Héritiers du makoa loa

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 Vestiges et mirages

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Ebusi'Khan
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Ebusi'Khan

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MessageSujet: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 10 Fév 2019 - 18:31

La Rencontre

    Zi’Fon, tel est le nom que je me suis donné. Il signifie « Croc Solitaire » en Zandali. C’est comme ça que les Vulpérin m’ont nommée. En référence à la seule lame que je portais qui ressemblait à un crochet de serpent, fin, long et très tranchant. Mais ce nom voulait dire bien plus pour moi. J’étais une arme au seul service de ma survie. Cela faisait plusieurs mois que j’avais secouru cette trollesse dans ce désert, juste à l’entrée de Vol’Dun, elle s’était faite attaquée par des Sephrak et était dans un sale état. Blessée au visage, son armure en lambeaux et accompagnée d’un très jeune raptor. Aveuglée par la blessure je l’ai soignée et guidé jusqu’au temple d’Akunda comme elle me l’avait demandé. Nous mire plusieurs jours avant d’atteindre le Loa de l’Oubli, elle avançait lentement et ne parlait pas. Je connaissais bien ce temple et j’ai toujours eu bon accueil. Avant d’entrer d’aller voir les prêtres, elle me confia deux choses dont elle me fit promettre de veiller dessus : Sa dague qui semblait de facture Gurubashi, prêtée par un ami apparemment dont elle regrettait de ne pas avoir eu la présence d’esprit de la rendre. Et son petit raptor qui semblant comprendre les intentions de sa maîtresse me rejoignit sans broncher. Elle me dit aussi le nom de sa petite créature : Samukeli’Ziwe. « La Furieuse Sanglantécaille » en Zandali. Pourquoi pas, après tout même si le petite raptor aux écailles rouge semblait peureux, j’ai quand même accepté un nom discutable, maintenant que je n’étais plus seule. Enfin, après quelques temps, elle ressorties du temple, passant sans me voir et je ne la retins pas. Elle quitta se havre de tranquillité pour disparaître entre les montagnes. Avant que je parte du temple à mon tour, Moaja, une herboriste réfugiée au temple, m’interpella pour me demander d’aller chercher quelques plantes, en bordures de Nazmir. Je finis par accepter, après tout je n’avais pas de projets spéciale dans l’immédiat.

#############

    Le chemin fut tranquille jusqu’au chemin donnant sur Nazmir, je gravis alors les pics qui gardait l’entrée de Vol’dun pour y cueillir les fleurs spécifique des hauteurs demandée par Moaja. C’est alors que des  bruits de déplacements se firent entendre en écho sur les parois en contrebas. Une troupe de trolls qui n’était ni des Zandalari ni des Farraki entrèrent dans Vold’un. Je les observèrent du haut de mon perchoir jusqu’à voir une flèche se planter dans le dossier de du siège que portait un navrecorne transportant divers affaires et un troll à la chevelure rouge. Ils étaient attaqué par des elfes. Sans réfléchir j’encochais une flèche dans mon arc mais à peine je le bandit que celui aux cheveux écarlates avait tuer son adversaire, un changeforme parmi les trolls s’était transformé en un immense ourse couleur sable pour plaquer un deuxième elfe au sol tandis que le troisième de leurs assaillant tenait à distance un second changeforme.  Je m’apprêtais à descendre lorsqu’un nain et un humain apparurent sur leur flanc droit, juste en en contrebas de ma position. Impossible de rater une cible avec un tel angle de vue, alors que l’humain tentait de se camoufler, je le transperçais d’une flèche. Dans le crâne pendant que le changeforme en ours fracassait son adversaire et que le second changeforme ordonnait à son raptor de tuer l’elfe qui lui avait échappé. Pendant ce temps à observer le combat j’avais rapidement encoché une nouvelle flèche et la tira sur le nain qui se mettait en joue avec une arme à feu, la pointant sur un guerrier à pied et une archère montée sur un raptor orange. Mais la trollesse sur son raptor fut plus rapide et transperça le cou le demi portion au service de l’Alliance avant même qu’il n’ait pu ajuster son tir. Ma flèche se fracassa contre la roche à l’endroit où se tenait le nain tendais que celui-ci tombait en avant. Alors que je les voyais se remettre en route, la curiosité m’emporta et puis de toute façon il semblerait qu’ils m’aient repéré. Je descendit donc en vitesse par un chemin détourné pour leurs coupé la route.

#############

    Une fois face à eux, je brandis mon arc et leurs demanda de s’identifier. Le troll au visage couvert de sang frais, monté sur un navrecorne me fit remarquer qu’ils n’avaient pas besoin de laisser passer pour se déplacer où ils le voulaient. Mais le guerrier à pied, bien plus aimable, se présenta comme étant dénommé Sala’Jin, et que sa troupe cherchait de la savance perdue. Je rangeais mon arc et leurs proposa de leurs montrer un campements nommé Repaire des Vulpérins afin qu’ils puissent se reposer dans un endroit tranquille. Alors que je les conduisaisà travers les dunes de sables, armes rangée, l’un des changeforme, celui qui s’était transformé en ours gigantesque, n’avait pas repris forme trolls et était maintenant sous la forme d’un lion au pelage sombre et à la crinière noir ; il ne cessait de me surveiller comme si j’allais leurs sauter dessus. Enfin, Une fois au campement Vulpérins, ils se posèrent sur un rocher à l’écart pour discuter. J’entendais à peine leurs conversations et je décidais de me poser plus loin pour être tranquille. Ce groupe était décidément bien étrange mais quelques choses les rendaient très intéressant…
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 18 Fév 2019 - 1:01

La Tempête de Sable

    J’étais assise sur une corniche en bordure du repaire des Vulpérins. Je tenais Ziwe dans mes bras et celle-ci se débattait légèrement, c’était étrange. D’habitude elle restait près de moi et ne s’éloignais pour rien au monde.  Le groupe de trolls que j’avais guidé jusqu’ici parlait entre eux plus loin. Je n’entendais pas leurs discussions. Pour tout dire je ne m’y intéressais pas du tout. Quelque chose m’intriguait dans l’allure de ce groupe. Ils n’étaient pas des Zandalari, ni des Farraki et… Moi non plus. Peut-être sauraient-ils certaine choses me concernant. Cela faisait longtemps que j’étais dans ce désert. J’y avais même l’impression d’y avoir passé toute ma vie. Mais ma mémoire était fragmentaire et certains détails m’échappaient toujours.  Toutes ces réflexions me menaient indubitablement à Kwen’Zeka. Un Troll étrange qui m’avait accueillie il y a bien longtemps. Il était tout juste plus âgé que moi mais débordait de maturité et de sagesse. C’est lui qui m’enseigna beaucoup de choses et le reste je l’appris à mes dépends. C’est lui qui me sauva d’un Krolusk déchainé il y avait à peine quelques mois. Cette bête m’avait défigurée mais KWen’Zeka m’aida à me soigner et à me confectionner un masque avec une de mes plus prestigieuse proie. Au bout d’un certain temps la blessure fut complètement guérie. Mais pas ma mémoire, le coup avait été tel que je ne pouvais mes rappeler de certains détails de ma vie. ‘Zeka m’assurait que ça reviendrais. Avant de me laisser pour qu’il retourne à son travail aux Temple d’Akunda. Maintenant, je ne quittais plus ce masque. Alors que je ressassais ces rares souvenirs persistants. Samukeli’Ziwe m’échappa et se précipita vers le Trolls à la crête Rouge du Groupe plus loin.

#############

    La voyant partir ainsi vers des inconnus je criais après elle « Ziwe ! Reviens ici ! » Le jeune raptor arriva aux pieds du Trolls aux cheveux rouge assit près de l’archère qui avait tué le nain avant moi, et se mit à lui tourner autour. « Ziwe ? S’exclama le troll qui avait attiré l’intention de la jeune saurienne.
-C’est le nom du raptor d’Igazi. S’exclama l’un des deux changeformes qui  lui était resté sous sa forme de lion à la crinière noir.
-où est ce que tu l’as trouvé ? Demanda Le trolls habillé d’un rouge aussi écarlate que ses cheveux, tout en prenant Ziwe dans ses bras. Celle-ci ne sembla nullement gênée et  se blottit contre ses genoux.
-C’est une trollesse qui me l’a donnée. » Répondis-je d’un ton presque défiant. C’est alors que le groupe entier me dévisagea d’un air curieusement énervé pour la plupart. Je n’arrivais pas à déchiffrer le visage félin du changeforme et  seule l’archère semblait plus surprise qu’en colère. Celle-ci me questionna alors poliment. Sans laisser transparaître une émotion quelconque. Quant à la deuxième changeforme qui trainait près de son raptor adulte et le voisin de l’archère qui m’interrogeait paraissait  presque hostile envers moi. C’était pourtant la première fois que je les rencontrais vraiment. Je racontais alors ma rencontre avec une trollesse perdue et blessée au visage à l’entrée de Vol’Dun. Du fait que je l’avais accompagnée jusqu’au Temple d’Akunda et qu’elle m’avait donnée Samukeli’Ziwe. A la fin de mon court récit. Le groupe se mit à se parler à voix basses. Apparemment ils voulaient eux aussi se rendre au Temple du Loa de l’Oubli. Je leurs dit alors que je connaissais le chemin et qu’ils feraient mieux d’éviter une certaine vallée remplie de mauvais mojo. Après quelques concertations entre eux, m’adressant à peine la parole. Ils décidèrent  de me laisser les guider. Non sans me prévenir que je n’avais pas intérêt à les trahir. Comme si j’avais la moindre chance, Seule contre cinq trolls aguerris. Mais je ne leurs en tenait pas rigueur. La méfiance était la norme dans ce fichu désert. Je leurs dit alors que l’on partirait demain pour qu’ils puissent se reposer. Je repris Ziwe dans mes bras et l’éloigna du groupe en me dirigeant vers un endroit où dormir dans le campement Vulpérin. Le Trolls aux cheveux rouge s’appelait Jum’Sha. L’archère à ses côtés c’était Acrae, le guerrier qui m’avait saluer l’autre jour était nommé Sala’Jin quant aux deux changeforme, la première était une jeune trollesse avec une arme de Sephrak dans le dos et son nom était Zulta’Ka. Le second changeforme et dernier du groupe s’appelait Vanhem. Il semblait ne plus me regarder avec méfiance mais intérêt. Mais aucun ne me faisait confiance. Et puis après tout on se connaissait que depuis deux jours. J’aurais réagi de la même façon à leurs places. Je m’endormis assez rapidement. J’avais appris à profiter du moindre repos sûr dans ce Désert mortel.

#############

    Le Lendemain. Le groupe était prêt. Et sous ma garde, je les emmenais à travers le Sud de ce désert, longeant la chaîne de montagne qui délimitait la frontière entre Vol’Dun et Nazmir. Le Sala’Jin me répétait assez souvent que si je les menais dans un traquenard je le regretterais amèrement. Je levais les yeux au ciel sans répondre. A vrai dire, je m’intéressais beaucoup à eux. Et puis je ne m’étais jamais empêcher d’aider ceux qui en avaient besoin. De plus je devais me rendre au Temple d’Akunda moi aussi. Autant faire en sorte que leur groupe ne se perde pas en chemin. Au bout d’un long moment de marches, je sentis le vent souffler de plus en plus fort. Je leurs indiquait de presser le pas. Une tempête de sable se dirigeait sur nous. Bien évidemment ils discutèrent immédiatement mes conseils mais pas si fou, ils acceptèrent de me suivre dans un abri. Un tunnel écroulé assez vaste pour que le groupe s’y repose. A peine je fus arrivé dans la grande salle que je remarquais qu’un brasero était allumé avec des sacs autour. Je m’approchais de ces affaires et je découvris qu’elles étaient de provenance Sephrak. J’eu à peine le temps de prévenir les autres qu’un groupe d’homme serpent allait débarquer que quatre infidèles apparurent devant l’entrée de la salle. Un archer chevaucheur de Krolusk et trois épéistes.

#############

    Je leurs criait de se mettre à couvert pendant que le Sala’Jin se mit en garde et que la Zulta’Ka  se transforma en félin pour se préparer à fondre sur leurs adversaires. J’encochais moi-même une flèche dans mon arc quand j’entendis la Acrae dire qu’il y avait de la place pour tout le monde dans cette salle. Je lui criais alors que c’était des infidèles et qu’ils n’y auraient pas de négociations. Le Jum’Sha me dit alors que ça n’aidait pas et il se mit en garde en même temps. Une bouffée de rage m’envahit. Autant contre les Sephrak que je n’avais jamais appréciés que la stupide remarque de la Acrae. Proposer à des infidèles armées jusqu’aux dents de partager l’abri lors de la tempêtes. Apparemment elle ne comprenait pas leurs vociférations. Comparant le groupe et moi à des Chien aux services de la Horde. Je bandit aussitôt mon arc mais La Zulta’Ka fut la plus rapide et se jeta sur l’épéiste le plus à gauche du chevaucheur de Krolusk. Cherchant à le griffer. Sala’Jin la suivit de près mais fut envoyé contre le mur suite à un coup de tête du Krolusk. D’un coup d’œil je vis Jum’Sha préparer un sort, faisant apparaître des flammes autour de ses mains tandis que la Acrae tenta de tirer une flèche vers l’archer Sephrak. Celui-ci se baissa à temps et évita la flèche. Il répliqua en décochant une flèche chargée de foudre sur le Jum’Sha. Ce projectile énergisé se planta dans son épaulière et celui-ci tomba à la renverse. Reprenant mes esprits, je tirais ma flèche sur le second infidèle épéiste qui la reçu dans l’épaule et recula d’un pas. Le troisième épéiste se jeta sur Sala’Jin à terre et lui entailla le torse d’un violent coup de sabre électrifié. Dans un cri de douleur. Le guerrier Troll vit son armure se faire briser d’un seul coup. Zulta’Ka tenait à distance les deux premiers épéistes dont elle bloquait les attaque. C’est alors que Jum’Sha se releva et fonça droit en avant, levant les mains vers le plafond de la salle un éclaire tomba sur le chevaucheur de Krolusk, le carbonisant sur place et faisant s’enfuir sa monture dans un fracas épouvantable. Tandis que le troisième combattant Sephrak levait sa lame énergisée. Il vit son crâne transpercé d’une flèche juste d’Acrae. Sous la demande de celle-ci, je fonçais vers Sala’Jin pour le tirer le de là et le ramener dans l’abri du tunnel. La tempête de sable faisait rage au dehors et je vis du coin de l’œil Zulta’Ka tuer son premier adversaire et d’un bond se jeter sur le second, le plaquant au col malgré la dague que celui-ci lui planta dans l’épaule. Jum’Sha s’avança vers Zulta’Ka et lui dit alors de tuer le dernier Sephrak. Ce qu’elle fit. Pendant que je demandais à Acrae de trouver des bandages pour soigner le Sala’Jin. Le groupe finit trouver des pansements propres dans les sacs des infidèles laissé près du brasero ainsi qu’un sac remplit de crânes de trolls et d’orc ainsi que d’autres races de la Horde...

#############

    C’est Zulta’ka, se confondant en excuses auprès du blesser qui s’occupa de Sala’Jin. Lui disant qu’elle était désolée de ne pas penser aux groupes. Je levais les yeux au plafond. Ils se battaient bien mais manquait clairement de coordination. Cependant… Je ne pus m’empêcher de remarquer à quel point ils tenaient les uns aux autres. Chacun veillait sur les autres et même si certains prenait des décisions inconsidérés… Ils s’en tiraient visiblement en gardant confiance dans leurs camarades. Même si je ne les connaissais pas depuis longtemps. Ils ne se mirent pas en garde contre moi, ne m’accusant pas à tort ni ne me menaçant pendant le combat. Ils m’avaient fait confiance pendant un bref moment. Je sentit une bref sensations de chaleurs dans mon ventre avant de me mettre près du Brasero. Surveillant du coin de l’œil l’état du Sala’Jin. Je ne savais pas trop pourquoi mais son état m’inquiétait un peu. Enfin, j’écoutais vaguement leurs conversations. Remarquant que Ziwe qui s’était mise à l’abri durant tout le combat se glissa discrètement jusqu’au Jum’Sha qui mangeais un fruit. Celui-ci partagea son maigre repas avec le bébé raptor. La fatigue me gagna et je fis sûrement quelque chose de stupide pour quelqu’un qui avait vu tant de mauvaises personnes dans ce désert. Je m’endormis alors dans un sommeil profond pendant qu’ils montaient la garde. Quelques choses me rassurait dans ce groupe mais je ne saurais dire quoi.
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MessageSujet: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMer 27 Fév 2019 - 16:57

Malgré le détour emprunté par le groupe pour quitter Nazmir par l'Ouest afin de rejoindre Vol'dun, l'épais brouillard - qui les ralentissait depuis leur départ de Glaucombe des jours avant - ne se dissipait ni ne laissait d'éclaircies. Les trolls parvinrent néanmoins à rallier les ruines de Zol'bal, au pied du temple de Bwonsamdi et y firent halte pour une nuit, espérant toujours un retour à une meilleure visibilité pour ne pas risquer de tomber dans un bourbier.

Ce ne furent ni les masques tiki gardiens des ruines, ni les spectres qui les en chassèrent, mais l'arrivée d'un contingent armé de soldats zandalari qui les firent quitter les ruines. Arrivés sur les lieux en toute hâte dans la lumière laiteuse de l'aube embrumée, les officiers s'entretinrent rapidement avec les prêtres en charge de Zo'bal et une évacuation d'urgence fut ordonnée : les pèlerins et autres voyageurs devaient immédiatement s'en retourner vers le sud, à l'abri sous la protection de Zuldazar. Les raisons de cet affolement soudain restèrent obscurs pour les civils mais la menace était sans doute grande pour qu'elle crée cette agitation et les spéculations allaient bon train sur la coïncidence entre ce brouillard persistant anormal en cette saison et l'arrivée de l'armée rastari si loin du trône.

La nuit précédente, Jum'sha avait eu une songerie confuse, dont les bribes d'images incohérentes semblaient s'évanouir dès qu'il tentait de se les remémorer. Seule une phrase lui revenait en tête : " Vous qui cherchez un loa oublié, trouvez le temple du loa de l'Oubli ". Il voulut prendre des renseignements sur ce loa de l'Oubli auprès des parles-loas de Zo'bal mais les prêtres étaient trop occupés à encadrer l'évacuation de leurs ouailles en lieu sûr aux côtés des militaires rastari pour avoir le temps de s'entretenir avec qui que ce soit.

Finalement le groupe fut incité à quitter Zo'bal au plus vite également, mais plutôt que de suivre le chemin menant à Zul'jan avec les fuyards, ils poursuivirent leur objectif : atteindre Vol'dun rapidement afin de poursuivre leur quête des stèles drakkari volées par des atal'zuli plusieurs mois auparavant. Pendant plusieurs heures, à dos de navrecorne, raptors ou à pied, d'un rythme lent mais régulier, ils avancèrent en file en suivant les pontons de bois à travers la brume sur le chemin indiqué par Ta'ka, jusqu'à ce qu'une pente douce ne leur fasse progressivement quitter la boue humide pour passer à des chemins de roche et de graviers. Peu à peu, ils s'extirpèrent du brouillard surnaturel qui piégeait Nazmir et émergèrent dans un canyon en fin de journée.

Vestiges et mirages Zandal34

C'est à ce moment que la menace se dévoila hors des ombres : des elfes de la nuit, nains et humains les attaquèrent depuis l'arrière et le haut des rochers. Le groupe avait visiblement été suivi, ou rattrapé, par des éclaireurs ou assassins de l'Alliance qui les prenaient peut-être pour des messagers ou ré-approvisionneurs des Zandalari ou de leurs alliées de la Horde. A la promptitude de cette attaque par les peaux-roses, les trolls répliquèrent avec brusquerie et férocité, teintant de carmin le sol, les haches, les crocs. Abandonnant les corps de leurs ennemis dans la poussière, ils hâtèrent le pas pour sortir au plus vite des gorges rocheuses et trouver un abri pour la nuit.

