La tour kor’kronLe lendemain, Salajin reprit le chemin de la boutique gobelin dans la plus grande joie du monde et Acrae celui du camp Kor’kron, bien décidée à en finir au plus vite. L’inspection extérieure déjà faite, elle se tourna vers le lieu qui pouvait abriter ce qu'elle cherchait : une tour de guet laissée à l'abandon. La porte principale a été forcée et fracturée, en piteux état, la trollesse inspecte rapidement le hall silencieux et se glisse à l'intérieur.
Obscurité omniprésente, à peine éclairée par le jour perçant à travers les meurtrières, une odeur de rance et de pourri. Depuis plus d’un an maintenant les camps abandonné sont à la merci des éléments, et si robustes soient-ils, les caisses à l’intérieur subissent le passage du temps. Les nourritures stockées sont depuis longtemps périmées, les lames et fusils rongés de rouille.
Acrae inspecte les caisses confisquées à la recherche de l’emblème de Gentepression. Visiblement quelqu'un ou quelques uns, sont déjà passés par là car la majorité des coffres, caisses et sacs ont été éventrés et vidés. Levant la tête, la trolle se décide à monter l'immense escalier qui permet d'atteindre le haut de cette ancienne tour de guet. Elle remarque des taches foncées qui ont éclaboussés les murs, et les traces de combat durant son ascension, témoignage de l'Histoire de la Rébellion.
Au bout de la dernière série de marche, la trolle atteint l'étage, fermé par une porte. Celle-ci n'a pas été fracturée. Une meilleure chance que les marchandises potentielles de l'autre côté n'aient pas été pillées !
Pour vu que je retrouve les affaires de ce stupide gobelin.Un rapide coup d’œil dans la serrure lui permit de voir la présence d’une clef à l’intérieur, de l'autre côté. Jouant avec la pointe de sa dague, elle put la faire tomber et se concentra pour la faire glisser sous la porte. Tournant la poignée, la trolle plisse les narines et grimace sous l'odeur désagréable qui émane de l'endroit. Elle s'attend bien évidemment à trouver un cadavre : celui du réfugié qui est venu s'enfermer ici et mourir de ses blessures en voyant le combat perdu probablement.
L'endroit est sombre. Les quelques fenêtres permettant à l’origine de surveiller les alentours sont toutes bloquées par des planches en bois clouées. S'avançant au milieu de la pièce, pour visualiser où se trouve le corps en décomposition et où se trouvent les anciens ravitaillements et caisses de marchandises, Acrae ne voit pas surgir de la pénombre un orc qui charge sur elle et profite de l'effet de surprise pour la repousser. Bousculée contre un pan de mur à côté de la porte ouverte, Acrae observe son aggresseur, équipé d'une large hache et d'une vieille armure en métal noir ressemblant un peu aux... Kor'kron de Garrosh.
Son sang ne fait qu'un tour tandis qu'il se redresse avec un regard mauvais. Il a l'air amaigri, faible... son seul mouvement de charge semble lui avoir couté beaucoup d'énergie. Peut-être un survivant du Siège d'Orgimmar tentant de fuir son destin ? De se cacher pour éviter de répondre de ses actes ?
- Paix !L'orc se crispe en attendant Acrae crier en orc. Il crache : comment cette femelle de race inférieure ose-t-elle s'exprimer dans la noble langue orque ? Fulminant de rage, il vocifère sur l'intruse :
- Mon devoir est de protéger cette tour des ennemis de la Vraie Horde. C'est le travail que m'a confié le Chef de Guerre ! Tu vas mourir pour avoir oser entrer !Ah ba non, c'est pas un orc rusé qu'a réussi à échapper à la mort et s'est caché ici. C'est juste encore un de ces débiles d'orcs qu'ont pas de cerveau et ne savent qu'obéir sans réfléchir. Il cherche même pas à comprendre que son "Chef de guerre" n'est plus. Ceux là on peut rien pour eux, ils sont d'une stupidité telle qu'ils peuvent pas être raisonnés. L’orc brandit sa hache, la trolle observe son mouvement et prépare son arc sans bouger de sa position. Tous deux se fixent du regard, distants de quelques mètres, chacun à un bout de la pièce. Bien qu’il ait l’air affaibli, il n’en reste pas moins dangereux et il ne lui fera pas de quartier.
L’orc plie les genoux et charge Acrae en beuglant avec férocité comme un demeuré qu'il est. La trollesse des jungles, se décale au dernière moment d'un mouvement réflexe agile. La corde de l’arc vibre et la flèche se fiche dans l’armure du kor’kron. Indemne mais déstabilisé, il se retourne face à la trolle afin de lui délivrer un bon revers de la hache, aveuglé par la rage. Acrae se baisse au sol, et en prenant appui contre celui-ci, donne un violent coup de pied dans le flan de l'orc qu'elle a attiré dans ses filets sans qu'il ne s'en rende compte : il bascule en arrière par la porte des escaliers, entrainé par le poids de sa lourde armure de plaque, ne parvient pas à se rattraper et vient percuter les tranches des dernières marches. Acrae entend le fracas de l'armure dévaler la pente acérée.
Gisant dans l’escalier l’orc sonné remue à peine, tentant de se redresser dans un vague grognement plus ou moins conscient. Une flèche prend son temps pour viser la nuque et quitte à nouveau l’arc d’Acrae pour s’enfoncer en travers du kor’kron qui devient parfaitement silencieux.
L’orc tué, les planches des fenêtres retirées pour laisser passer de la lumière et de l’air frais, Acrae put enfin fouiller la pièce. Cette fois-ci la fouille fut fructueuse, une lourde mallette aux signes de Gentepression, avec le logo de la boutique du marchand dessus.
Enfin !Redescendant avec son précieux chargement, Acrae s'arrête à proximité du cadavre, récupère une des deux flèches, la première ayant été brisées sous le poids de l'orc écroulé. La Sombrelance crache avec une moue dédaigneuse avant de reprendre sa route prestement pour retourner à Cabestan.
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Acrae retrouva le troll et le gobelin en train de parler à voix haute dans la langue gobeline. Son arrivée permit aux deux personnes de se calmer.
- Alors ?!
- J'ai vot' matéwiel. Facile. D’un geste Acrae dépose la fameuse mallette sous le regard enthousiaste du gobelin.
- Parfait ! Voici donc comme convenu l’argent !Ramassant l'argent, les deux trolls sortent de la boutique avant de sourire. Ils peuvent enfin partir pour les terres de Strangleronce . Salajin remarqua néanmoins la disparition d'une des flèches du carquois de la chasseresse.
- Dis Acrae, qu'est-ce qu'il s'est passé ? T't'es battue contre un bestio ?
- Oh... m'dis pas qu'j'ai gardé c't'odeur puante sur moi ? Immédiatement la trollesse se renifla les cheveux et grimaça avec dépit, sous le regard amusé du troll.
- Va falloir qu'tu m'racontes ça !Cabestan, port et ville commerciale gobeline du Cartel Gentepression