si elle avait bien raconté des histoires à propos d’un père oublié à d’autres trolls ce qu’elle confirma et nous raconta d’ailleurs le récit à ma demande. Et quand Ta’ka et Shai’ri tentèrent de lui demander où elle avait appris ça, Tra’wala déclara qu’elle avait entendu ça d’une trollesse résidant plus loin dans jungle mais refusa de donner un nom ou une description. Ce serait à nous de la trouver, comme elle avait pu le dire aussi aux autres trolls venus la voir.



- Est ce vrai ? ?
- Est ce un délire d’une vieille aveugle fatiguée par l’âge et le temps ?
- Quelque chose que Wa’ai a pu oublier ?

Je replie le parchemin avant de le ranger dans l’étui en cuir. Faudra que j’en parle à Ta’ka au passage, je suis sur qu’elle pourrait me faire un étui bien plus résistant … Et personnalisé !

Citation :

Récit de Tra’wala, ancienne conteuse et gardienne des souvenirs :

Beaucoup de choses ont été oubliées, délaissées. Un père, une mère. A Zandalar les érudits ont beau dire qu’ils protègent le passé, la vérité c’est qu’on encourage les orphelins à ne plus réfléchir à ce passé. A se concentrer sur le présent ou le futur.

Alors les orphelins ils ne cherchent pas d’où ils viennent. Mais quelque part, loin sous la poussière et l'indifférence, le Père et la Mère sommeillent. C’est l’histoire d’un crime, les orphelins ne l’ont pas été par hasard ou par accident. C'est une histoire de trahison et de honte.

Il fut un temps où les trolls étaient tous frères et sœurs. Fils et filles d’un père bienfaisant et puissant. Mais l’aîné de la fratrie, jaloux, trahit, et il se retourna contre son géniteur. Ce qu’il fit exactement, on l’ignore, mais il fit en sorte que l’autorité paternel lui revienne. Et qu’il soit celui qui est respecté, consulté et aimé comme un substitut. Quant à la mère, on en sait un peu plus sur son destin tragique. Elle fut dévorée, son pouvoir dérobé par une magie interdite, guidée par une avidité insatiable.

Grâce aux indications de Tra'wala, le groupe a retrouvé la hutte isolée en bordure de la jungle zuldazari, à la frontière de Nazmir, où nos trolls espéraient retrouver la prêtresse par laquelle Tra'wala aurait appris son histoire de Père oublié, de mère oubliée, d'orphelins et de traître aîné.

Malheureusement, nulle trace d'une prêtresse sur place, bien qu'ils rencontrèrent Wa'dip, un troll ayant lui aussi suivi la piste de Tra'wala et guettant l'arrivée d'une prêtresse. Après quelques jours, l'attente a fini par payer : un troll zandalari a débarqué sur place, annonçant être le relai qui les mènerait à la prêtresse.

Mais le grand nombre de « curieux » s'étant présentés en bloc l'a rendu méfiant quant à leurs intentions et il refuse de les conduire à la prêtresse sans s'assurer de leur réelle volonté de trouver la vérité quel qu'en soit le prix à payer. Afin de le convaincre, le groupe doit passer une épreuve qui prouvera de leur sincère et absolue détermination dans cette quête de savoir : l'accompagner dans un endroit qui pourrait regorger de témoignages du passé laissés intacts, intouchés : Atal'dazar, le repos des rois.

Le but est d'y trouver des stèles ou gravures murales anciennes qui n'ont pas pu être effacées ou modifiées par les chroniqueurs depuis que les lieux ont été plus ou moins scellés et laissés accessibles aux seuls colosses automates et à quelques rares gardiens et prêtres dazar'ai.

Pénétré ce lieu sacré est passible des pires sanctions, mais plus encore, recèle un danger latent sous la forme de la peste de sang d'Hakkar qui tua de nombreux rois et reines successifs en des temps anciens. Chaque troll du groupe peut décider s'il accepte ou non de suivre afin d'avoir ensuite sa confiance pour être conduit à la mystérieuse prêtresse.

Parmi les Héritiers, qui mettra de côté ses valeurs morales pour bafouer les règles ancestrales et l'autorité zandalari, au nom de la recherche de savance ? Qui osera s'aventurer dans la nécropole et aura le courage de braver les superstitions et les salles des morts ?

A la suite de leur excursion illégale, Ramko - tel était le nom du Zandalari qui les avait mis à l'épreuve - tint parole et les mena à la prêtresse qu'il protégeait, et qui pourrait leur en dire plus sur le Père oublié et la Mère oubliée. Dans un petit campement sommaire, encore plus reculé et excentré de la capitale, le groupe alla à sa rencontre.

Au milieu d'un décor de cimetière de dinosaures à ciel ouvert, de gadoue et de poussière, surplombé de voraces vautours, à la lisière entre les deux pires régions de Zandalar, la silhouette gracile d'une trollesse calme mais farouche, au visage juvénile encadré d'une crinière sombre, avec un regard scrutateur et revêche, couleur d'améthyste, les attendait au coin d'un feu, accompagnée d'un autre de ses partisans. Quand il la vit, Sala'jin la reconnut aussitôt. Que faisait-elle là ?

Le groupe avait beaucoup de questions à poser et la conversation dura deux nuits.