C'est alors qu'ils furent hélés par une trollesse. Acrae remarqua immédiatement l'arc que celle-ci portait, comprenant qu'elle était vraisemblablement à l'origine de la flèche qui avait abattu un nain par derrière avant même qu'Acrae n'ait décoché. L'inconnue, qui se présenta d'elle-même comme Zi'fon, autrement dit "sans tribu" affirma vivre dans le désert de Vol'dun et sembla méfiante. En effet, elle posa de nombreuses questions sur leurs intentions, la raison de leur présence et leurs identités. Ta'ka avait prévenu que les Zandalari qui vivaient à Vol'dun n'étaient pas là par choix, mais par ordre du Roi les condamnant à l'exil. Le désert accueillait également une communauté de trolls des sables ayant suivi Jakra'zet en Zandalar. Zandalari comme Farraki, dans cet environnement, survivaient bien souvent aux dépens des autres : vols, pillages, extorsions de marchands locaux étaient monnaie courante, aussi les Héritiers restèrent sur la défensive devant la trollesse qui leur faisait passer un interrogatoire tout en gardant son visage dissimulé sous une épaisse écharpe et masque d'os, rendant impossible de savoir si elle était d'origine Zandalari, Farraki ou autre.

Néanmoins, lorsque celle-ci leur proposa de les guider jusqu'à un refuge vulpérin (une race d'habitants nomades), le groupe resta pragmatique : s'avancer dans le désert à l'aveuglette alors que la nuit était tombée pouvait les conduire à s'égarer. Or avec les températures chutant rapidement, un campement marchand serait un bon abri. Bien que certains craignaient que la Zi'fon ne serve d’appât pour mener les voyageurs naïfs dans un traquenard de brigands, après s'être assurée par des questions qu'ils n'étaient attendus nul part et que personne ne viendrait à leur rescousse, le groupe accepta malgré tout de la suivre.

En dépit des suspicions partagées, ils atteignirent le repaire vulpérin sans mauvaise surprise grâce à l'étrange trollesse toujours cagoulée et purent s'y reposer et se restaurer.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 4 Mar 2019 - 16:32

Les trolls observèrent de loin sans s’y mêler les étranges hommes-renards durant leur halte et réapprovisionnement au campement vulpérin. Bien qu’ils suscitèrent une certaine curiosité et qu’ils soient le plus souvent bilingue zandali, aucun des Héritiers n’engagea de conversation avec ce peuple bipède et nomade qui voyageait à dos de lamas ou de hyènes et qui habitait ce désert reculé depuis des millénaires, à l’écart des Zandalari. Il fallut néanmoins assurer la subsistance immédiate des raptors d’Acrae et Ta’ka, qui auraient bien croqué un morceau de lama après le rude voyage entre Nazmir et Vol’dun.

Se regroupant un peu à l’écart sur les rochers, les trolls voyageurs échangèrent à propos de leur objectif. Le « loa de l’Oubli » de la vision de Jum’sha pouvait être un loa zandalari nommé Akunda. Parmi ses attributs, il était en effet non seulement le loa des tempêtes et de la foudre, mais était également reconnu pour sa capacité à accorder aux disciples de son temple une amnésie capable de les libérer des fardeaux du passé. Cette chance de nouvelle vie était, selon les rumeurs, embrassée par une poignée d’exilés zandalari qui voyaient là l’occasion de ne pas ressasser leur vie perdue à jamais suite à leur bannissement, mais plutôt d’en débuter une nouvelle sans remord.

A côté de cette piste, les Héritiers devaient également poursuivre les stèles drakkari volées par les Atal’zuli, dont ils n’avaient trouvé aucune trace en Nazmir. Ta’ka évoqua des trolls Furies-des-sables vivant en Vol’dun qui, sous les ordres de l’ex-général Jakra’zet, avaient pactisé avec une faction dissidente de Sephraks, les « infidèles » et contribué à libérer une horreur Sans-visage qui avait ravagé Dazar’alor. Les stèles avaient peut-être fini entre les mains des Farraki ou des Sephraks. L’une ou l’autre de ces possibilités impliquait une avancée dangereuse à la rencontre d’ennemis rendus d’autant plus retors par leur défaite.

Finalement il restait également le temple de Kimbul, au nord. Délaissé depuis longtemps par les Zandalari, ce lieu en bordure du désert pouvait potentiellement receler des gravures, parchemins ou reliques intouchées depuis des temps anciens. En outre, Vanhem paraissait animé d’un grand désir de s’y rendre.

C’est au cours d’une de leur discussion concernant la suite du voyage que Ziwe, le petit raptor écarlate d’Igazi, ramenée de Pandarie, surgit de nulle part et vint se blottir contre Jum’sha. Stupéfaits, les trolls allèrent de surprise en inquiétude quand Zi’fon, la trollesse masquée qui les avait conduits au refuge vulpérin les héla pour récupérer « son » animal. Bien qu’il ait continué sa croissance au cours des derniers mois, Ziwe était assurément la petite raptor femelle d'Igazi, reconnue d'un seul coup d'oeil par Jum'sha, et se fut avec suspicion que les Héritiers demandèrent pourquoi cette bête se trouvait en possession de celle qui se présentait comme une « baroudeuse sans tribu ».  Sa réponse les laissa pour la plupart abasourdis. Elle affirma avoir rencontré Igazi et l’avoir aidé à rejoindre le temple d’Akunda, des mois auparavant, puis Igazi aurait donné Kiwe ainsi que toutes ses affaires à Zi’fon, avant de disparaitre. Elle ne l’avait jamais revue.

Du moins c’était sa version, mais cela n’apporta que plus de méfiance et de froid entre Zi’fon et les Héritiers. Jum’sha estimait que si sa sœur avait abandonné son raptor, c’est qu’elle n’avait plus aucune valeur digne d’une trollesse. Un troll et son raptor, c’est un lien qui ne se délaisse pas comme ça. Vanhem et Ta’ka quant à eux imaginaient une autre version de cette histoire : et si Zi’fon avait tué Igazi et s’était appropriée ses affaires. Elle était peut-être bien une vagabonde piégeant et volant les voyageurs isolés. A leurs questions, Zi'fon n'apporta que des réponses évasises : elle ne se souvenait pas vraiment de son passé, elle n'était pas Zandalari et n'avait donc pas été bannie mais elle ne se souvenait pas plus non plus avoir jamais appartenu à une tribu, il lui semblait qu'elle était dans ce désert depuis toujours, pourtant elle voulait le quitter et partir découvrir le reste du monde.

Que ce soit pour leur permettre de demander aux prêtres de témoigner sur la véracité de ses propos ou pour les entrainer dans un traquenard, Zi’fon leur proposa de les guider jusqu’au temple d’Akunda, arguant qu’elle-même devait s’y rendre. Souhaitant lever le voile sur cette étrangère et se rapprocher d’une de leur piste concernant le loa oublié, le groupe accepta son offre… et lorsqu’elle s’éloigna, chacun se prépara à s'armer jusqu’aux dents contre toutes les possibilités pour le trajet du lendemain.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 11 Mar 2019 - 1:00

Le Temple

   Avec une surprise bien dissimulée, je me réveillais dans l’abri provisoire qui nous protégea de la tempête d’hier soir. Sans le moindre objet en moins ni une quelconque blessure. Ces trolls étaient donc dignes de confiance. Je les trouvais devant l’entrée en train d’essayer de dégager le sable accumulé dans la journée et qui bloquait la sortie de cet abri. Le temps d’accrocher Ziwe dans mon dos et de récupérer mon arc poser à mes côtés, je les rejoignis donc et après de rapides salutations et une courte discussion. Je décidais de partir en éclaireur le temps qu’ils déblaient l’entrée pour Sala’Jin qui avait été gravement blessé mais qui semblait plus coriace que ça et se tenait debout. Gravissant le tas de sable instable, je regardais tout autour de moi, cherchant une quelconque trace ennemie mais rien n’était visible. Le périmètre était aussi désert qu’il en avait l’air. Et je fis signe aux groupes de trolls de me suivre pour reprendre la route. Avons donc gravit la petite colline et  rejoint le chemin qui longeait les montagnes qui délimitaient la frontière entre Vol’Dun et Nazmir. J’avançais la première et je surveillais toujours ce groupe bien étrange mais que je commençais à apprécier.

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Vestiges et mirages Captur13

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    Nous avancions bien, ce qui me surpris car avec un blesser aussi amoché que le Sala’Jin, je m’attendais à devoir prendre une journée de plus pour atteindre le temple. Mais déterminés, ils avançaient, à tel point que nous avons atteint l’oasis bien plus tôt que je le croyais. J’indiquais au reste du groupe que l’eau était potable et qu’il fallait faire attention aux serpents d’eau. Ils s’abreuvèrent donc  et refirent leurs réserves d’eau sereinement. Du coin de l’œil, je surveillais Ziwe qui marchait à mes côtés. Les Vautours s’étaient rassemblés en nombre autour du groupe et de l’oasis. Certains avaient même pris leurs envols, tournoyant au-dessus de nous. Sûrement à la recherche d’un quelconque trainard. Je dégainais lentement mon arc tandis qu’aucun des Héritiers ne semblait faire attention. Leurs raptor se contentant de chasser des gazelles un peu plus loin et la Navrecorne du Jum’Sha se désaltérais tranquillement. Ce qui m’éinquiétait c’était le regard affamé de ces rapaces. La possibilité qu’ils nous attaquent était faible car nous étions en grand nombre mais peut être que la blessure du Sala’Jin les attirait… Toujours est-Il qu’alors que je rassemblais mes pensées.  Deux Vautour se jetèrent sur moi, l’un trop pressé, percuta le Sala’Jin de Plein fouet tandis que l’autre s’acharnait sur ma tête. Un Troisième Fondit sur Ziwe. Ce fut Acrae la plus rapide qui tira sur celui qui s’en prenait au bébé raptor, abattant le volatile d’une seule flèche. Sala’Jin se débarrassa aisément de son assaillant tandis que le Jum’Sha vint à mon secours et brisa la nuque du vautour audacieux qui s’en prenait à mon masque. Plus loin, Vanhem le changeforme Rugit puissamment pour faire fuir le reste du vol de carnassier qui lui tournait autour. Nous Avons put ainsi reprendre notre chemin qui ne s’annonçait pas de tout repos.

#############

    Alors que nous approchions du temple et passion juste à côté de la vallée des Chagrins. La terre se mit à vibrer sans sommation. Et tout aussi brusquement. Un Souvenirs déformé surgit du sol fissuré. Le Sang du Jum’Sha ne fit qu’un tour alors qu’il intima l’ordre au groupe de s’enfuir. E’Chuta ! Je ne pensais pas qu’ils puissent surgir ainsi hors de la vallée ! Je Suivis le groupe tandis que la masse informe au reflet bleuté hurlait derrière nous. Nous avancions très vite au pas de course mais la terre se mit à vibrer de plus belle. Et un autre Souvenir surgit juste devant nous. Interrompant notre course. Cette fois-ci, ce fut une voix féminine qui hurla dans un cri où l’on sentait le désespoir :  « Pourquoi ! Pourquoi m’avez-vous laissé seule ?! » La Colère se faisait sentir alors que la masse prenait peu à peu la forme d’une trollesse. Comme si elle prenait consistance et s’ancrais dans le présent. Devenant ainsi plus forte. Je ne sus pourquoi mais mon sang se figea en voyant une telle monstruosité imprégnée de désespoir. Le Jum’Sha s’avança vers se souvenirs déformé. C’était un parle Loa. Il devrait pouvoir gérer une telle chose mais je dû faire un effort pour ne pas l’empêcher d’y aller. « On est désolé. Disait-il en s’approchant de plus en plus, les bras ouvert dans un signe apaisant.
-Pas…partit ? demanda la trollesse fantomatique tandis que la moitié du groupe tournait le dos à la scène pour voir un souvenir plus grand et plus informe que jamais Hurler lui aussi un « Pourquoi » chargé de haine.
-On est venu te chercher. On te laissera plus jamais seule Affirmait Jum’Sha alors qu’il s’approchait de plus en plus du souvenir hanté de tristesse. La vue de cette scène me causa une douleur étrange au ventre. Que m’arrivait-il ? J’étais complètement paralysée. Ce n’était pourtant pas la première fois que je voyais un souvenir déformé…
-Ne …veux …plus être…seule… Promis… Rester… ? Disait le souvenir qui semblait perdre consistance, devenir de plus en plus abstrait.
-Promis. Dit simplement Jum’Sha alors qu’il prit dans ses bras le souvenirs qui disparut en murmurant un « merci » emporté par le vent.
Mais les ennuis n’étaient pas finit… Le Second souvenir déformer, le plus grand des deux prenait la forme d’un puissant guerrier Zandalari à l’armure scintillante alors qu’il brandissait son poing pour l’abattre  sur le groupe. Ce souvenir n’était pas chargé de tristesse mais de haine et de colère. L’incompréhension se lisait sur son visage ainsi que sa rage. Il hurlait qu’il avait été bannit injustement par le Roi Rastakhan qu’il maudissait, l’appelant le Roi indigne ! Soudain il se dénomma Raj’To. Un Capitaine des massacreurs ayant servi fidèlement Rastakhan pendant de nombreuses années. Il aurait perdu son unité dans un combat inutile ordonné par son souverain qui l’aurait ensuite bannis pour son incompétence. Ce Fut Le Vanhem qui avait repris forme de troll qui rassura le souvenir en lui promettant d’honorer sa mémoire. Et lui assurant que le Roi regrettait se geste injuste. Qu’il allait être abandonné des siens et punis par les Loas pour avoir commis un tel manque à son devoir de protection envers son peuple. C’est avec un ton plus solennel que le souvenir disparut après avoir perdu sa consistance. Il dit alors un remerciement envers les promesses rassurantes de Vanhem d’une voix sec mais où l’on percevait la reconnaissance.

#############

    Reprennant mes esprits… je conduisis le groupe jusqu’au  bout du chemin.  Une fois arrivé au temple d’Akunda. Nous nous somme établis près de l’auberge. Etant chaleureusement accueilli par les prêtres et les gardes qui nous autorisaient bien aimablement de rester aussi longtemps que cela nous faisait envie. Mais une fois le Calme Revenu. Zulta’Ka et Acrae étant partit se reposer. Le Jum’Sha me demandait alors pourquoi je gardais un masque. Je lui répondis que par le passé, qu’importe ce que je montrais personne n’était satisfait. Alors depuis je dissimulais mon visage. Cette réponse m’avait semblé limpide dans mon esprit. Bien que mon passé ne soit pas claire dans ma tête. Il me semblait que c’était ce qu’il fallait dire. Mais le parle Loa, vainqueur des souvenirs, insista pour que je lui montre ma face. Le vanhem et le Sala’Jin semblait très intéressés eux aussi. Dans un soupir de défit ma capuche et abaissa mon masque pour dévoiler ma cicatrice en même temps que mon visage. Jum’Sha ne répondit rien mais Vanhem et Sala’Jin se lançait des regards éloquent. Commençant à être agacée de cette attitude, je préférais aller me coucher. Les laissant à leurs discussions. Qu’est ce qui avait put leurs faire réagir ainsi à la vu de mon visage. Décidemment. Ils étaient bien étrange…
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 14:46

Vestiges et mirages Zandal35

Les premières heures de marche se sont passées sans encombre, nous dévoilant toute la majesté d’anciens temples, bâtiments et villes trolls sur l’horizon, en partie ensevelis par les sables. Il y a très longtemps, des ancêtres des Zandalari ont vécu dans cette région, quand elle était luxuriante et prospère, mais aujourd’hui seules des structures de pierre, abandonnées à leur triste sort et éreintées par l’usure du temps, se dressent encore vainement vers le ciel comme pour échapper à l’appétit vorace des ergs qui les dévorent peu à peu. Nous avons progressé au crépuscule pour éviter les intenses chaleurs diurnes, mais le vent froid qui s’était levé sur le désert à la nuit tombée nous glaçait le sang. Un vent qui est peu à peu monté en puissance. Zi’fon a senti qu’une tempête de sable allait arriver sur nous et nous a indiqué des ruines qui nous faisaient dévier de notre trajectoire, mais dans lesquelles nous pourrions nous réfugier.

Vestiges et mirages Zandal36

L’entrée d’un tunnel éboulé et vide nous a accueilli alors que des volutes de sables claquaient sur nos armures et visages partiellement cachés. Nous avons profité de cette escale improvisée pour allumer un feu, nous réchauffer, faire boire les montures tout en surveillant nos réserves d’eau et discuter. Mais alors que nous étions sur place depuis moins d’une heure et que le sable s’accumulait déjà sur le palier de notre abri, des silhouettes ont émergé de la tempête à une moins d’une dizaine de mètres à l’extérieur : un groupe de sephraks dont l’un chevauchant une sorte de cloporte géante. Les voyant arriver d’un mouvement pressé pour s’abriter et jugeant l’espace suffisamment grand, j’ai voulu retenir le bras de Sala’jin qui s’était immédiatement posé sur la hampe de sa hache en les apercevant, mais il était trop tard : le Gurubashi venait déjà de leur intimer l’ordre de reculer et quitter les lieux ou périr. Et les hommes-serpents comprirent le zandali. Un combat s’engagea et Ta’ka sous forme féline fonça à la rencontre des importuns au dehors, dans les rafales violentes de sable. Se jetant à sa suite pour ne pas la perdre, Sala’jin disparut à son tour dans l’ouragan de poussière, se mettant tous les deux en mauvaise position. Restant à couvert dans les recoins bien pratiques formés par les murs abimés de l’entrée du tunnel, je tentai de les aider mais ce fut une boule de feu décisive invoquée par Jum’sha qui nous tira du mauvais pas en carbonisant le sephrak chevaucheur de krolusk et sa monture. Aussitôt cette brèche créée, j’ordonnai à Zi’fon de foncer récupérer/trainer Sala’jin à terre pendant que je la couvrais à l’aide de flèche sur nos ennemis. Ta’ka parvint à se débarrasser du dernier homme-serpent, mais elle parût sincèrement inquiète et désolée quand elle découvrit l’état de Sala’jin, qu’un revers de lance avait sévèrement blessé en transperçant même son armure en plein thorax.

Ce n’était plus seulement la tempête de sable qui nous bloquait dans ce tunnel, mais également la blessure de Sala’jin : nous devions attendre que sa régénération soit suffisamment avancée pour lui permettre de se relever et marcher sans mal. Zi’fon nous révéla que les sephraks combattus étaient vraisemblablement des Infidèles, après avoir découvert des objets leur appartenant probablement au fond du tunnel. Ce groupe dissident ennemi avait eu pour but de ravir les pouvoirs de leur déesse, Sephraliss, ils méritaient donc leur mort. C’était un soulagement, au moins nous n’avions pas tué des habitants locaux pacifiques venus simplement s’abriter dans un refuge connu. Dehors, leurs corps étaient peu à peu recouverts et engloutis par les sables. Quant à Zi’fon, elle avait su se montrer utile et avait fait preuve d’esprit d’équipe, ce qui me rassura. J’étais peut-être la plus naïve du groupe mais j’appréciais la réactivité dont elle avait fait preuve.

Nous attendîmes là le reste de la nuit, et à l’aube, alors que la tempête avait cessé et laissé derrière elle un tas de sable devant l’entrée de notre abri, nous sommes restés à l’ombre à profiter de l’isolation loin du soleil pendant que les chairs et organes de Sala’jin se régénéraient peu à peu, aidé par une Ta’ka aux petits soins. Ce ne fut qu’à la tombée des chaleurs extérieures et de la nuit que nous nous extirpâmes du tunnel.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 16:09

Nous sommes finalement arrivés au temple du loa de l’Oubli. La fin du chemin a été âpre dans les vastes canyons rocheux qui entourent et protègent le temple. Malgré les réticences et craintes vis-à-vis des intentions de Zi la sans tribu et de son histoire sur l’obtention de son bébé raptor, le groupe est arrivé à bon port et nous avons pu lui faire confiance même si elle a gardé son visage camouflé constamment, même dans la pénombre du tunnel dans lequel nous sommes restés abrités un jour et une nuit.

Le groupe est autorisé par les prêtres à demeurer dans la sécurité des quelques modestes infrastructures du temple d’Akunda, mais d’un même mouvement nous nous en sommes écartés pour nous poster sur les berges de la petite oasis en contrebas de la falaise sur laquelle se dresse la maison du loa. Cela nous permet de nous abreuver et de laisser vaquer les montures alentour sans risque. Cependant, il y a aussi d’autres motifs à cette distance. Certains d’entre nous n’ont guère envie que les disciples d’Akunda ne viennent trop fouiner dans nos affaires. Il parait que ces gens sont en majorité des exilés zandalari qui ont choisi volontairement de perdre la mémoire pour démarrer une nouvelle vie dans la félicité de l’ignorance. Une telle pratique, si elle ne concerne qu’eux, demeure tout de même malaisante voire insultante à nos yeux, nous qui bravons les dangers et franchissons des mers et déserts pour ne pas oublier ! Pour entretenir un souvenir presque perdu, pour garder la mémoire précieuse du passé. Leur principe de vie est aux antipodes du nôtre.

En outre, si l’on en croit Zi’fon, qui a juré se souvenir d’Igazi, et l’avoir aidée à rejoindre le temple, preuve à l’appui du petit raptor et d’autres affaires – dont un couteau offert par Sala’jin – que Igazi lui aurait confié avant de disparaître, tout laisser à penser que Igazi a voulu venir ici pour y suivre les enseignements et le rituel d’Akunda. Abandonnant alors tout ce qu’elle possédait et qui elle était. Cela signifie qu’elle vit peut-être au temple à l’heure actuelle. Certains s’insurgent contre un tel revirement, moi je n’en suis pas choquée, je connais la lâcheté qui l’habite. Mais quoi que nous en pensions individuellement, nous avons convenu de respecter son choix. Il est préférable que nous ne la croisions pas, de peur que notre présence, nos visages, nos voix, ne soient facteur à affaiblir la magie d’oubli et remonter des souvenirs ou à lui embrouiller le mojo, ou pire qu’elle se retrouve à sympathiser avec les personnes qu’elle a justement cherché à oublier et qu’elle a souhaité ne plus jamais revoir.

De mon côté ce qui m’obsède et me terrifie, ce qui m’amène à ne pas trop approcher du temple du loa lézard-tonnerre, c’est justement ce pouvoir d’oubli. Extraire ainsi la mémoire de quelqu’un, c’est une magie horrifique. Nous sommes ce que nous avons vécu, ce que nous avons appris, ce que nous avons enduré. Nous retirer ça, c’est pire que nous tuer. Et je ne peux m’empêcher de penser « Et si… ? ». Et si c’était ce pouvoir qui avait été utilisé à l’aube des temps sur les premiers-nés trolls ? Et si c’était ce pouvoir qui avait banni les souvenirs de nos ancêtres ? Et si c’était ce pouvoir qui avait changé notre destin ? Les loas peuvent être jaloux, capricieux, avides… revanchards. Bien sûr, cela ne permet pas d’expliquer pourquoi le loa oublié a disparu, seulement comment ses enfants ont pu potentiellement l’oublier. Le coupable, ce « premier-maléficieur » d’après la légende ombres-vives, n’aurait-il pas reçu l’aide de plusieurs entités extérieures combinant leurs pouvoirs pour réussir ? Certains loas n’auraient-ils pas gagner à collaborer pour évincer un rival qui aurait pu leur ravir offrandes, prières, dévots et donc puissance ?

Malgré, ou à cause, de ses sombres préoccupations, je me suis portée volontaire pour aller avec Vanhem et Sala’jin, questionner les officiants du temple, pendant que les autres restaient près de l’oasis. En effet, nous savons que la songerie reçue par Jum’sha en partant de Nazmir lui indiquait de trouver le temple d’Akunda, mais nous ignorons ce que nous sommes censés y découvrir, la raison de notre présence en ces lieux. Une prêtresse a accepté de nous rencontrer sur le parvis. Vanhem et moi avons laissé Sala’jin le diplomate s’exprimer. Le Gurubashi a cherché à savoir si le temple entrepose des tablettes, gravures, parchemins, peintures ou autres supports de récits, mais ce ne semble pas être la fonction du lieu. Lorsque Sala’jin explique à demi-mots que nous sommes intéressés par un loa oublié, son interlocutrice semble surprise et ne pas comprendre : ici ce sont les trolls qui oublient, pas les loas. Elle précise néanmoins que les souvenirs ne se « volatilisent » pas, ils ne disparaissent pas, ils sont scellés par la magie d’Akunda dans des dispositifs entreposés dans la « Vallée des Chagrins ». Sala’jin demande alors s’il serait possible de « consulter » ces souvenirs emmagasinés dans ce lieu mais c’est une erreur car la prêtresse commence à hausser le ton, visiblement peu encline à nous imaginer farfouiller dans ce « lieu sacré ». Cette réflexion pique Vanhem à vif : il fait remarquer que leur « décharge » sacrée fuit, et qu’elle laisse échapper des fragments de mojo spectraux qui nous ont attaqué sur le sentier, alors que nous n’avions même pas mis un orteil dans cette vallée. Stocker ainsi dans la nature des « déchets » de mojo emplis de colère, de reproches ou de désespoir et les laisser sans surveillance semble inconcevable et irresponsable au druide qu’il est. Insultée sur ses capacités, la prêtresse s’attaque en retour à nos convictions : pourquoi chercher quelque chose qui est oublié, si un loa a été oublié c’est sans doute qu’il y a une bonne raison et il ne faut pas le chercher ! En outre, elle assure que si des réminiscences de mémoires effacées nous ont attaqué c’est que nous n’avons pas la conscience tranquille, car selon elle, les innocents ne sont jamais agressés par ce qui se trouve dans la Vallée des chagrins. C’est la phrase de trop, la feuille de palmier qui fait craquer la hutte. Cette fois c’est moi réponds d’un ton plus sec que je ne l’aurais voulu face à une parle-loa :

- Vous osez nous accuser de ne pas avoir la conscience tranquille ?! Pour des gens qui se font vider la cervelle afin de ne plus avoir à affronter leurs torts antérieurs, qui n’assument plus leurs actes et préfèrent nier leur passé, c’est la poêle qui se moque du chaudron ! Balayez un peu devant votre hutte avant de parler, bande d’hypocrites !


Vestiges et mirages Zandal37

L’entretien se conclut sur ces paroles quand je me détourne vivement, le sang me brûlant mes joues et oreilles. J’entrevis brièvement Sala’jin tenter de saluer respectueusement la prêtresse pour réparer l’affront. Je n’aurais pas dû me comporter ainsi, et me mordis la langue jusqu’au sang : qui sait si la fureur d’Akunda n’allait pas nous poursuivre à présent par ma faute ? Vanhem sembla partager ma colère. Nous n’avions rien appris de probant pour nos recherches. Mais nous étions sûrs d’une chose : avec leur accord ou non, s’il y avait des réponses d’un lointain passé enfoui dans cette vallée des Chagrins, nous devions en avoir le cœur net.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMar 19 Mar 2019 - 15:23

Beaucoup d'événements sont survenus les uns à la suite des autres depuis l'arrivée des trolls au temple d'Akunda.

Zi'fon avait finalement révélé son visage devant les regards insistants de Vanhem, Sala'jin et Jum'sha, apportant stupeur ou confirmant des doutes : ses traits, ses yeux, ses cheveux étaient ceux d'Igazi. Ainsi il devenait nécessaire d'écarter Zi'fon du groupe pour respecter sa volonté d'oublier et l'empêcher de s'embrouiller le mojo en se liant d'amitié avec des gens qu'elle avait souhaité faire disparaitre de ses souvenirs. Ainsi les Héritiers tentèrent-ils de la tenir à distance, et se taisaient pour ne rien dire qui puisse la troubler en sa présence. Alors qu'elle manifestait une envie de les suivre, leurs intentions se raffermirent : elle devait tracer sa propre route, ils avaient fait un bout de chemin ensemble, maintenant il était temps que chacun s'en retourne à ses préoccupations personnelles.

Pendant que Sala, Van et Acrae rencontraient et discutaient avec une parle-loa dévouée au loa de l'Oubli, Ta'ka avait assisté à une scène d’agression près de l'oasis. En effet, perchée sur un rocher, elle avait vu deux disciples d'Akunda, reconnaissables à leur dhoti et capuche en toile blanche, venant puiser de l'eau dans des jarres à l'oasis. Alors que les deux dévots terminaient de remplir leurs fardeaux, trois trolls bandits avaient surgi en descendant prestement les falaises opposées et s'étaient rués sur le binome, les interpellant et les jetant à terre. Bien sûr, les deux ouailles ne possédaient rien de valeur et ils en furent quitte pour quelques gnons bien senti au ventre et au visage, avant que les bandits ne fassent demi-tour pour retourner d'où ils étaient venus.

Ta'ka était trop éloignée au moment de cette altercation fulgurante pour intervenir ou entendre ce qui s'était dit, mais une telle impunité si proche du temple d'un loa l'avait interpellée. Apprenant le lendemain que l'entretien de Sala, Van et Acrae avec une représentante locale avait tourné court, Ta'ka décida de se débrouiller pour aller elle-même au temple et tenter une approche diplomatique. Bien lui en prit puisque la trollesse s'informa auprès d'un des gardes et parvint à trouver les mots et la compassion pour que le troll révèle que le temple ne disposait que d'une poignée de gardes qui étaient trop peu nombreux pour surveiller toutes les routes alentour du bâtiment, et que cela semblait l’embarrassé car cette attaque gratuite n'était pas la première. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle les dévots allaient maintenant par paire puiser de l'eau : auparavant il était fréquent qu'ils fasse l'aller-retour un à un, car la zone ne présentait pas de grand risque, mais à présent ils s'y rendaient par deux pour se rassurer et s'entre-aider. Malgré tout, cela ne semblait pas suffire. Le garde du temple demanda à Ta'ka si elle avait des indices, mais la trollesse préférait continuer de mener l'enquête avant d’échafauder des théories. Voyant l'inquiétude de Ta'ka pour les deux bougres qui s'étaient fait taper la veille, le garde indiqua à Ta'ka le petit réduit jouxtant le temple, servant d'infirmerie et de lieu de repos, où l'un des deux disciples malmenés était toujours en convalescence.

Sous la surveillance d'une soeur garde-malade, Ta'ka fut autorisée à avoir un bref entretien avec le dévot d'Akunda en repos, dont les blessures physiques étaient guéries, mais à qui la frayeur n'était pas encore passée et lui donnaient des terreurs nocturnes. Il évoqua à demi-mots ses trois aggresseurs à qui il avait déclaré ne rien posséder de valeur mais qui avaient insisté pour « qu'il abaisse sa capuche afin de voir son visage ». Ne comprenant pas leurs intentions, il avait tenté de les dissuader et de presser le pas vers le sentier remontant vers le temple mais le plus costaud l'avait mis à terre, arraché son capuchon et quand le premier avait secoué la tête en signe de dénégation, il s'était vu administré un coup de poing d'adieu.

Tout ce manège étrange intrigua Ta'ka : pourquoi des bandits du désert s'attaqueraient-ils à de pauvres hères infortunés ? Et pourquoi voulaient-ils voir ainsi les visages de leurs victimes ? Étaient-ils à la recherche de quelqu'un en particulier ? Malheureusement elle n'eut pas le temps de partager ses interrogations avec les autres Héritiers que ces derniers reçurent la visite d'un curieux personnage. Chaque centimètre de peau et des défenses parsemé de dessins et figures géométriques, il se présenta comme "Garde-Souvenir". Bien que n'étant pas Zandalari, son rôle était lié à l'entretien et la conservation des « urnes aux mémoires » entreposées dans la vallée des Chagrins. Une mission qui l'occupait énormément depuis le vol des pouvoirs d'Akunda quelques mois auparavant par un disciple traitre qui avait rusé le puissant loa et accaparé ses pouvoirs, semant le trouble dans les sceaux magiques de la vallée. Les Héritiers apprirent donc pourquoi le sujet était si sensible au temple : la situation était exceptionnelle, car pendant des milliers d'années, aucun résidus de souvenirs ne s'était échappé et le problème tout récent n'était pas encore totalement réparé.

N'ayant guère envie de se confronter à d'autres apparitions de mojo de souvenirs en peine, ils demandèrent si la vallée recelait des tablettes ou objets inscrits en zandali ancien. Le Garde-souvenir accepta de porter un oeil attentif aux objets déposés dans la vallée : il avait vu des stèles là-bas mais ne les avait pas toutes lues. Acrae insista pour qu'il regarde surtout si des mots comme "loa oublié", "créateur", "père des trolls", "légende des origines" y figuraient. Le cas échéant, les Héritiers se rendraient dans cette vallée pour les décrypter eux-mêmes et en faire copie, mais bien entendu ils n'emporteraient rien contre la volonté des disciples d'Akunda.

Le temps que le Garde-souvenir mène ces recherches dans la vallée des chagrins pour eux, les trolls comptaient tendre une embuscade aux trois malfrats zandalari qui s'en étaient pris aux dévots du temple. Cela pourrait les faire remonter dans l'estime des autorités spirituelles locales, tout en levant le voile sur les motivations de ce groupe d'exilés. Il n'y avait de toute façon rien de plus constructif à faire en attendant le retour du Garde-souvenir.

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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMar 2 Avr 2019 - 11:41

Les Héritiers décidèrent de piéger les bandits qui s’en prenaient aux disciples du temple. Le soir venu, Sala’jin et Ta’ka se grimèrent en adeptes d’Akunda, dissimulés par des capuchons de toile blanche et firent chemin avec deux jarres depuis le sentier, quittant le temple pour descendre dans la vallée puiser de l’eau au bassin verdoyant. Sala’jin se tenait le dos bien droit pour faire illusion d’être un exilé Zandalari, mais à l’image des autres disciples il était désarmé et donc vulnérable. Acrae se posta en hauteur, derrière des rochers, et Vanhem, sous sa forme féline, se camoufla dans les hautes herbes entourant le point d’eau. Prenant leur temps près de la source, Sala’jin et Ta’ka ne tardèrent pas à être prestement rejoints par deux malfaiteurs pressés qui s’approchèrent d’eux pour voir leurs visages, dissimulés sous les larges capuchons blancs.

- Pourquoi vous vous en prenez à nous ? On n’a rien pour vous.
- C’est pas tes affaires, l’amnésique ! Abaisse ta capuche !


Mais alors que le plus colossal des deux Zandalari approchait, il eut la surprise de voir Ta’ka se transformer en fauve au pelage bleu, tandis que l’autre, un troll des jungles, s’attaquait à lui à mains nues. Vanhem sortit des ombres pour empêcher le second Zandalari, resté en arrière à donner les ordres, d’aider son comparse et le saisit à la jambe pour le tirer dans l’eau, broyant chairs et os entre sa puissante mâchoire sans tenir compte des cris du brigand.

Ce dernier avait visiblement anticipé le coup fourré. Peut-être avait-il aperçu cette étrange troupe hétéroclite de trolls des jungles près de l’oasis les jours précédents. Ses appels firent intervenir leur troisième acolyte, resté plus loin dans les falaises et qui surgit à dos de pterreurdactyle pour leur porter assistance. Acrae, qui ne pouvait aider Sala’jin ou Ta’ka au prise avec le géant Zandalari sans craindre de les toucher, attendit que la bête fonde vers le sol à portée de ses flèches pour décocher un trait en plein dans le crâne du dinosaure volant, qui s’écrasa dans l’oasis avec son cavalier. Vanhem se rua dessus pour maintenir ce dernier sous l’eau jusqu’à ce qu’il perde connaissance, lui lamina le genou pour l’empêcher de fuir trop rapidement quand il reviendrait à lui, tandis que les efforts conjugués de Sala’jin et Ta’ka eurent raison de l’ancien militaire zandalari qui les tenait en respect, parvenant à le mettre K.O. à deux contre un après quelques difficultés.

Le groupe se réunit immédiatement autour de Vanhem qui avait immobilisé le présumé « chef » de la bande sur la rive de l’oasis. A force de coups de griffes administrés par un Vanhem impitoyable, parvenant à arracher quelques bribes d’information, les trolls en apprirent un peu plus sur ses motivations entre deux grognements étouffés de douleur et de rancoeur.

- On cherche juste un pote à nous, Luzzo.
- Pourquoi vous le cherchez avec tant… d’ardeur ?
- On n’a pas l’droit de vouloir voir notre meilleur ami ?
- Vous seriez simplement allés au temple si vos intentions étaient aussi amicales ! Réponds !


Un nouveau coup de griffe d’un Vanhem déchainé par le goût du sang dans sa gueule, arrachant de nouveaux lambeaux de chairs, fit commettre au captif une erreur.

- Gnnn… On n’est pas tous les bienvenus par ici. Tous les Exilés ne l’ont pas été pour les mêmes raisons. Mais Luzzo, lui, apparemment il s’est retrouvé ici.
- Comment vous en êtes si sûrs si vous pouvez pas y mettre un orteil ?
- Un… un gars aux Sables brûlés. Il fait un peu de commerce ici de temps à autre. Il leur refourgue des ustensiles en échange de machins dont ils n’veulent plus, de leur vie passée.
- Et… ?
- Il a troqué des arrosoirs et des graines aux disciples du temple contre un collier en or. Je l’aurais reconnu entre mille. Celui que portait Luzzo.
- Il peut très bien avoir été trouvé sur le cadavre de votre pote. Les morts dans un désert, c’est courant.
- On veut en avoir le cœur net, c’est pour ça qu’on cherche parmi ces amnésiques s’il est ici. Ou comment l’collier a fini entre leurs mains.
- Mais pourquoi vous voulez tellement le revoir ce Luzzo ? S’il est au temple de toute façon il a surement tout oublié de toi et des deux qui t’accompagnent. Vous devriez respecter son choix.
- Son choix ? Peu nous importe son choix ! Il a avec lui le… on DOIT savoir comment il a échoué ici ! On le pensait perdu et soudain le collier refait surface. ON on veut savoir c’qu’il s’est passé !


Un grondement sourd provenant de Vanhem dont les griffes étaient toujours plantées dans le flanc du Zandalari, l’empêchant de régénérer cette plaie-là, astreignit le vaincu au calme.

- Qu’a-t-il avec lui que vous convoitez, ce Luzzo ?
- J’ai rien à vous dire, qu’est-ce que ça changerait maint’nant ? Soit c’est vous qui nous tuez, soit les trolls des sables s’en chargeront.
- Sauf si on trouve Luzzo.
- Pourquoi vous feriez ça ? Vous voulez nous doubler ?!
- Disons qu’on cherche aussi quelque chose qui aurait voyagé depuis Zuldazar. Et on a accès au temple. Même si on n’est pas en super bons termes avec les parles-loas… Peut-être qu’on cherche la même chose en fait. Alors tu te décides ?


Après un nouveau grondement de Vanhem et un grognement-soupire de douleur de la part du Zandalari, ce dernier reprit.

- C’est un coffre. Du genre costaud. C’était y a des mois de ça. On devait l’amener au Général Jakra’zet et ses Furies-des-sables postés à Vol’dun. Mais la cargaison est jamais arrivée à bon port. Assaillis par ces fichus krolusks en plein milieu d’une tempête de sable, le chariot transportant le coffre à leur livrer a disparu dans les tourbillons. Avec Luzzo. On l’pensait mort.
- Et Jakra’zet ?
- Il n’est plus. Mais des trolls de sable, y en a toujours par ici. Et ils poursuivent leurs affaires dans leur coin. Quand j’leur ai dit qu’il y avait peut-être une piste pour retrouver la cargaison, ils ont fait une offre généreuse si on la localise.
- Quelle genre d’offre ?
- Pensez : un truc qu’ils attendaient depuis des mois, ou plutôt qu’ils n’attendaient plus. Qu’ils pensaient perdu. Et finalement qui peut refaire surface. Oh oui… ils veulent VRAIMENT le contenu de ce coffre. Moi et mes gars, on a négocié des armes, des vivres, du matériel, de quoi survivre un peu mieux dans cet endroit maudit si on parvient à leur ramener la cargaison.
- Et le coffre, tu sais ce qu’il contient ?
- Ça c’était des affaires entre Zul et Jakra’zet. On devait faire la livraison. On doit terminer ce boulot.


Une petite visite au temple d’Akunda s’imposait. Laissant le gros du groupe attacher et surveiller les trois captifs dans un creux de rocher entre les falaises, Ta’ka et Acrae se rendirent à nouveau au temple du loa des tempêtes.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMar 2 Avr 2019 - 14:20

Ta'ka avait précédemment été bien reçue par l'un des gardes du temple d'Akunda lorsqu'elle était venue s'enquérir de la santé des deux disciples qu'elle avait aperçu se faire agresser de loin. Elle était celle parmi les Héritiers qui n'avait rien proféré à l'encontre de la communauté de dévots locale et qui avait fait montre du plus de diplomatie. Aussi espérait-on qu'elle parviendrait une fois encore à obtenir des informations sans braquer quiconque.

Escortée d'Acrae la suivant sans trop oser ouvrir la bouche de peur de s'emporter à nouveau, Ta'ka s'avanca sur les marches de l'imposant complexe de pierre creusé à flanc de montagne et, d'un bref coup d'oeil, repéra le garde avec qui elle s'était entretenue.

- Salutation voyageuse.
- Bonsoir, je viens une nouvelle fois demander votre aide. Malgré quelques échanges houleux, notre groupe pense que le temple abrite un ami disparu depuis quelques temps. Nous aimerions savoir s'il est bien présent ici.


Ce n'était pas tout à fait un mensonge, puisqu'il aurait pu s'agir de retrouver Igazi.

- Je suis navré de l'apprendre. Mais il n'y a pas de disciple sombrelance ici à ma connaissance.
- Oh non, ce n'est pas un Sombrelance, c'est un Zandalari. Seulement, depuis notre rencontre à Zuldazar l'an dernier, pendant que j'étais en mission à Nazmir avec l'expédition de Talanji, il se serait rendu en Vol'dun et il ne donne plus de nouvelles depuis. Nous sommes très inquiets. Vous n'avez pas la moindre information concernant un dénommé "Luzzo" ?


Le garde en faction prit le temps de réfléchir quelques instants puis secoua la tête en signe de dénégation.

- Luzzo ? Non, ça ne me dit rien. Mais ceux qui viennent quérir l'aide d'Akunda se départissent de tout ce qui a trait à leur vie d'avant, y compris leur propre nom... alors il se peut que je le connaisse et qu'il vive ici, mais sous un autre patronyme.
- Oh je vois, oui bien sûr. Mais il se peut que vous le reconnaissiez à ces atours. Il porte souvent un gros collier qui ne passe pas inaperçu.
- Si votre ami a subi le rituel d'Akunda, en renaissant il a abandonné toutes ses possessions pour les donner à la communauté. Les prêtres récupèrent de tels objets et les échangent à bon escient auprès des voyageurs exilés ou marchands vulpérins qui viennent nous visiter. Mais depuis combien de temps votre ami ne donne-t-il plus de nouvelles ?
- Tant de choses se sont produites... je dirais plusieurs mois mais je n'ai aucune certitude exacte de la date.
- Mmhh. Le temple n'accueille pas une grande foule de nouveaux adeptes chaque semaine. Ces derniers semaines Akunda a offert sa protection et son don à deux trollesses seulement. Mais si ça remonte à plusiuers mois... je ne me souviens pas de leur ordre d'arrivée mais...
- Mais ?
- Jorak, Hozzul et Xanlaji nous ont rejoint relativement récemment, dans la seconde moitié de l'année dernière. Vous devriez aller voir les prêtres d'Akunda pour savoir s'ils savent quelque chose à propos du collier de votre ami... et s'il appartenait à l'un d'entre eux trois.


Ta'ka regarda Acrae pour se concerter entre elles, mais dans le même instant deux parles-loas sortaient du temple pour se diriger vers le repas communal servi par les disciples. La druidesse les héla. Malgré un regard de prime abord courtois mais peu enclin à discuter (les propos injurieux des autres Héritiers ayant probablement fait le tour du clergé local), l'un des deux accepta d'écouter la trollesse s'expliquer. Il l'écouta avec un regard sérieux puis acquiesça lentement.

- Je comprends votre démarche, elle est tout à fait légitime. Mais voyez-vous, vous cherchez votre ami, tandis que pour sa part ce n'est pas le cas. Il a choisi de démarrer une nouvelle vie de félicité et de labeur ici... et de ne plus revoir ceux qu'il a un jour côtoyé.
- Nous en sommes conscients et nous respecterons son choix ! Nous voudrions uniquement savoir s'il est bien arrivé ici, si c'est bien lui qui a apporté un collier remarquable en or et vous l'as confié. Si nous savions qu'il vivait ici bien portant, nous n'aurions besoin de rien d'autre.


Après un regard échangé entre les deux parles-loas, l'interlocuteur reprit d'un air entendu.

- Il est vrai malheureusement que le désert enseveli bien des vies infortunées qui n'atteignent jamais le temple et la délivrance d'Akunda. Nous ne pouvons vous laisser dans le doute et la crainte. Nous avons bien recueilli un dénommé Luzzo. Je me souviens de son arrivée catastrophe : il était faible, assoiffé, blessé. Mais malgré ses traits tirés, ses cernes, sa plaie et sa bouche sèche, il avait le regard déterminé. Il est resté extrêmement taciturne durant ses deux jours à peine de rétablissement, mais ensuite, il a immédiatement émis le souhait de passer le rituel d'Akunda.
- Si vite ?
- Oui, certains ont besoin de plus de temps. Ils hésitent, c'est bien naturel. C'est un choix à ne pas faire à la légère. Mais Luzzo était décidé. Lorsqu'il a acquis la bénédiction de l'oubli d'Akunda, il a laissé derrière lui tout ce qui appartenait à son "moi" précédent. Je me souviens bien du collier que vous mentionnez, il était d'une gravure notable et sa valeur était grande. Luzzo devait avoir vécu une vie confortable à Zuldazar. Grâce à cet objet nous avons pu acquérir plusieurs outils nécessaires à notre quotidien.
- Avait-il d'autres affaires sur lui ? Un sac ? Une caisse de fournitures ?


La prêtre plissa légèrement les yeux, gardant le silence quelques secondes en détaillant les deux trollesses.

- Non. Qu'une gourde vide et une flèche plantée dans l'épaule. Mais à présent Luzzo n'est plus.
- Que voulez-vous dire ?
- Celui qui vit ici se prénomme Hozzul. Et il aide à entretenir les quelques plantations dont nous disposons et qui nous font vivre. Je puis vous assurer qu'il vit sereinement, et quel que fût son passé, il n'en a plus le moindre souvenir. Et je vous demande de faire votre deuil de cette personne, sans chercher à lui parler ni à entrer en contact avec elle de quelle que manière que ce soit.


Promesse fut faite, et tenue. C'était somme toute le même engagement que les Héritiers s'étaient accordés à prendre vis-à-vis du choix d'Igazi, devenue Zi, bien que la trollesse continuait de régulièrement venir vers eux et de les observer avec une curiosité qu'ils ne pouvaient apaiser.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeSam 13 Avr 2019 - 18:38

- Il est arrivé au temple sans le chargement ?!
- Les prêtres d'Akunda n'auraient aucune raison de me cacher la présence d'un coffre. Apparemment il n'avait que son collier de valeur mais rien d'autre de notable.
- Alors tout est perdu. La cargaison est perdue. Luzzo était le dernier à pouvoir savoir où les sables ont pu ensevelir ce maudit coffre !


Toujours fermement ligotés, les trois captifs retenus dans une cavité rocheuse s'étaient vus résumer la conversation que Ta'ka avait pu avoir avec le parle-loa du temple. Acrae et elle avaient même aperçu le dénommé Hozzul, de loin. Il avait offert et abandonné sa mémoire au dieu local, il n'y avait plus rien à tirer de lui, aussi il était inutile de l'interroger. Il y avait cependant peut-être une autre possibilité pour obtenir des réponses sur ce "colis" perdu, bien qu'elle n'enchanta personne.

- Où l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
- C'est inutile on a fouillé déjà l'endroit, on n'a pas pu mettre la main dessus.
- Dis-moi quand même !
- Dans la vaste bande d'ergs au nord-est de Vol'dun. On venait d'entrer dans le désert en évitant les campements vulpérins et une tempête de sable s'était levée. Nous tentions de nous abriter contre un rocher émergeant des dunes quand des krolusks nous ont attaqué de toute part. Alors que nous les repoussions, le raptor tirant le charriot avec le coffre et Luzzo a disparu dans les tourbillons. Nous avons été séparés et malgré nos efforts, nous n'l'avons jamais retrouvé.


Mais avant toute chose, il fallait se débarrasser des trois gredins capturés. Sur les trois, Teram, le vétéran, dont l'apparence trahissait des années d'entrainement et de combats était le plus calme et aussi le plus résigné à sa condition d'exilé. Le plus jeune, Gareb... comment avait-il atterri dans ce désert ? Pour quelle raison avait-il été banni ? A moins qu'il ne soit un dommage collatéral de l'ancienne loi zandalari qui consistait, en cas de faute d'un seul troll, à en bannir la famille entière en Vol'dun. Mais celui qui était leur "meneur", Absul, était le plus pragmatique, sec et loquace. Malheureusement il avança sur un terrain glissant quand il évoqua le pacte conclu avec les Farraki, et Jum'sha ne manqua pas une occasion de le remettre à sa place.

- Laissez-nous partir d'ici, on vous causera pas d'ennuis, notre cause est perdue. J'ai négocié nos vivres, nos nouvelles armes auprès des Farraki en échange du coffre... Les trolls des sables auront notre peau si on ne remplit pas notre part du marché. On veut juste filer avant qu'ils nous rappellent à leur bon souvenir !
- Fallait pas pactiser avec des sbires de Zul pour commencer !
- Zul allait redonner gloire, pouvoir et indépendance aux trolls du monde entier ! Quelle autre alternative on avait ? Subir l'incompétence d'un roi décrépi et injuste envers son peuple ? Ou attendre qu'il ne passe l'arme à gauche pour laisser à sa fille tout le loisir de nous vendre à la Horde ? Pfeuh ! Si c'était à refaire, je prendrais le même choix !
- Alors il valait mieux invoquer une créature sombre au service d'un Dieu Ancien ?!
- Un dieu qui nous aurait aidé à détruire nos ennemis et les siens ! Qui aurait accordé miséricorde et récompense au peuple qui l'a libéré ! S'est-il retourné contre nous ? Non ! Qu'ont fait les autres loas pour nous au cours des derniers siècles ? Rien du tout ! Ils regardent notre civilisation décroitre et dépérir sans intervenir malgré nos prières et offrandes.
- Assez !


Il fallait de toute façon prendre une décision quant au sort des prisonniers. Bien que des générations de tribus se soient parfois entretuées, Celle-qui-voit avait demandé que l'on évite de tuer des frères trolls, quels que soient leurs différends ou leur inimité. Ils étaient tous les enfants d'un même loa oublié. Contre l'avis de Ta'ka, la majorité vota pour les livrer aux gardes du temple d'Akunda, ce qui remonterait peut-être leur réputation aux yeux des habitants du sanctuaire, et leur assurerait que ces trois Exilés ne seraient pas libres de vaquer tranquillement à préparer une revanche dans leur dos ou à avertir les Farraki qu'une bande de trolls des jungle était également intéressée par le mystérieux coffre perdu.

Bien que la remise des prisonniers aux gardes du temple se déroula sans encombre et leur permit de regagner un peu d'estime de la part des dévots d'Akunda, l'ambiance resta morose. Il était impossible de savoir quel sort serait réservé aux prisonniers. Il était peu probable qu'ils soient simplement enfermés, car dans ce désert, toute bouche supplémentaire à nourrir était un fardeau. Le puissant loa des tempêtes les consumeraient peut-être sur place par la puissance de sa foudre ? Ou bien leurs mémoires seraient-elles volées pour en faire de loyaux disciples oeuvrant docilement pour le temple ? Ta'ka digérait mal un tel traitement. Pour elle, les tuer aurait été plus clément. Même s'ils méritaient une peine, celle-ci semblait trop disproportionnée pour quelques coups de poings et frayeurs. Et même s'ils avaient obéis à Zul, ils n'avaient au final qu'étaient chargés du transport d'un coffre au contenu secret mais avaient échoué et pas fait réellement de mal. La trollesse resta muette : elle s'était pliée à la majorité, mais elle reprochait à ses compagnons leur vote.

Aussi les jours suivants, toujours à attendre un éventuel retour du Garde-Souvenir de la vallée des Chagrins, se déroulèrent-ils dans une atmosphère pesante et irritable, malgré le retour d'Akil'aka, l'étrange Zandalari Lun'alai qui les retrouva sur place.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 15:19

Je ne comprends pas encore complètement ce qui s'est passé. Je ne réalise pas.

Nous étions en train de discuter, au bord de l'oasis. J'ai mis à profit les deux derniers jours à attendre la réapparition du Garde-Souvenir pour lire les traductions précoces des deux stèles trouvées chez les trolls de sang de Nazmir. Nous n'avions rien d'autre à faire. Sala'jin a appris auprès de Celle-qui-voit à lire le zandali ancien et j'ai étudié les traductions qu'il a faites sur parchemin. Certains passages m'ont interpellés, comme « maudits et ensevelis », « ô grands dieux qui engendrèrent des Fils et Filles », « scellant le loa abandonné », « les vrais loas seront libérés », qui ont des ressemblances avec la légende narrée par la prophétesse concernant le destin du loa oublié, maudit par un de ses enfants par une magie dont nous ignorons la nature et qui est le but de nos recherches.

Mais c'est surtout cette phrase qui avait attiré mon attention : « d'un pacte de sang révélant la vérité ». Pour les autres cela n'évoque peut-être rien, mais Sala'jin et Jum'sha ont, comme moi, passé leur rite initiatique sur la voie des Héritiers du loa oublié. L'une des étapes du rite consiste en la « manifestation de la Vérité par la preuve du sang » pour en reprendre les termes exacts.

J'ai fait part de mes réflexions à Sala'jin, Ta'ka et Jum'sha. Pour moi, ces textes sont peut-être plus intéressants que de simples divagations rendues par des trolls de sang à leur dieu. Au cours des âges, les fables et légendes sont souvent dérivées d'une part de faits réels. Et elles nourrissent à leur tour d'autres mythes et contes. Il est possible qu'un culte en est influencé un autre. Lorsque le loa oublié disparut, quelle que soit la magie qui fut capable de le bannir hors de notre portée, les traces concrètes et physiques de son culte n'ont pas disparu en même temps. Les rites et croyances ont pu être adaptées et mêlées à d'autres cultes rendus à d'autres loas. Autrement dit, une partie des rites des trolls de sang aurait pu se baser sur des pratiques antérieures, auparavant dédiées au loa oublié.

Il était aussi possible que la disparition subite de notre Créateur ait laissé un vide qui profita à certaines entités et loas pour s'accaparer l'attention et l'adoration de tribus. Le loa G'huun avait peut-être ainsi pris la place du loa oublié dans le coeur de certains Zandalari devenus par la suite trolls de sang ? Je détaillais tout ceci à mes comparses et fis remarquer que même si ces deux stèles provenant de Nazmir ne nous avaient pas vraiment donné d'informations directes concernant le loa oublié, il y avait peut-être des recoupements à faire et qu'elles avaient peut-être plus d'intérêt que nous ne le pensions. Notamment sur d'anciennes cérémonies et usages dédiés au Père des trolls et qui auraient été adoptées et modifiées pour le culte d'autres dieux.

Mais alors que nous débattions de tout ceci à bâtons rompus avec Sala'jin, Jum'sha dont le regard paraissait absorbé par des pensées anxieuses, est soudain sorti du silence pour déclarer qu'il fallait sur le champs détruire ces deux stèles, jugées trop dangereuses. Il déclara que nous n'avions pas réalisé la portée des textes gravés sur ces tablettes de pierre, mais que nous nous attirerions de graves ennuis si les Zandalari découvraient que nous transportions des textes à la gloire de G'huun. Plus important, il tenait absolument à ce que personne d'autre ne puisse faire les rapprochements que je venais de mettre en lumière, parmi nous. Selon lui, Celle-qui-voit ne devait JAMAIS lire ces stèles, pas même entrer en leur possession. Il était préférable pour Jum'sha d'ignorer la vérité si elle impliquait d'être déçus ou de vénérer des Dieux Anciens.

Ta'ka l'appuya en rappelant la mise en garde qu'elle nous avait fait des mois en arrière : tout le monde ne serait pas ravis de ce que nous prônions, de nos croyances et de leur implication. Les Zandalari pourraient nous considérer comme de dangereux hérétiques à peine moins fous que les trolls de sang, à vénérer un loa dont nous ignorions tout. J'essayai de raisonner : c'était les Chroniqueurs zandalari qui souhaitaient retrouver et rassembler TOUTE la savance trolle, y compris dans ses aspects les plus sombres.

Jum'sha demeurait intraitable : il allait se charger de détruire toutes les preuves immédiatement. Sala'jin s'interposa, les loas l'avaient investi de la mission de protéger le patrimoine troll, et il ne laisserait pas le Scalp-rouge briser le fruit de leurs efforts d'infiltration en Nazmir. Sala'jin acceptait le compromis suivant : que l'on se débarrasse des encombrantes stèles, une fois certains d'avoir tout recopié convenablement et que les traductions sur parchemin soient fidèles. Ainsi les parchemins seraient plus discrets à faire circuler et dissimuler et n'attireraient pas l'attention des Zandalari. Mais Jum'sha ne l'entendait pas de cette oreille.

Le coup partit entre les deux trolls des jungles. Jum'sha avait envoyé son poing dans le visage du Gurubashi, lui brisant l'arête du nez. Abandonnant les mots, il n'était plus possible que de régler ça par le sang. Prêt à tout pour empêcher le Scalp-rouge d'atteindre les deux stèles harnachées dans les paniers d'osier sur sa navrecorne, Voyembi, Sala'jin répliqua que Jum'sha n'avait pas intérêt à s'entêter dans sa folie, envoyant un coup de poing - ganté de plaque lui - dans le ventre de son adversaire, lui coupant le souffle et arrachant un grognement. Jum'sha saisit le couteau à sa ceinture et d'un geste vif tenta de le porter à la gorge du Gurubashi, une partie du corps laissée exposée par son armure. Il fut dévié in extremis et interrompu par un coup d'épaule de Ta'ka, transformée en ours à la dernière seconde.

Ta'ka et moi nous nous sommes efforcées de calmer et séparer les deux trolls pour la nuit. La druidesse suivit Sala'jin qui s'éloignait, enragé, tandis que je restai seule face à Jum'sha.

- Les Zandalari je les sous-estime peut-être. Mais réponds-moi : pourquoi tu veux pas que Celle-qui-voit elle puisse lire ça ? Elle n'va pas se mettre à adorer G'huun juste parce qu'on a trouvé chez eux une stèle qui a des ressemblances avec la malédiction du loa oublié.
- Je ne sais pas. On en sait rien de sa magie. Des origines. Si elles étaient plus troubles et obscures qu'on le pense ? Ce serait intolérable.
- Alors si on trouve un fragment de Pierre de Vérité et qu'elle évoque des trucs qui ne te plaisent pas, tu la détruiras aussi ?
- Si c'est pour éviter de souffrir d'une vérité trop amère...
- Qu'importe ce que nous découvrirons à notre sujet ou au sujet du loa oublié ! Je veux savoir d'où l'on vient ! Je veux connaitre notre passé ! Savoir la vérité sera TOUJOURS préférable à rester dans l'ignorance !
- Mais...
- Si nous sommes issus de la volonté d'un loa destructeur et malveillant, je préfère le savoir. Ça ne fera pas de nous ses serviteurs obéissants. Nous saurons qui nous a créé dans le passé, voilà tout. Mais nous serons toujours acteurs de notre avenir. Nous sommes maîtres de nos décisions.


J'ai laissé échapper un soupire de soulagement en voyant le voile d'affolement qu'il avait depuis le début de la conversation s'estomper du regard du Scalp-rouge. J'avais réussi pour le moment à faire ployer sa résolution de briser les stèles. Hélas un barrissement de Voyembi déchira la nuit plus loin et nous fit tourner la tête dans la même direction. Hâtant le pas pour rejoindre l'imposante dinosaure, nous sommes arrivés trop tard et n'avons pu que constater l'impensable : extirpées de leurs solides paniers d'osier attachés à la selle, les restes émiettés des deux tablettes de pierre gisaient au sol, éclatées. Sala'jin avait quitté les lieux après son forfait.

Après la stupeur vint l'incompréhension. J'avais réussi à calmer l'un, et voilà que l'autre avait fait exactement ce qu'il avait dénoncé plus tôt. Cette savance ancestrale était bousillée. Des pierres gravées bien avant notre naissance, bien avant celle même de mon papé. Réduites à un amas de cailloux. Qu'ils aillent tous se faire foutre avec leurs coups de colère. Sala'jin, Jum'sha, je n'avais plus envie de les voir ni l'un, ni l'autre.

Je suis partie de mon côté, j'ai marché pour m'éloigner du sentier menant au temple, pour ne pas moi-même craquer et m'emporter...

Je ne comprends pas encore complètement ce qui s'est passé. Je ne réalise pas.
Je n'aurais pas dû parler. J'aurais dû garder tout ça pour moi.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMer 17 Avr 2019 - 22:53

Le lendemain, je restai à m'isoler dans les canyons, pensive et furibonde. En fin de journée, Jum'sha réapparut et vint me trouver.

- T'avais raison. La prêtresse, au moins, elle doit voir ces textes.
- Ouai, ça aurait été bien. Mais maint'nant c'est plus possible.


Le Scalp-rouge baissa les yeux sur un parchemin gribouillé.

- J'ai commencé à rédiger ce dont je me souviens. Il manque surement des morceaux mais si on s'y met ensemble, avec toi qui as relu et étudié tout récemment les traductions, on devrait pouvoir rapporter au moins ça à Celle-qui-voit.
- Tu... t'as fait ça ? Tu le penses vraiment ?
- C'est tout ce que je peux faire à présent. Dans ma tribu, les excuses elles servent à rien. Les mots ils valent rien. Seuls des actes concrets peuvent racheter une erreur.


J'ai esquissé un sourire.

- Je vais t'aider de mon mieux avec ce dont j'me rappelle !

Alors qu'on discutait des stèles brisées, Sala'jin nous a trouvé et rejoint. Il semblait calme de l'extérieur, mais même moi qui ne suis pas parle-loa je voyais comme son mojo était agité comme un volcan grondant.

- Jum'sha, il faut qu'on parle. T'as quelque chose à dire sur ce qui s'est passé ?
- Non.
- Très bien. A mon tour alors.
- J'ai pas à t'écout-.
- TAIS-TOI ! T'as rien à dire alors t'écoutes ! T'as essayé de me tuer hier. A partir d'aujourd'hui, tu n'approcheras plus aucune savance qu'on trouve, de quelle que nature qu'elle soit. Tu ne poses plus tes doigts ou tes yeux sur aucune tablette, relique ou artefact quel qu'il soit. Une fois qu'on en aura étudié le contenu, si on juge que tu peux le consulter sans perdre l'esprit ou paniquer, t'auras le droit de lire.
- T'es qui pour ordonner ça ? T'as pas plus d'attribution ou de galons que moi dans ce groupe !
- J'ai une mission des loas : protéger la savance trolle. Et tu es un DANGER pour cette quête. Hier soir tu étais prêt à m'égorger pour détruire ces gravures.


J'ai pris la parole en m'interposant parce que c'était la poêle qui se moque du chaudron.

- Il s'en est pris à toi c'est vrai, sous un coup d'angoisse, mais finalement on l'a arrêté et  il a retrouvé la raison. Y avait plus de peur que de mal. Ces deux stèles seraient encore INTACTES si TU les avais pas brisé ! T'es vraiment culotté de la ramener à ce sujet ! C'est TA faute si elles sont brisées ! Par tous les loas, qu'est-ce qui t'a pris Sala ?
- C'était une leçon. Je suis pas fou, moi. J'ai tout bien copié sur feuille avant.


A cet instant précis j'éprouvais un soulagement tel de savoir que les textes n'étaient pas complètement perdus, mêlé à une incompréhension, une absurdité, une aberrance insensée que Sala revendiquait avec un sourire assuré que je sentis tout mon cerveau faire un arrêt, confronté à un paradoxe. Au fond de moi je savais qu'il mentait. C'était pas une leçon, c'était une vengeance. Convaincu que Jum'sha allait détruire les stèles, il n'avait pas voulu lui laisser ce plaisir et l'avait fait avant. Passant également la colère et la rage qu'il avait contre Jum'sha sur ces dalles de pierre. Il n'avait aucune raison valable et logique de s'être acharné sur les deux tablettes. S'il avait eu peur que Jum'sha s'en prenne à elles dès que l'occasion se présentait, Sala'jin aurait pu simplement les recopier pour avoir une copie sur lui, cachée, en sécurité, sans abimer le support d'origine.

C'est à ce moment précis, alors que mon esprit était en ébullition, que le Garde-souvenir est apparu dans la poussière des gorges rocheuses derrière nous. A cause de cette histoire, j'en avais presque oublié qu'il était passé nous avertir avoir lu des fragments de gravures qui pourraient éveiller notre intérêt, mentionnant un "père de ce qui est troll" dans la vallée où étaient entreposés les urnes scellant les anciens souvenirs des fidèles d'Akunda.

Il avait dit qu'il reviendrait nous chercher pour nous y mener, après avoir préparé des charmes vaudou pour nous prémunir contre les "mauvais souvenirs" errants encore dans les défilés de pierre. A présent tout était prêt et il venait nous guider. Je suis allée au devant de l'étrange troll pour l'avertir de se tenir à distance de Sala'jin et Jum'sha s'il voulait éviter de se retrouver impliqué dans un combat et j'ai filé prévenir le reste du groupe, priant pour que chacun se concentre sur la visite de la vallée des chagrins et ce que nous y cherchions, plutôt que sur les tensions.

Akil'aka et Vanhem, toujours fourrés ensemble, se comprenant à merveille entre changeformes, n'avaient pas connaissance de l'étendue de la querelle de la veille et Ta'ka était peu loquace. Alors qu'ils m'emboitaient le pas pour se regrouper rapidement autour du Garde-souvenir, Jum'sha arriva dans notre direction à contre-sens, juché sur Voyembi.

- Je viens pas.
- Hein ? Quoi ? Comment ça ?
- Je suis banni.
- Qu... ?
- Sala'jin m'interdit dorénavant de m'impliquer dans ce qui touche à la savance, je n'ai donc plus ma place parmi vous. C'est comme si j'étais banni. Il n'y a plus besoin que j'essaie de me souvenir et rédiger le texte des stèles, il a déjà fait des copies. Je n'ai plus rien à faire là, surtout pas dans une vallée qui regorge peut-être de reliques trolles, desquelles je n'aurai pas droit d'approcher.
- Mais il peut pas t'interdire ça ! C'est pas à lui de décider !
- Il a l'air convaincu que si.
- On a besoin de toi ! Au cas où l'mauvais mojo des souvenirs il attaque, on a besoin d'un parle-loa !
- Débrouillez-vous sans moi.


Jum'sha est parti de son côté. Le Garde-souvenir attendait de l'autre. J'ai serré les poings, ravalé ma rage, et fait mon devoir. Sala'jin s'était renseigné sur cet étrange ermite troll auprès des dévots du temple. Les disciples d'Akunda le connaissaient et même s'il venait rarement car il passait le plus clair de son temps reclus à tenter de nettoyer la vallée des chagrins depuis qu'un voleur avait usurpé les pouvoirs du loa des tempêtes et affaibli les sceaux magiques des urnes entreposées là-bas, il se montrait courtois et bienveillant envers chacun.

Le Garde-souvenir nous a tendu des grisgris qu'il nous fit passer au poignet chacun, des talismans vaudou pour nous protéger contre les mojos des souvenirs. A ce moment-là, aucun de nous ne pouvait se douter à quel point l'absence de Jum'sha se révélait dramatique, car lui, il aurait senti. Il aurait compris. Mais il n'était pas là et nous les avons tous passé à nos mains sans rien soupçonner.

De notre côté, nous avons informé le Garde-souvenir que nous avions une seconde requête : en plus de nous guider vers les gravures et parchemins qu'il nous avait dit avoir vu mentionné notre loa oublié, nous souhaitions consulter les souvenirs d'une urne en particulier : ceux de Luzzo, un adepte qui était arrivé quelque mois auparavant au temple, et qui avait perdu en cours de route une précieuse cargaison...
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Jum'Sha


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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeSam 20 Avr 2019 - 21:35

Le sang me battait les tempes lorsque je les regardais partir dans la vallée. Qu'est-ce qui a motivé ma défection à cet instant? Un sentiment de haine si intense qu'encore une fois je risquais de tuer Sala'jin. L'enchaînement des événements de ce dernier quart d'heure tournait encore et encore dans ma tête.

***

Je fais amende honorable auprès d'Acrae et dans ce moment d'apaisement, Sala'jin vient, tout plein de sa fierté, réclamer réparation. J'ai toujours refusé qu'on me parle ainsi... On a quelque chose à faire alors autant laisser ça de coté, la piste de la vallée des souvenirs est plus importante. Mais alors il insiste, m'intimant de me taire. Allons bon... Mais c'est alors qu'il déclare que je n'ai plus accès à la savance, à l'unique circonstance près qu'il y consente. C'est intolérable ! Je lui fais savoir que je ne reconnais aucunement son autorité en la matière et Acrae semblait me soutenir alors, jusqu'à ce qu'il sorte sa propre copie des tablettes... Il se moque de moi. Il a préparé son coup. Il veut se débarrasser de moi... Un tourbillon de colère folle m'envahit et je cherche chez Acrae la dernière branche à laquelle me rattraper pour ne pas passer à l'acte mais elle semblait alors... Soulagée? Personne d'autre ne semblait distinguer l'injustice. Le feu de ma colère était alors noyé dans un profond chagrin. J'étais piégé, avec l'étiquette de l'unique coupable. La destruction des stèles, même si j'y ai renoncé, on me le reprochera encore.

***

Si j'ai refusé de venir avec eux, c'est probablement par égoïsme. On prends la décision de m'éloigner et de me priver de ce qui fait de moi un membre de cette pseudo-tribu mais en même temps on quémande mon aide? Ne suis-je bon alors qu'à faire mes tours et fermer ma bouche? Autant me mettre des chaînes si c'est juste pour être traité comme un tâcheron.

Une fois qu'ils sont partis, je prends une nouvelle décision, je partirais dès ce soir, moi aussi. Ils sont tous grands et aptes à s'en sortir. Ils verront simplement que peut-être je leur suis indispensable et alors ils y penseront à deux fois la prochaine fois... Moi en tout cas je ne veux plus voir aucun d'eux, qu'ils aillent où ils veulent, je ne veux même pas le savoir.

***

Voyembi n'est pas faite pour le désert et je sens qu'elle peine. Mes premiers regrets lui sont adressés à elle, j'aurais dû penser à elle avant de partir dans les dunes sans réel but... Je coince ma gourde sous mon bras et je recueille l'eau dans mes mains en coupe, la tendant à ma bête. Ça ne sera pas assez mais je veux apaiser un peu de ses peines.

Heureusement nous avons rejoint une autre oasis dans un canyon, la végétation y pousse, l'air y est respirable, de grands pachydermes aquatiques s'y prélassent. Je contemple le silence relatif, juste moi et la nature. Le vent souffle dans le canyon et les bêtes boivent ou barbotent. Voyembi semble bien plus heureuse ici. C'est dans cette oasis que je vais rester maintenant... J'avise une caverne où entreposer mes affaires...
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 19:57

Les jours durant dans ce maudit désert n'étaient qu'angoisse et doutes envers moi-même, ainsi que le dégoût. J'en veux encore aux autres trolls de leur choix et raisonnement envers les brigands. Ils n'aiment pas la pratique d'oubliette des dévots d'Akunda, c'est comme le jour et la nuit entre eux et les héritiers du Makoa Loa. Mais quand cela consiste à l'utiliser contre leur ennemi, là, plus personne n'est contre, tout va bien, c'est un plan parfait. Mais bon... la majorité a pris cette décision, je ne suis peut-être pas la mieux placée à dire qu'ils sont fous, j'étais la première à avoir libéré des brigands et ainsi tourné le dos à mon ennemi.

Je pensais qu'à ce moment, je pouvais être libérée de mes fers, une partie de moi ne demandait qu'un coup dans le dos, un coup si brutal qui m'empêcherait de m'en sortir. Mais d'un autre, je voulais prouver à mes alliés que tout le monde peut avoir une seconde chance, car ils avaient peut-être servi le général Jakra'zet et Zul dans le but de survivre. Ce pouvait être une occasion de leur donner une autre chance, j'étais peut-être la seule à penser ça.

A force de voir la guerre et le danger partout, on a plus tendance à vouloir chercher la rédemption partout là où on peut. Je change encore... à croire que la vieillesse me va mal. J'ai beaucoup de mal à me reconnaître depuis que je les ais rejoint.

Pour couronner le tout, le Gurubashi et le Scalp-rouge décident de se faire une grande querelle à propos des tablettes et du danger présent... Après longue réflexion, Jum'sha n'avait pas tort : ramener ce que l'empire zandalari méprise et craint pourrait nous rapporter que des ennuis, mais cela reste des tablettes de connaissances... Moi, je préfère que personne ne puisse lire ou re-découvrir cette menace, afin qu'elle ne resurgisse plus jamais. Je ne m'attendais pas à ce que la tension grimpe à une si grande vitesse... Il a fallu un moment d'absence dans mes pensées sans je vois les coups partir, un nez brisé, un souffle coupé, devrais-je intervenir ?

Ce n'est que lorsque j'ai vu la main du Scalp-rouge plonger vers le cou de son opposant que j'ai compris qu'il allait plus loin que ce je pensais. Je me changeai en ours et réagi au plus vite pour m'interposer, quitte à me prendre le coup. Par chance j'ai su les séparer à temps sans être blessée moi-même, mais la tension était toujours là. Ils décident de se séparer chacun dans leur coin, je comptais donc sur Acrae pour qu'elle discute avec Jum'sha, elle sait lui parler et il doit mieux apprécier sa présence que la mienne actuellement, puis je pense que s'il voyait Acrae partir pour Sala'jin, ça aurait été le coup final.

Je partis donc à la poursuite du Gurubashi de mon côté, il fallait qu'il parte du côté du temple bien sûr... Je n'ai pas imaginé qu'à l'instant, il allait reporté sa colère sur les tablettes. Il en avait gros sur le cœur et dans la tête, il avait besoin de se calmer. Je ne suis pas la meilleure pour ce qui est d'engager des conversations dans un but de calmer... Mais le laisser comme cela serait comme délaisser une bombe avec une mèche allumée. Nous avons beaucoup parlé, de tout et de rien, de doutes et d'inquiétudes, ce n'est que lorsqu'il se sentait épuisé qu'il alla se reposer, l'esprit un peu apaisé mais dans son coin.

Il en veut à Jum'sha, ce n'est pas rien d'être menacé de mort par celui qu'on pensait comme allié. C'est très compliqué de raisonner chacun dans ce désert, petit à petit nous nous faisons dévorer par les sables comme diraient les habitants des dunes. Moi qui me plaignais que Nazmir était un lieu dangereux, qui me mettait mal à l'aise, autant Vol'dun qui est un lieu dans lequel j'ai rarement posé les pieds. Le danger pouvait finir par venir de nos propres ombres, de nos propres rancoeurs si l'on restait trop longtemps dans ce lieu au soleil écrasant qui accablait nos esprits et desséchait nos coeurs.  

•---•---•---•

Suite à cela, les temps furent encore plus stressants et compliqués pour chacun, mais celle dont je comprenais qu'elle souffrait le plus était bien sûr Acrae. Voir celui qu'elle aimait dans cet état, ses alliés nerveux et agressifs, et ressasser le moment où elle a partagé ses idées et sentiments qui mena à un chaos sans comparaison entre les deux trolls, ça a dû lui laisser une belle marque.

Je ne savais plus vraiment quoi penser de chacun. Sala'jin je pouvais comprendre son sentiment de dégoût et sentiment d'être trahi, mais moi-même j'ai donné cette sensation à Jum'sha l'autre jour. Quant au Scalp-rouge, le fait que j'aille voir celui qu'il voulait tuer, il devait sûrement se sentir incompris et délaissé, mais aller voir Jum'sha était une idée que je m'étais retirée de la tête depuis mon erreur, je m'en voulais à moi-même, je faisais n'importe quoi à n'importe qui. Donner des idées de plans devenait de plus en plus stressant, au fil des jours je décidais de tout garder pour moi-même, de ne dire que lorsqu'on me demandait mon avis. Le sentiment de vouloir aider et la peur d'aggraver les cas me tourmentaient, alors j'ai préféré ne plus rien faire, du moins le strict minimum. Peut-être était-ce mieux que si je faisais de mon maximum.

Le Garde-souvenir revint enfin avec des bibelots pour nous les accrocher aux poignets. Je ne suis peut-être pas la championne dans la connaissance des protections ou des rituels, mais je n'étais pas confiante du tout envers cette chose, si simple, si facile à employer... il suffisait de le jeter devant le mauvais esprit pour qu'il s'en aille... Au vu de l'état de l'objet, une telle utilité et mode d'emploi était juste ridicule. Mais je voyais tout le monde le mettre au poignet, je décidais de faire de même. L'idée d'être en contact avec des souvenirs autres que les miens m'intriguait et me faisait un peu peur ne même temps : si je peux lire le souvenir des autres, les autres, ils le peuvent aussi.

Je ne me sentais pas vraiment à l'aise concernant toutes ces choses... spirituelles sans la présence de Jum'sha. Je ne savais pas si je faisais les choses bien ou non, rien qu'un regard de sa part ou un commentaire m'aidait à me repérer. Sans lui je me sentais comme jetée dans la rivière aux crocilisques sans corde de secours. J'espérais parvenir à gérer la situation correctement, sans précipiter une catastrophe.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMar 23 Avr 2019 - 17:09

Les trolls ressortirent de la Vallée des Chagrins indemnes mais enragés. Ils avaient été manipulés.

Dans un premier temps leur guide, dénommé « Garde-souvenir » les mena jusqu’à l’urne scellée renfermant toute la mémoire de la vie passée de Luzzo. Les récipients les plus anciens – certains remontaient apparemment à avant la Fracture - étaient entreposés dans les dédales les plus profonds, mais l’urne liée à Luzzo, arrivé à peine quelques mois auparavant au temple d’Akunda, se trouvait dans le premier couloir rocheux en pénétrant dans la vallée. Peu rassurés, mais déterminés à tenter de trouver la fameuse cargaison perdue qui aurait dû être remise aux Furies-des-sables de la part de Zul après son coup d’état, les Héritiers se rassemblèrent en cercle. Prononçant quelques mantras magiques pour défaire le sceau la maintenant fermée, Garde-souvenir releva le couvercle de la jarre rituelle, libérant tout le mojo qu’elle contenait.

Ce mojo se mêla à ceux des personnes présentes, faisant vaciller leur conscience, brouillant leur esprit de sensations qui n’étaient pas les leurs, les déstabilisant de flashs d’images et de sons retraçant des événements qu'ils n'avaient pas vécu. Toute la vie du Zandalari de haute caste, scribe de la cour royale, Luzzo, les pénétra en leur vrillant le cerveau. Grâce à ça, le groupe découvrit que Luzzo, au cours de sa vie, avait progressivement commencé à remettre en question la justesse des décisions de Rastakhan. Il avait ensuite secrètement rejoint les partisans de Zul, et aidé les faire entrer à Dazar'alor. Après que le Prophète et la Grande Prêtresse de Shadra aient débuté l’insurrection en Zuldazar, Luzzo devait transmettre au Général Jakra’zet les rituels drakkari volés dans le Hall des Chroniqueurs. Pour se faire, il devait retrouver des Exilés à la frontière de Vol’dun, qui le guideraient aux Furies-des-sables.

Mais Luzzo prit peur. Le sacrilège commis envers Shadra, envers Rezan, peu avant le départ de sa mission, l’avait terrifié et l’avait fait douter du bien-fondé de sa cause. Certes il voulait réformer l’empire, il voulait destituer Rastahkan de force… mais pas à n’importe quel prix. Simple gratte-papier n’osant se rebiffer ouvertement, il n’avait rien montré de ses scrupules face à son escorte durant le trajet dans les dunes, et avait attendu l’occasion propice. Elle s’était présentée sous la forme d’une violente tempête de poussière assortie d’attaque de monstres arthropodes. Fouettant la monture, feignant de perdre le contrôle (ce qui s'était révélé en partie vrai) il avait fui droit dans les volutes de sables avec le charriot et sa cargaison, en abandonnant ses comparses.

Il avait erré au bord de la soif, de la faim et de la folie, jusqu’à parvenir au bord du continent, dans les ruines d’un port, et au loin sur l’horizon bleu une île scintillante d’or semblant étinceler dans le couchant. Mais l’endroit était aussi damné que l’était sa position. A travers les souvenirs, les Héritiers virent des cadavres squelettiques déambulant s’attaquer au troll et lui voler le coffre qu’il avait trainé en charriot jusque là-bas. Luzzo, démuni, avait finalement trouvé refuge au temple d’Akunda au bord de la mort, et la suite avait été narrée par les parles-loas de ce sanctuaire.


Le Garde-souvenir récita des incantations inverses et reposa le couvercle sur le sommet de l’urne pour sceller à nouveau les réminiscences de l’ancien Luzzo. Chacun reprit son souffle, subissant les effets de vives migraines lancinantes et d’âpres nausées et vomissements dû à ce contact prolongé d’un juju étranger. Après de telles révélations, Sala’jin, Ta’ka, Vanhem, Acrae et Akil’aka comprirent que le coffre contenait très probablement ce qu’ils étaient venus chercher : toute la savance drakkari volée lors du coup d’état de Zul et parmi elle, peut-être, d’antiques textes ou gravures mentionnant le makoa loa. La songerie que Jum’sha avait reçu et qui les avait guidés au « temple du loa de l’Oubli » était sans doute liée à cette cargaison disparue.

Mais avant de partir en quête du lieu où Luzzo avait vu le coffre lui être dérobé par des tas-d’os morts-vivants, les Héritiers devaient aussi porter attention aux textes que le Garde-souvenir leur avait dénichés. Sans être tout à fait remis des maux de têtes et nausées, ils suivirent cahin-caha le Garde-souvenir jusqu’à une petite grotte. Acrae et Vanhem restèrent à l’extérieur pour monter la garde et prévenir les autres en cas d’apparitions spirituelles inopinées, comptant sur les grisgris à leur poignet pour les protéger.

Néanmoins leur utilité était en réalité toute autre. Alors que le reste du groupe n’était dans la cavité que depuis moins de cinq minutes, Acrae et Vanhem ne perçurent plus l’écho de leurs voix et eux-mêmes se retrouvèrent immobilisés, tandis qu’une voix semblant résonner dans leur tête leur ordonnait d’entrer. Ne parvenant à résister au commandement, leurs corps s’avancèrent d’eux-mêmes contre leur gré. Là, dans la pénombre, ils découvrirent le Garde-souvenir en train de jouer les marionnettistes avec l’ensemble de leurs amis.

Il n’y avait jamais eu de tablettes mentionnant le loa oublié, l’étrange troll n’avait fait que leur dire ce qu’ils voulaient entendre. Il questionna chacun à propos de pouvoir, de magie ancienne, sans qu’aucun d’eux ne parviennent à se dérober à son contrôle. C’est alors qu’un bruit de fracas à l’extérieur de la caverne alerta le Garde-souvenir. Les laissant bloqués à leur position, il alla jeter un œil, craignant peut-être que des dévots du temple à sa recherche ne découvrent son forfait et sa trahison. Une flèche siffla bientôt et le toucha sans être létale. Elle suffit néanmoins à briser sa concentration et libérer les Héritiers de leur envoutement. Arrachant les talismans maléficieux de leurs poignets, les trolls se retournèrent contre leur oppresseur... Voyant la situation tourner à son désavantage, ce dernier sembla se muer dans les ombres et disparut, laissant les trolls seuls avec leur vindicte effrénée inassouvie.

Du moins… pas tout à fait seuls. Car la flèche salvatrice avait été tirée par une Zi’fon qu’ils retrouvèrent à l’entrée, mal en point. Juste derrière elle, les restes d’un mojo bleuté s’estompaient en s’infusant en elle, libérés d’une urne brisée au sol. La vagabonde les avait suivis en cachette jusqu’ici. Tombant inconsciente sous l’imprégnation de ce mojo, les trolls l’emportèrent avec eux dans leur repli hors de la vallée. Quelle jarre, quel mojo s’était imprégné en elle ? Mieux valait la surveiller quand elle reviendrait à elle.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 28 Avr 2019 - 12:06

Le groupe revint au temple d'Akunda avec un reste de migraine tenace et la rancœur au ventre.

Si certains pensaient que le Garde-Souvenir avait réussi à tromper les disciples d'Akunda dont la nature charitable et complaisante incitaient à la crédulité , Acrae était enragée contre eux : même s'ils avaient été abusés par ce charlatan aux intentions obscures, ils étaient complices en se portant garants de lui et en le laissant vadrouiller. Qui sait combien d'autres trolls le Garde-souvenir autoproclamé avait attirés dans son antre. Les Héritiers n'avaient pu comprendre ce qu'il attendait concrètement d'eux et ce qu'il leur voulait, il frappait sans doute au hasard les voyageurs dans le dos des dévots d'Akunda. N'ayant pu passer sa colère contre l'escroc, la Sombrelance avait reporté sa fureur contre le temple. Les autres la retinrent et s'engagèrent à prévenir les disciples d'Akunda des exactions du Garde-souvenir pour leur ouvrir les yeux et qu'ils prennent des dispositions contre lui.

Après que la colère soit passée, le groupe relativisa sur cette excursion : ils n'avaient pas trouvé de textes anciens liés au loa oublié, promis par le Garde-souvenir, mais ce dernier avait néanmoins permis d'obtenir - sans connaitre son importance -  une piste solide quant au coffre disparu contenant de la savance drakkari volée aux Chroniqueurs.

Laissant les autres s'occuper de Zi'fon, Acrae chercha Jum'sha pour l'informer, partager sa frustration et le ramener parmi eux. Mais nulle trace du Scalp-rouge à l'oasis en contrebas du temple, ni dans les alentours. Il avait disparu.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Quelques heures auparavant...

Le prêtre de Pogeyan a quitté les canyons entourant le sanctuaire du loa des tempête et s'est avancé au hasard dans le désert, errant entre les ruines à moitié ensevelies et les dunes sans vraiment les voir, ressassant les derniers événements et paroles échangées.

Il n'a croisé aucun monstre, évoluant plusieurs heures dans un désert de solitude, mais déterminé à avancer tout droit sans se retourner. Alors que l'eau allait commencer à manquer, les loas sont intervenus en sa faveur : il est tombé sur une autre oasis dissimulée dans un creux entre les dunes. Un refuge salvateur pour lui et sa monture. C'est là qu'il trouva de la compagnie. Deux trolls Furie-des-sables l'avaient suivi, profitant de la confusion de son esprit et de sa méconnaissance du désert pour le pister sans qu'il s'en aperçoive. Ils avancèrent en se faisant connaitre, sans agressivité, Jum'sha se sachant en infériorité numérique tenta le dialogue.

Les deux trolls des sables n'avaient aucune raison de s'en prendre à lui, au contraire, ils étaient des éclaireurs chargés de retrouver trois "collaborateurs" zandalari exilés qui devaient un service à leur chef. Cette dernière commençait à trouver le temps bien long et voulait obtenir un rapport sur l'avancée concernant la piste du coffre perdu. Questionné sur la présence de trois bandits zandalari, le Scalp-rouge mêla habilement vérités et mensonges sur ce qu'il savait et son rôle dans cette affaire. Il n'avait pas à se forcer beaucoup pour se joindre aux paroles acerbes des Farraki à l'encontre des Zandalari et du roi Rastakhan, mais il eut plus de mal quand ceux-ci crachèrent également sur les loas.

- Nous on a toujours honoré et adoré la Danseuse de soie et le Roi des félins, toujours. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait pour nous quand on avait besoin d'eux ? Quand Zul'farrak était assailli par des ogres, des gobelins ou des peaux-roses ? Rien du tout. Ça fait des siècles que les Zandalari ont délaissé le temple de Kimbul, l'ont dédaigné sans chercher à lui reconstruire un sanctuaire à sa gloire ou à revenir entretenir son culte. Pourtant malgré leur indolence et leur négligence, dès qu'ils l'ont appelé, le dieu des tigres est venu défendre Zuldazar immédiatement. Est-ce que c'est pas injuste ça ?
- Si, sûrement.
- Shadra aussi elle a mérité d'être dépouillé de son pouvoir. Si on avait reçu le coffre contenant les secrets du rituel drakkari, Kimbul, il aurait connu le même destin. Rien ne pourra estomper le sentiment d'être trahis, d'être abandonnés par ceux en qui on croyait, tu penses pas ?
- Sans doute, ça guérit pas facilement.
- Le seul loa qui a répondu à nos appels de détresse et nos prières et qui a aidé à défendre notre cité c'est Gahz'rilla, louée soit-elle. Ukorz Scalpessable n'est plus là, Jakra'zet n'est plus là, Zul n'est plus là, mais nous si. On n'est plus très nombreux, mais les Furies-des-sables n'oublient jamais. Le coffre il doit être retrouvé pour que le Roi des félins tombe sous notre justice, qu'il réponde du mépris dont il a gratifié notre dévotion. Il n'a pas voulu nous prêter son pouvoir et sa force pour protéger Zul'farrak quand il était temps, alors on va les lui arracher. On prendra ce qu'on avait mérité. On en fera un meilleur usage que ce qu'il a pu en faire ces dix derniers siècles.
- Le savoir contenu dans ce coffre il intéresse aussi ma tribu. On partage la même vision. On pourrait s'entre-aider. Parlez-moi d'où le coffre il pourrait se trouver, vous avez bien fouillé partout... ?
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MessageSujet: Vol'dun   Vestiges et mirages Icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 23:39

Guidés par les traces de pas laissées par l'imposante navrecorne de Jum'sha dans les sables, le groupe retrouva le Scalp-rouge après un jour et une nuit de recherche à l'oasis dite de la "Défense d'or".

Par chance, Zi'fon se révéla avoir recouvré les souvenirs d'Igazi. Acrae ayant laissé le soin aux autres de s'en assurer, elle n'avait eu aucun entretien avec la Scalp-rouge et, à ses yeux, le retour de son caractère rancunier et de son mutisme isolé, pouvait tout autant être la preuve qu'il s'agissait d'Igazi que d'un autre "mojo" inconnu cherchant à jauger ou tromper les Héritiers. La chasseresse n'avait pas le temps de s'en soucier et espérer que ses compagnons n'aient pas été fourvoyés.
Dans tous les cas, quelle qu'en soit la raison, Igazi resta à l'écart du groupe, et ne chercha pas à parler à son frère - peut-être était-ce mieux dans le contexte actuel - pendant les jours qui suivirent.

Malgré le soulagement de retrouver Jum'sha, Acrae en voulait toujours à Sala'jin d'avoir brisé deux très vieilles stèles pour lesquelles ils avaient risqué leurs vies, et d'avoir décidé seul de bannir le Scalp-rouge. Une fois passée l'angoisse, Acrae avait compris le choix de Jum'sha de s'éloigner, mais elle avait peur qu'il ne les quitte vraiment pour de bon si le sujet était à nouveau abordé violemment. Un malaise général planait concernant ce qui s'était passé entre Sala'jin et Jum'sha, sans qu'aucun ne perce l'abcès.

Néanmoins, d'autres sujets occupaient leurs esprits et les informations récemment obtenues par chacun furent partagées, commentées et examinées. Les Furies-des-sables étaient toujours à la recherche du coffre et à force de n'avoir aucune nouvelle de leurs trois sbires zandalari envoyés au temple d'Akunda, ils finiraient par chercher ailleurs. Deux éclaireurs étaient tombés par hasard sur Jum'sha et ils savaient à présent qu'un autre groupe était aussi intéressé par cette cargaison disparue. Il fallait donc faire vite. Les Héritiers avaient heureusement une longueur d'avance grâce aux informations récupérées dans les souvenirs de Luzzo : le port abandonné hanté de cadavres  trolls ambulants et regorgeant d'un précieux trésor au large dans le couchant était selon Ta'ka l'ancien port de Zem'lan, à l'ouest de Vol'dun.

Vestiges et mirages Zandal41

Après avoir rempli à ras-bord toutes leurs réserves d'eau douce grâce à l'oasis, le groupe quitta les lieux pour traverser les ergs qui les séparaient de la côte sud-ouest. Alors qu'ils avançaient en profitant de la tombée du jour et de la chaleur, guidés dans leur direction par les premières étoiles de la nuit, ils furent surpris de voir une dune tomber littéralement sur eux, le sable dévalant la pente à toute vitesse en volutes filantes sans leur laisser le temps de s'échapper. De l'épaisse couche de sable bondirent tous crocs dehors des sortes d'acariens géants repliés en forme de boules, qui se déployèrent et plantèrent leurs mâchoires avides et féroces dans certains des trolls ou de leurs montures.

Le combat contre ces cloportes ravageurs et dévoreurs aux robustes chitines se révéla traitre. Tout d'abord Vanhem découvrit avec douleur que ces bêtes étaient capables d'envoyer des décharges électriques canalisées par leurs antennes, mais en plus, une fois la menace écartée, le reste du groupe commença à sentir les effets des morsures venimeuses qui engourdirent les membres touchés, anesthésiant toute sensation et paralysant progressivement les muscles alors qu'ils avançaient au milieu du désert.

Les trolls durent faire une halte en toute urgence, et redoublèrent d'efforts pour rejoindre des ruines d'un ancien village de pierre envahi par les sables, heureusement vide de tout occupant ou monstre. Tso'ba, le raptor d'Acrae, avait été mordu au flanc et présenta bientôt des signes de difficultés respiratoires. Sans l'intervention rapide de Vanhem qui usa de sa magie pour le calmer et le maintenir, puis du secours de Ta'ka qui administra un anti-venin, la vie du raptor aurait été écourtée dans une lente agonie. Grâce aux glandes récupérées du bout du bec par Akil'aka la Lun'alai, dans les viscères d'un cadavre de ranishu (tel était le nom des créatures qu'ils avaient vaincues), ainsi que des plantes locales, Ta'ka passa toute la nuit à préparer une plus grande quantité d'anti-venin afin de soigner tous ceux qui avaient été touchés et qui ne sentaient ni ne pouvaient bouger leurs mains ou leurs pieds.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 18:44

Le lendemain, une fois les corps purgés des toxines ranishu, les trolls reprirent péniblement leur trajet vers l'ouest. Depuis les bâtiments abandonnés dans lequel ils avaient trouvé refuge, ils pouvaient voir l'étendue de dunes prendre fin et s'écraser contre des falaises de roches brunes et ocres. Le rivage qu'ils cherchaient devait approximativement se trouver derrière, ainsi que le port.

Parvenant à trouver un passage praticable pour gravir les hauteurs en quelques heures, ils parvinrent au sommet et sentir l'air du large souffler sur eux. Dans la nuit, ils aperçurent plus loin au sud, le port de Zem'lan, mais surtout discernèrent des lueurs dans l'eau noire au large : une île recouverte d'or scintillant sous des braséros. Selon les rumeurs et légendes de Vol'dun, que les Zandalari narraient à leurs enfants qui n'étaient pas sages, le port de Zem'lan était la proie d'une malédiction, sous le joug de pirates zandalari qui ne dormaient ni ne mourraient jamais.

Vestiges et mirages Zandal39

Si ces squelettes ambulants s'étaient emparés de force de la cargaison que Luzzo avait réussi à trainer jusque là, il était fort à parier que son contenu avait été déposé sur l'île recevant tous les butins pillés par ces pirates morts-vivants. Les trolls descendirent la falaise par un escarpement et évitèrent discrètement le port de Zem'lan en profitant de la nuit, puis longèrent les plages de sables et de roches jusqu'à trouver ce qu'ils cherchaient : un recoin qui leur permettrait de se mettre à couvert des pirates tout en permettant d'avoir une vision sur l'île, leur laissant le temps de réfléchir à un plan d'action.

~~~~~~~~~

Le premier problème était de traverser jusqu'à la dite île et, s'ils y trouvaient la savance drakkari qu'ils cherchaient, le second était de ramener les tablettes ou gravures de pierre... à la nage c'était impossible.

La crique dans laquelle ils avaient déposé leurs affaires semblait avoir déjà servi : le groupe s’inquiéta que les anciens occupants ne rappliquent. Néanmoins, l'examen des caisses de ration vides peintes du symbole de la Horde, tonneaux et débris de ferraille ainsi que de bouteilles de kaja'cola brisées laissa penser que l'expédition qui s'y était un jour établi avait mis les voiles depuis longtemps, ou du moins n'entretenait plus cet avant-poste.

Néanmoins, les débris pouvaient s'avérer utile pour construire un radeau de fortune : les tonneaux pouvaient constituer des flotteurs improvisés, les planches constitueraient une base, d'autres pourraient servir de pagaies. Chacun s'activa, en groupe ou dans son coin, à la fabrication de ce qui était nécessaire, suivant les plans et indications de Ta'ka, devenue maître d'oeuvre pour l'occasion.

Vestiges et mirages Zandal40
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 6 Mai 2019 - 17:03

Lorsque « l'embarcation » fut jugée convenable, elle fut mise à l'épreuve de la flottaison et passa le test. Pour compenser la stabilité toute relative et le manque de place, les deux changeformes du groupe, Ta'ka et Vanhem, se proposèrent de se métamorphoser en créatures aquatiques et, grâce à des cordes, de tirer et guider le radeau jusqu'à l'île. Sala'jin dût également se départir de sa lourde armure, afin d'éviter tout risque de noyade par le fond si l'on chavirait. Jum’sha tenta d’appeler Mahamba, le loa crocilisque, l’esprit des eaux de sa tribu, afin de leur assurer de rester à la surface sans couler, mais que ce soit à cause de l’éloignement de Strangleronce et donc du loa, ou par manque d’offrandes satisfaisantes à son attention, son appel resta vain.

Vestiges et mirages Zandal42

L'expédition ne put compter qu'un nombre limité de trolls : Jum'sha, Acrae et Sala'jin sur le radeau, Ta'ka et Vanhem dans l'eau. Les montures et toutes les affaires furent placées sous la bonne garde de leurs compagnons restés sur la rive.

Aucun d'eux ne savait à quoi s'attendre, les trolls avaient eu suffisamment à réfléchir à comment traverser, pour ne pas s'inquiéter de ce qui les attendrait de l'autre côté de l'eau. Pourtant à mi-parcours, une sensation glaciale, qui n'avait rien à voir avec le froid de la nuit ou les embruns, les enveloppa jusqu'aux os. Le mauvais mojo était perceptible, même aux non-initiés, et il semblait que le voile séparant le monde des vivants et celui des morts fut affaibli sur une large zone entourant le port et l'île scintillante. S’agrippant fermement à leur radeau, le groupe traversa les eaux sombres et profondes qui les entouraient, guettant les têtes de Ta’ka et Vanhem qui affleuraient devant eux en tirant sur les cordages accrochés au « navire ».

Se souciant des problèmes comme ils venaient, l’un après l’autre, le groupe accosta aussi silencieusement que possible sur une plage de pièces dorées déserte. Des flambeaux sur les hauteurs du lieu faisaient miroiter l’outrancière fortune des pirates maudits, mais il n’y avait aucun mort-vivant en vue. S’avançant prudemment au milieu du magot, les trolls commencèrent à fouiller les piles d’or, de perles, de joyaux, de parures somptueuses, bracelets, masques sertis de rubis, coffrets débordants de colliers, dagues finement ornées, et autres bibelots innombrables.

C’est alors qu’ils progressaient ainsi, commençant à douter de trouver sur cette île de simples et ternes gravures de pierre – elles n’étaient pas assez précieuses pour que les pirates les aient gardées - qu’un clapotis à quelques mètres d’eux les alerta. Emergeants des eaux en marchant dans leur patrouille, les deux squelettes de zandalari s’interrompirent dans leur discussion et s’immobilisèrent de stupéfaction en découvrant les intrus.

- Par l’aileron de Gral, d’où qui sortent ceux-là ? Tout est calme au port.
- Pose-toi moins de question et agis !


Fonçant pour affronter un des forbans décharnés, Sala’jin avait gagné en vitesse sans son armure, mais par habitude il avait omis qu’en contrepartie il était également plus vulnérable. L’une des haches du mort-vivant se planta dans les côtes du troll, l’envoyant au tapis, crachant du sang à chaque souffle. Son comparse en revanche eut moins de chance : Ta’ka chargea en forme féline, puis se transforma au dernier moment en ours : l’élan combiné au poids renvoyèrent le squelette dans la mer d’où il était venu, et Ta’ka avec.

Vanhem se porta immédiatement au secours du Gurubashi pour tenter de restreindre l’hémorragie et s’assurer que Sala’jin ne s’étouffe pas avec son propre sang le temps que la régénération fasse effet. Jum’sha s’interposa alors entre le blessé et le premier pirate en os, il répliqua d’une attaque tranchante mais la créature mue par une magie surnaturelle ne ressentait nulle douleur et la privation d’un os cassé ou deux ne l’arrêtait pas. Le Scalp-rouge esquiva un coup latéral de son adversaire puis changea de tactique : il lâche son arme et se jeta sur le squelette tout en cherchant une prise à deux mains sur le crâne pour le séparer des épaules. Acrae, impuissante à l’arc contre ces créatures, se porta à son aide et saisit un bras du cadavre pour le gêner et l’empêcher de porter des coups.

Leurs efforts eurent finalement raison du pirate dont la tête fut arrachée de son tronc. Le corps squelettique s’effondra au sol sous le poids de Jum’sha et Acrae. De son côté, Ta’ka désossait et éparpillait l’autre forban en le projetant en tous sens entre ses crocs. Jum’sha leva le crâne à deux mains pour l’avoir en face de lui. Une lueur jaune légère continuait d’animer les orbites vides.

- T’es toujours là ?
- C’est notre damnation ouai… on est toujours là, quoi qu’on fasse.
- On a des questions sur un-…
- J’dirais rien !
- Si je t’écrabouille le crâne tu t’en fiches, mais j’peux l’enterrer quelque part dans le sable de Vol’dun et on te retrouvera jamais. L’éternité c’est long, mais j’peux te la rendre encore bien pire.
- Menace-moi mais j’dirais rien mec ! Rien peut êt’ pire que le courroux de notre capitaine, il est plus créatif que toi dans ses châtiments !
- Ton capitaine, il est pas là. Il est pas obligé de savoir qu’on s’est parlés.
- C’est ça, et quand il verra que la moitié de son trésor a disparu, alors qu’on était de patrouille, c’est moi qui vais encore finir des mois au fond de l’eau avec un boulet à la cheville avec les crabes qui me picorent !
- L’or et les richesses on s’en fiche. On n’y touchera pas. Tu nous dis où est le coffre du zandalari qui s’est égaré ici, et je te laisse repartir et te recomposer.
- Vous êtes pas là pour le trésor ? Hum. Le coffre j’vois lequel c’est. On n’a jamais pu l’ouvrir. J’pense que le capitaine verra pas la différence s’il est plus là...
- Mais tais-toi imbécile ! J't'ai déjà dit d'arrêter de penser autant ! C'est pas bon pour toi, ni pour moi !


La voix de l’autre mort-vivant rugit à travers la grève. Ta’ka avait réussi également à en séparer le crâne du reste du corps et le faisait rouler entre ses griffes sur les pièces d’or.

- Alors toi tu profites que le capitaine est absent, en pourparlers au large avec les nagas pour dilapider ses biens à des inconnus dans son dos ?! Traître !

Ta’ka compressa un peu plus sa patte et fit craqueler le crâne au fur et à mesure.

- Réfléchis : on veut uniquement CE coffre très précis. Plus vite vous nous aidez à le trouver, plus vite on met les voiles. Mais si tu traines, ton capitaine va revenir de ses négociations, et découvrir à quel point vous avez laissé une bande d’intrus atteindre son île, son trésor.
- Rrrrhh… bon… ça va, ça va, lâche la pression, tu vas me fissurer le ptérion !
- J’aime mieux ça.
- Il est dans l’tas en haut votre foutu coffre scellé.


Sala’jin mal en point et ne pouvant aider à porter quoi que ce soit, Vanhem le plaça sur son dos, se transformera en lui indiquant de se cramponner et le ramena vers la terre ferme et leur campement. Pendant ce temps, guidé par le crâne dans ses mains, Jum’sha monta vers le cœur de l’île dorée, Acrae et Ta’ka sur ses talons.

- C’est par là, l’coin du capitaine ! Dépéchez-vous ! C’est en haut, faut vous manier avant qu’il revienne !

Dans l’amoncèlement de richesses, ils trouvèrent en effet un coffre, qu’ils dégagèrent des babioles sous lesquelles il était englouti, le seul qui n’avait visiblement pas pu être ouvert. L’inspectant rapidement, Acrae et Ta’ka reconnurent l’allure du coffre qu’elles avaient aperçu dans les souvenirs de Luzzo.

Vestiges et mirages Zandal44

Abandonnant le crâne momentanément dans les pièces d’or en lui promettant de revenir le chercher, Jum’sha aida les deux trollesses à soulever l’imposante coffre qui semblait rempli de cailloux. Ils durent s’y mettre à trois pour le transporter et le hisser sur le radeau. Jum’sha retourna récupérer le crâne du guide-squelette, mais il mit un temps fou, si bien que les deux trollesses commencèrent à s’inquiéter qu’il n’y ait anguille sous roche avec les pirates, qu'il ne soit tombé dans un traquenard. Ta’ka repartit le chercher là où ils avaient trouvé le coffre, et enfin, les trois trolls replacèrent les crânes sur leurs échines respectives et quittèrent l’île au trésor prestement.

C’est soulagé qu’ils rapatrièrent leur pesante charge jusqu’au rivage.

Vestiges et mirages Zandal43
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeVen 10 Mai 2019 - 16:07

Le groupe de trolls se réunit devant le coffre. Il en avait fallu des efforts et des trajets dans Nazmir et Vol’dun pour retrouver ce butin volé aux chroniqueurs durant l’avènement de Zul le prophète, mais il leur résistait encore. Les pirates squelettiques n’avaient pas menti : il semblait impossible de l’ouvrir sans une clé très spéciale. En effet, la « serrure » était une structure dorée en forme de cercle de la taille d’une main trolle, dont la surface, creusée de nombreux sillons, représentait des formes géométriques abstraites. Les trolls en déduisirent que la clé devait être de même taille et forme, avec des figures géométriques qui combleraient les sillons parfaitement.

Malgré une étude approfondie, aucun ne parvint à comprendre la nature de la magie utilisée : ce n’était pas du vaudou. Néanmoins même sans en comprendre le principe, ses effets étaient révélateurs : rendu inaltérable, inviolable et indestructible, le coffre était serti d’un enchantement magique d’abjuration très puissant.

Certains essayèrent de donner des coups de hache ou de marteau contre les parties faites de bois, mais ils leur avaient été renvoyés avec une vigueur égale comme si l’instrument rebondissait dessus et que la force était réfléchie avec la même intensité. Il serait possible de voir jusqu’à quel point cette magie pouvait endurer une collision fracassante, mais propulser le coffre d’un haut d’une falaise sur les roche en contrebas, ou faire s’abattre la redoutable queue ornée de piques de Voyembi, la navrecorne de Jum’sha, pourrait aussi bien briser le coffre que son contenu de pierre, si l’enchantement lâchait.

Les trolls, d’abord dépités, se demandèrent alors qui avait pu détenir la clé circulaire permettant d’ouvrir le coffre. Jakra'zet ? Zul ? Une possibilité sauta à l’esprit de Sala’jin : le collier en or de Luzzo, le seul objet jugé précieux qu’il avait emporté jusqu’au temple d’Akunda et que les prêtres avaient ensuite échangés à un marchand nomade. La piste était maigre. Le troc était courant entre habitants de ce désert, le collier avait pu passer de mains en mains depuis le temps. Mais les trois exilés zandalari n’avaient-ils pas dit que c’était ce collier qui leur avait laissé supposer que Luzzo était au temple d’Akunda ? Qu’avaient-ils mentionné encore ? Un marchand des sables brûlés ?

Bien que très floue, c’était une destination, un objectif comme un autre. Le groupe en avait cruellement besoin. Ils ne pouvaient pas rester plus longtemps sur ce rivage, alors que les morts-vivants forbans – ou des nagas ? – pouvaient approcher et leur tomber dessus. Il fut décidé de repartir le surlendemain, laissant le temps à Sala’jin de se remettre complètement de sa blessure. Le radeau fut recyclé et converti en « traineau » des dunes, qui serait tiré par Voyembi, permettant de déplacer plus facilement le lourd coffre.

Ils n’eurent pas le temps de se préparer à la suite du voyage, car ce soir-là ils reçurent de la visite qui venait non pas des eaux mais du désert. Cinq trolls Furies-des-sables débarquèrent dans leur recoin des falaises ocres, le meneur juché sur une féroce hyène. Faisant signe à ses compagnons de ne pas saisir leurs armes tant que ce n’était pas absolument nécessaire, Jum’sha reprit immédiatement les fourberies en accueillant les Farraki pour éviter les effusions de sang.

Le Scalp-rouge interpela celui qui semblait être le « meneur » de cette petite escouade de Furies-des-sables, tandis que de chaque côté les trolls en retrait s’observaient et se jaugaient de loin. Les Farraki semblaient soupçonner fortement le groupe de trolls des jungles de vouloir récupérer le coffre pour leur profit et intérêt personnel, et les Héritiers quant à eux n’avaient pas l’intention de laisser quiconque prendre ce butin durement acquis.

L’interlocuteur farraki descendit de sa monture et se montra néanmoins enthousiaste de rencontrer Jum’sha. Il lui parla des deux éclaireurs que le Scalp-rouge avait rencontré : c’était sur leurs informations que son équipe était partie à la recherche des Héritiers pour voir s’ils avançaient dans leurs recherches. Et il n’était pas déçu du résultat : il pointa le coffre autour duquel Vanhem, Sala’jin, Ta’ka, Akil’aka et Acrae étaient rassemblés, écoutant la conversation. Jum’sha tenta de calmer les ardeurs du Farraki sans le rebiquer en annonçant que malheureusement ils n’avaient résolu qu’une partie du problème car ils avaient trouvé un coffre, mais il était fermement scellé. Ils n’étaient donc même pas certains de son contenu et il était plausible que ce ne soit pas l’écrin tant convoité.

Le Farraki voulut s’en assurer. Le groupe ne s’y opposa pas : il constaterait ainsi que Jum’sha ne mentait pas, car le coffre était totalement impénétrable. Le troll des sables à la musculature fuselée les rejoignit, suivi de Jum’sha, tandis qu’une tension palpable et une méfiance accrue secouaient les quatre autres guerriers et éclaireurs farraki restés plus loin. Le Furie-des-sables posa ses mains sur le robuste coffre, et sans même tenter d’en reverser le couvercle, s’accroupit pour scruter l’étrange inscription circulaire dorée faisant office de « serrure ». Ses yeux s’écarquillèrent et un rictus s’étira de part et d’autre de ses défenses.

- Alors, tu vois bien, on l’a trouvé dans cet état. Impossible de savoir ce qu’il contient.
- C’est bien lui.
- Comment tu le sais ?!
- Parce que ma chef, elle a le médaillon qui complète ce sceau.


Un instant de flottement et les trolls reprirent contenance. Le Farraki semblait réjoui, ils firent mine de partager son soulagement. Il reprit avec un regard insistant à leur attention :

- Mes camarades et moi, on va vous escorter, vous et l’coffre, jusqu’à notre chef. Vous êtes nos invités d’honneur. Quand Djerazad elle va savoir ce que vous avez accompli, vous serez récompensés, ça oui.
- On sert l’intérêt supérieur des tribus, et sommes fidèles aux objectifs de Zul… et à ses promesses. Laisse-nous quelques minutes pour plier nos affaires et nous préparer au voyage dans les sables.
- Bien sûr.


Le meneur farraki acquiesça et s’en retourna vers les siens pour les informer de la découverte et donner les instructions pour la suite. Profitant de ce court répit, les Héritiers pris de court se lancèrent dans une discussion à voix basses. Que fallait-il faire ? Ce groupe de Farraki était en infériorité numérique, mais sans leur aide, les Héritiers ne trouveraient pas le campement retranché des Farraki… et donc la clé-médaillon.

De plus, Celle-qui-voit avait eu un discours des plus clairs avant leur départ de Zuldazar : éviter de verser le sang de frères trolls, car tous les trolls étaient des enfants héritiers du Créateur, qu’importe leur tribu, leur mœurs ou leurs loas tutélaires. Elle avait demandé que si leurs vies n’étaient pas menacées, ils privilégient de neutraliser d’éventuels opposants : liens de corde, blessures non létales, évanouissement, venin paralysant, sortilège soporifique, etc. Or si le groupe laissait ces cinq Furies-des-sables en vie, ils finiraient par revenir à eux et prévenir le reste des Farraki. Et dans ce maudit désert, ils auraient l’avantage pour les pister et les acculer avant que les Héritiers ne parviennent à la frontière de Vol’dun.

Néanmoins s'ils suivaient docilement les Farraki, ils seraient ensuite entourés d'un nombre inconnu - mais sans doute bien plus important - de trolls des sables, et voler la clé sans se faire coincer serait ardu. Il était en tout cas hors de question de laisser les Farraki consulter le contenu du coffre librement si leurs intentions se révélaient effectivement être de s'en prendre à un loa.

Mais déjà l'interlocuteur furie-des-sables revenait vers eux pour hâter le départ, il n'était plus question de tergiverser. Toujours hésitants sur la stratégie à adopter et ne pouvant plus communiquer librement, les trolls emboîtèrent le pas derrière leur guide, tendus.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 12:22

Après une nuit et un jour de marche, le groupe de trolls atteignit le campement retranché d'une poignée de survivants Furies-des-sables à la seconde nuit. Ils étaient une quinzaine, dissimulés au milieu du désert, qui s'étaient regroupés autour d'une dénommée Djerazad après la confusion et la dispersion qui suivirent la disparition du général Jakra'zet. D'autres trolls des sables avaient peut-être survécu ailleurs, ou s'étaient rendus aux Zandalari, mais ce groupuscule-là de rescapés ne tolérerait pas la reddition, ni n'accepterait d'oublier et mettre de côté leur rancoeur. Ils préféraient encore que le soleil ait raison d'eux, que les sables familiers les emportent, plutôt que de courber l'échine.

Installés dans quelques huttes, dans un environnement aride qui leur était coutumier, ils survivaient dans l'ombre, entre les pierres à demi-effondrées d'anciens bâtiments, et leur situation désastreuse endurcissait un peu plus leur conviction que les loas s'étaient joués d'eux.

Les Héritiers et le coffre furent présentés devant la chef à la peau brune, aux crins orangés et au regard perçant. Après un court échange avec le Farraki qui les avait conduits ici, elle les remercia d'avoir rapporté ce précieux chargement jusqu'à ses destinataires légitimes. Le groupe n'avait pas convenu quoi faire pour s'emparer de la clé-médaillon et emporter le coffre et ils n'avaient pas eu une seconde entre eux pour en discuter en chemin. Jum'sha tenta de bluffer à propos des circonstances qui les amenaient jusqu'ici : leur groupe avait été investi de l'ordre de rapporter le contenu de ce coffre à une matrone nazmani qui avait rassemblé des partisans de Zul après la mort de G'huun.

Vestiges et mirages Zandal51

Vestiges et mirages Zandal45

Djerazad passa de conciliante à méfiante : Zul avait promis que les Farraki auraient accès aux rituels interdits. Ses Furies-des-sables avaient donc la priorité sur leur utilisation, qu'importe qui était cette trollesse de sang qui prétendait avoir des droits sur le coffre, elle passerait en second. Jum'sha plaida que des membres de leur famille, leurs soeurs, leurs filles, étaient restées auprès - avaient été retenues en otage pour ainsi dire - chez les trolls de sang et que s'ils ne rapportaient pas le coffre au plus vite, elles seraient sans doute dévorées pour punir leur échec. Mais Djerazad resta intransigeante, le coffre et les tablettes de savoir resteraient entre les mains des Furies-des-sables. Néanmoins elle était disposée, une fois que le rituel pour déposséder un loa de ses pouvoirs serait maitrisé par ses féticheurs et que la preuve serait faite en arrachant sa puissance divine à Kimbul, à leur rendre l'intégralité du coffre. Elle n'en aurait plus besoin. C'était l'affaire de quelques jours, le temps de décrypter, s'entrainer et exploiter les formules inscrites par les Drakkari.

C'était une offre réaliste et équitable, mais les Héritiers ne pouvaient pas révéler qu'il leur était intolérable que les Farraki acquièrent le moyen d'arracher le mojo de Kimbul, d'autant que le temple du loa prédateur se trouvait apparemment au nord de Vol'dun, à deux jours environ de marche. En désespoir de cause, Jum'sha tenta de faire valoir que chaque jour était compté pour leur famille entre les griffes des trolls de sang, mais Djerazad rétorqua que cela faisait déjà plusieurs semaines qu'ils s'étaient aventurés dans le désert : ils n'étaient plus à quelques jours près.

La conversation se solda sur un statu quo, et les Héritiers furent "invités" à rester sous la "bonne garde" du groupuscule Farraki. En plein milieu du désert, avec des dunes à perte de vue, il n'était de toute façon par question de repartir sans la fichue clé permettant d'ouvrir le coffre, ni sans ravitaillement. Le groupe s'installa un peu à l'écart pour faire le point à messes basses, sous les regards soupçonneux et sarcastiques des Farraki, habitués à la chaleur.

~~~~~~~~

Le lendemain, les Héritiers retournèrent devant Djerazad. Après une nuit de réflexion salutaire, ils lui indiquèrent accepter le délai nécessaire à l'apprentissage des rituels interdits par les féticheurs Furies-des-sables et à leur revanche sur le loa félin. Satisfaite de leur changement de ton pragmatique, elle leur indiqua qu'ils pourraient récupérer le contenu du coffre dans une semaine, cela serait sans doute suffisant.

Le coffre fut remis à la Farraki et sa quinzaine de condisciples. Djerazad sortit de sa besace un collier doré, large et circulaire, qu'elle enchâssa dans la serrure magique. Aussitôt des crépitements bleutés et violacés jaillirent, puis un déclic interne et le couvercle put être ouvert.

Ne s'attardant pas, les parles-loas trolls des sables récupèrent précautionneusement une à une les stèles d'argile et de pierre, ainsi que parchemins pour les étudier. Certaines furent laisser de côté, vraisemblablement des textes qui étaient sans rapport avec ce qui les intéressait. Le Farraki qui avait conduit les Héritiers au campement leur indiqua le trajet à suivre pour trouver une oasis où ils pourraient patienter au frais, en attendant que les Farraki reviennent du temple de Kimbul, investis du pouvoir du loa après la concrétisation du rituel secret interdit. Là-bas, ils récupéreraient le coffre et son contenu qu'ils pourraient emporter où bon leur semblait.

Laissant les Farraki tout à leur joie et triomphe, les Héritiers prirent congés. Mais leurs pas les entrainèrent plus loin que l'oasis indiquée : ils prévoyaient d'atteindre le temple et de préparer une embuche pour empêcher ces trolls des sables de mener leurs projets à bien.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeMar 28 Mai 2019 - 22:15

Deux jours plus tard, les trolls parvinrent à sortir du désert et atteignirent le vallon rocheux débouchant sur le refuge tortollan, Tortaka, bordant le rivage nord de Vol’dun. L’air plus frais, la présence d’une source d’eau douce entourée de végétation redonna du baume au cœur à chacun malgré l’urgence de la situation.

Il était primordial de préparer une bonne défense pour empêcher les trolls des sables d’atteindre le temple de Kimbul. Malheureusement, le sanctuaire était à l’abandon depuis des générations, dépourvu de gardiens. Il était inimaginable d’oser informer le loa – s’il était présent – sur la situation qui guettait, car il aurait alors fallu révéler la part que les Héritiers avaient joué dans cette affaire : c’était eux-mêmes qui avaient apporté et laissé le coffre aux Farraki, sachant pertinemment ce qu’ils comptaient faire du dangereux savoir contenu à l’intérieur. La colère du Roi des prédateurs, entier et fier, était à craindre. Il ne leur laisserait sans doute pas l’occasion de trouver des circonstances atténuantes et les exterminerait pour leur duplicité qui avait amené ce péril.

Il aurait été possible de faire intervenir les Tortollans du village proche, car bien qu’ils soient de piètres combattants, la magie de leurs parchemins était puissante. Mais de la même façon, cela aurait signifié devoir expliquer comment leur groupe avait été informé de l’assaut imminent des Furies-des-sables à l’encontre du temple. Les Héritiers pouvaient mentir encore et prétendre avoir espionné, ou être tombés sur cette information par hasard, mais si lors de l’affrontement les paroles de Djerazad ou de n’importe quel autre Farraki leur étaient adressées, les Tortollans comprenant le zandali découvriraient la nature des relations entre eux, notamment leur « pacte » concernant le coffre, et cela se retournerait contre eux. Ou bien les Héritiers pouvaient révéler la vérité immédiatement et s’exposer aux foudres magiques des vieilles carapaces suspicieuses qui se méfieraient de leurs sournois invités.

C’est avec ces craintes que les Héritiers se déterminèrent à résoudre ce problème seuls. Après tout, ils étaient responsables de la menace qui approchait, c’était donc à eux d’intercepter les Farraki et de les empêcher de nuire.

Les jours qui suivirent, les trolls s’employèrent à parcourir le terrain entre le temple et le désert, pour trouver l’endroit qui jouerait en leur faveur pour la bataille à venir. Un des canyons environnants était surmonté d’une arche rocailleuse qui leur garantirait une bonne visibilité pour voir venir leurs ennemis et leur permettrait d’écraser les assaillants. De grosses pierres furent roulées et hissées jusqu’à ce perchoir, Jum’sha prépara des totems afin d’amplifier ses prières à son loa Pogeyan, Acrae tailla des flèches, les armes de chacun furent affutées et l’on fit des repas copieux grâce aux troupeaux de gazelles locales pour regagner des forces.

Vestiges et mirages Zandal50


~~~~~~~~~~~~


La poussière soulevée par le cortège macabre lancé dans la gorge scintille sous la pâle lueur du clair de lune. Plusieurs jours et nuits à guetter, et finalement les trolls des sables débarquent enfin. Ils ont choisi l’obscurité de la nuit pour progresser jusqu’au temple.

Alors qu'ils parviennent à une courbe dans le canyon, une flèche venue du ciel se loge dans la gorge d'un troll des sables juché sur une hyène au galop, le faisant tomber de sa monture. Et alors que les premiers de la file arrivent à hauteur d'une arche de pierre naturelle, ils carbonisent à travers un véritable mur de feu qui est comme surgi du sol poussiéreux et qui illumine leurs visages terrifiés. Trolls comme hyènes freinent et interrompent leur élan devant la barrière de flammes et se mettent en position de défense. Caché en hauteur dans les falaises, Jum'sha incante et psalmodie, entouré de totems, pour attiser les flammes qui ne sont alimentées par nul bois ou poix, mais par la ferveur de son adoration à son loa Pogeyan.

Djerazad ordonne immédiatement à ses semblables de défendre les féticheurs pendant qu'ils préparent un contre-sort, et quelques flèches tirées depuis les à-pics ne parviennent pas à les arrêter. Dans la confusion qui règne, aucun Farraki ne remarque que le dernier troll de leur escouade ne les a jamais rejoint. Le retardataire a été emporté dans les ombres subrepticement par un Vanhem silencieux en forme féline, et a fini broyé entre ses mâchoires entre deux rochers. Rôdant en amont de la gorge, Vanhem tente de réduire le nombre des Farraki avant qu'ils ne trouvent un moyen de passer les flammes. De l'autre côté du mur de feu, Sala'jin, Hel'kalna et Ta'ka se préparent à intercepter ceux qui tenteraient un passage en force.

Soudain, sans qu'aucun vent ne se fasse sentir, tout le sable et la poussière des lieux se rassemblent en une masse volatile qui s'élève telle une nuée d'insectes tourbillonnants et, sous l'impulsion des féticheurs furies-des-sables, s'abat violemment sur les flammes votives, qui tentent de persister avant d'être étouffées et éteintes, replongeant le corridor de pierre dans l'obscurité. C'est à cet instant que la jeune Akil'aka termine sa longue prière et invocation. Sous son étrange forme d'oiselet déplumé, la Zandalari, cachée aux côtés d'Acrae et Jum'sha en hauteur, fait appel aux dons de son propre loa Lun'alai et une colonne magique argentée s'abat sur un groupe de trois trolls des sables, les propulsant au sol comme si une main géante les avait aplatis.

Constatant avec effroi ce pouvoir, les Farraki se dispersent et s'éloignent les uns des autres en ordonnant la ruée en avant pour franchir cette passe et s'éloigner de leurs ennemis qui ne pourront les suivre sans monture. Dans la course effrénée qui reprend, Vanhem bondit et fauche un nouveau troll, tandis qu'Acrae se concentre pour achever de flèches en pleine tête les Farraki immobilisés au sol. Tandis que les trolls des sables foncent vers leur objectif, Jum'sha fait rouler et laisse tomber les pierres préparées sur l'arche, la première tombe une seconde trop tard derrière un farraki qui parvient à franchir le traquenard, en revanche la seconde s'abat sur une cible, fracassant le crâne d'un féticheur furie-des-sables qui meurt sur le coup.

Sortant des crevasses et rochers, Sala'jin charge bouclier en avant pour intercepter Djerazad chevauchant une puissante hyène, tandis que Ta'ka rugit sous forme de fauve et saute sur un farraki courrant à pied. Ils sont tous deux aidés par les bénédictions et pouvoirs vaudou de Hel'kalna qui supplie les loas de rendre leurs frappes plus puissantes et d'augmenter leur acuité. Ses conjurations ne passent cependant pas inaperçues et un chasseur de têtes farraki la repère au milieu des combats qui font rage et tente de l'abattre. La parle-loa esquive heureusement un premier javelot, et l'adversaire est attaqué de dos par un Vanhem furieux qui lacère et arrache un bras du troll des sables.

Malheureusement les Furies-des-sables sont encore nombreux et Ta'ka se retrouve face à deux lanceurs de hache qui ont joint leurs forces contre elle. La changeforme esquive les coups de son mieux mais la moindre erreur est fatale, une frappe à la verticale s'abat sur sa nuque féline, et lui fait pousser un cri de détresse tandis qu'elle s'affaisse de sa blessure, à moitié décapitée. Jum'sha qui avait entrepris de descendre les corniches se rue à son secours pour lui éviter le coup de grâce et la défendre, appuyé par Acrae qui a changé de côté et continue de décocher des flèches depuis les hauteurs.

Néanmoins les Héritiers sont submergés et Acrae ne peut pas viser tous les Farraki à la fois. Un féticheur, dans le chaos et la clameur de la bataille, s'élance en avant, profitant que ces confrères retiennent les Héritiers : s'il parvient au temple et usurpe le pouvoir de Kimbul, la victoire est à eux. Sala'jin, au milieu du chemin mais aux prises contre Djerazad qui se montre redoutable, le voit passer à côté mais ne peut l'intercepter. Cet instant d'inattention est toutefois suffisant pour que le Gurubashi ne puisse contrer le violent coup de hache transversale que son ennemie lui assène, faisant voler en éclat son précieux masque peint, lui entaillant si bien le visage en oblique qu'il lui brise le nez, l'arcade et lui fend la lèvre en deux.

C'est Akil'aka, ayant repris une phase de concentration et de prière, qui scelle le destin du féticheur farraki fuyard, en invoquant une pluie d'éclats stellaire iridescents sur sa position, mettant un terme à sa course et le projetant à terre, perforé par les multiples projectiles mortels. Pendant ce temps, Acrae tire une flèche salvatrice contre Djerazad pour empêcher celle-ci de porter le coup fatal à Sala'jin, laissant à ce dernier l'occasion de porter une nouvelle attaque, conjuguée à la charge de Vanhem, ayant finalement raison de la cheffe furie-des-sables.  

Avec la mort de la meneuse, la bataille commence à pencher en faveur des Héritiers qui se protègent les uns les autres. Les membres du groupe encore en état de combattre, malgré la fatigue, parviennent à éliminer méthodiquement les derniers de leurs opposants encore debout. On accourt auprès des blessés, notamment de Ta'ka, gravement blessée, dont les capacités de régénération sont médiocres et nécessitent l'aide vaudou des parles-loas du groupe. Tandis qu'elle descend de son perchoir pour les rejoindre après cette âpre bataille, Acrae remarque un Farraki encore en vie qui s'enfuit en retournant vers le désert et décide de ne pas le pourchasser. Le reste de ce groupe d'une quinzaine de Furie-des-sables est achevé un par un pour être sûr qu'ils ne régénèrent pas, certains Héritiers consomment une portion de leur chair pour s'assurer de ne jamais les revoir, dans ce monde ou dans l'autre, puis leurs âmes sont livrées à l'au-delà, laissées à la merci et à la fureur du loa tigre local qu'ils prévoyaient d'acculer.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 3 Juin 2019 - 19:18

Leurs blessures soignées, régénérées, Acrae, Jum’sha et Sala’jin se remirent dès le lendemain en route, en direction du camp farraki, aussi vite que possible, laissant les autres au camp tortollan le temps veillant sur Ta'ka qui était toujours en convalescence. Non seulement Acrae les avait prévenus de la fuite d’un survivant, mais plus important aux yeux du Gurubashi, il avait vu quelques-unes des tablettes lorsque le coffre avait été ouvert par Djerazad et l’une d’entre elles ressemblait à celle qu’il avait pu ramener de Zul’Gurub.

Au fur et à mesure qu’ils avancent dans le désert, il ne peut s’empêcher de se montrer de plus en plus impatient. A-t-il vraiment vu cette tablette ? Est-ce bien l’une des tablettes concernant le Loa Oublié ? Pour le moment tout ce qu’ils ont pu trouver depuis celle qu’il a découvert à Zul’Gurub parle bien de savances, de traditions, légendes, cultes sur les trolls et si cela permet d’en apprendre plus sur les tribus, le peuple et leur histoire, ce n’est pas qu'un maigre réconfort comparé à l'objectif final de leur quête : comprendre et trouver la vérité sur l'origine des trolls.

Deux jours et une nuit plus tard, tous trois observent le camp en retrait, s’assurant qu’il soit bien vide. Rien ne semble bouger, tous les Furies-des-sables qui s'étaient regroupés là sont bien partis, et à présent ne sont pas près de revenir. Seule l’incertitude du fuyard lors du combat leur fait rester méfiants.

--------------------------------------

Je laisse Acrae et Jum fouiller de leur côté, pendant ce temps je file directement vers ce qui reste de tentes de la zone d’habitation. La dernière fois c’est là qu’ils avaient laissé le coffre, avec de la chance ils l'auront laissé dans la hutte réservée aux féticheurs. Pas de prise de risque, je me sers du bout de ma hache pour déblayer les affaires, tissus, objets qui peuvent traîner à l’intérieur, on ne sait jamais, le mauvais juju peut facilement s'imprégner au vu de ce qu’ils voulaient faire comme rituel.

Le coffre !

A genoux, j’inspecte le coffre, la clef est toujours dessus… et pivote lorsque je la frôle, seul le bruit du déclic se fait entendre. Les tablettes sont bien là, posées les unes sur les autres au milieu de parchemins, pas forcément dans la meilleure des façons mais bel et bien là ! J’étale sur le sol un des larges morceaux de tissus qui traine et commence à déposer les tablettes une à une dessus afin de faire le tri entre celles-ci. Deux m’intéressent particulièrement, celle du rituel et celle que j’ai cru voir… non que j’ai aperçu.

Rite drakkari mais pas leur plus sombre rituel...
Légendes drakkari...
Encore une tablette sur les rois de givre drakkari du passé...
Plus qu’une…

Là !


Entre mes doigts la tablette est abimée, morcelée par endroit, mais impossible de se tromper, les caractères, dessins et motifs… D’un geste vif, j’emballe dans un morceau de tissu à part la tablette et range avec précaution les autres gravures et textes dans le coffre avant de le refermer et récupérer la clef.

Je me précipite dans la direction d’Acrae et Jum’sha. L’exaltation, l’impatience, le soulagement se disputent.

- Acrae ! Jum ! Venez voir !

Les deux, visiblement entrain de discuter, me regardent, curieux. D’un nouveau geste, j’invite au moins Acrae à venir, l’enthousiasme plus que perceptible dans ma voix :

- La tablette ! Elle est là !

Tous deux me rejoignent enfin et je les guide jusqu’au coffre. La Sombrelance se penche sur la tablette posée au centre du morceau de tissu, elle commence elle aussi à trahir des signes d’impatience, de nervosité et je la comprends. Combien de fois a-t-on cru tomber sur une trace du loa Oublié, sur une tablette le mentionnant, en vain. Mais pas cette fois-ci, il n’a pas encore toute les notions de Wa’ai, mais il sait reconnaitre les symboles, faire une traduction sommaire.

- T’es sûr Sala ?
- Il est sûr ! Par les loas, il en est certain ! Ici regarde, ce symbole signifie "enfant" en vieux zandali, celui-là "énergie de la naissance" et ici "oublié". Depuis toutes ces années Acrae, depuis le temps qu’on cherche… On vient enfin d’en trouver une seconde !


Je saisis Acrae dans mes bras, la serrant en riant ! Elle aussi éclate de rire. A coté je vois bien Jum'sha qui semble septique, en retrait et une part de moi peut le comprendre, mais ce n'est pas ce qui m'occupe pour le moment.

Oui, après plusieurs années à chercher,voyager, rencontrer d'autres trolls, sans forcement montrer de l’impatience ou de l’abandon, je peux enfin poser la main sur une seconde tablette du Loa Oublié. Vol’dun n’a pas été facile, pour aucun d’entre eux, mais à présent ces épreuves, ces moment difficiles sont mis de côté grâce à ces tablettes retrouvées.
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MessageSujet: Re: Vestiges et mirages   Vestiges et mirages Icon_minitimeLun 3 Juin 2019 - 22:02

Mes doigts parcourent avec révérence la lourde plaque de pierre craquelée. Sa surface est rugueuse, criblée de symboles gravés là depuis une éternité. Même sans comprendre la langue ancienne, mes yeux perçoivent certaines racines communes au zandali moderne. La forme, le matériau et le style de gravure ressemblent à ceux de la stèle que Sala'jin et moi avions découvert à Zul'gurub il y a... trois ans ? quatre ans ?

Je suis brusquement ramenée en arrière sur tout ce temps écoulé à la recherche d'un mythe, d'un rêve, d'une idée. Combien de voyages déçus avons-nous entrepris ? Mais, enfin, la flamme de l'exaltation se réveille. Je me sens fébrile, j'entends à peine les paroles de Sala'jin. Il me presse douloureusement contre son armure de plaque, j'en ris sans trop savoir pourquoi. N'importe qui de sain d'esprit jugerait notre objectif irréaliste et aurait abandonné depuis longtemps devant nos peu de résultats.

Derrière l'épaule du Gurubashi j'aperçois Jum'sha et ma folle joie retombe, mon esprit se clarifie. Le Scalp-rouge reste en retrait, stoïque et calme, respectant la volonté de Sala'jin de ne pas approcher de la savance tant que cette dernière n'a pas été étudiée longuement. Il doit brûler intérieurement d'être tenu à l'écart sans pouvoir partager ce moment. Je l'invite à venir voir mais il regarde fixement Sala'jin : le Gurubashi s'est attribué le droit de décider, c'est SON accord qui compte, pas le mien. Jum'sha est venu et nous a accompagné parce que les autres ne sont pas disponibles, malgré la certitude que Sala'jin maintiendrait son interdiction formelle de le laisser consulter ce que l'on découvrirait dans le campement farraki.

Enfin, Sala'jin lève les yeux sur lui et, d'un signe de tête, l'invite à s'approcher. Mais le Scalp-rouge n'a visiblement pas envie de donner la satisfaction à Sala'jin d'être son chien tout juste bon à répondre à l'appel d'un maître et obéir au doigt et à l'oeil à sa guise. Il reste donc à distance, laissant Sala'jin tout à son bonheur, préférant continuer à faire la sentinelle à quelques pas de là.

Heureusement aucun ennemi ne nous prend par surprise. Nous sommes seuls. Malgré tout, les traces de pas d'un troll isolé dans le sable sont encore visibles autour de la hutte mystique d'où Sala'jin a extirpé le coffre. Une pensée me glace.

- Sala, dans le coffre tu as trouvé les explications du rituel drakkari défendu ?

Le troll secoue la tête en signe de dénégation.

- Non. Et la clé-médaillon, elle était encore sur le coffre. Les Farraki ils ont dû prévoir notre traitrise et cacher cette "précieuse" savance avant de lancer leur expédition.

J'aimerai le croire. Mais j'ai épargné un Furie-des-sables en le voyant fuir. Sur le moment, je n'ai pas voulu réitérer les morts de Strangleronce... et leur conséquence. Après tout, ce troll des sables avait peut-être été "entrainé" par ses confrères dans cette affaire, mais il n'avait pas tenu à mourir pour leur conviction. Peut-être avait-il moins de rancoeur et de hargne qu'eux ? Peut-être n'avait-il pas vraiment envie de voler les pouvoirs d'un loa mais simplement n'avait-il pas eu le choix ? Je lui avais laissé la vie sauve pour lui laisser une chance de recommencer une nouvelle vie. Mais je m'étais peut-être fourvoyée lourdement. Et à présent, qui sait où le secret de l'extraction forcée de mojo divin avait été emporté et entre quelles mains il était tombé ?
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