L’expédition dans le désert avait été enrichissante de bien des façons pour Rok’hen Zula, qui s’était toujours imaginée Vol’dun comme une région stérile n’ayant rien à offrir. Elle fut ainsi bien surprise de découvrir la vie qui s’y cachait.
En particulier les vulpérins. Eux qui avaient fait du désert leur foyer depuis toujours donnaient de celui-ci une nouvelle image, plus accueillante, tandis que les temples et autres grands édifices, qu’ils soient trolls ou sephraks, offraient des visions grandioses qu’elle n’aurait pas imaginé trouver dans ce lieu désolé. Quant aux exilés zandalari, ceux à qui on avait promis un sort pire que la mort, elle avait pu les voir se rassembler et s’organiser dans les ruines et autour des loa locaux, luttant chaque jour pour que leur exil ne soit pas que la fin de leur ancienne vie, mais le début d’une nouvelle.
Forte de ces espoirs, Rok’hen avait interrogé les habitants du désert sur le passage d’un ancien prélat en exil, agitant sous leur nez une affiche où elle avait grossièrement dépeint son paternel.
Elle avait de cette façon réuni plusieurs indices au fil du voyage : Un prêtre d'Akunda lui avait d'abord révélé que son père était arrivé jusqu'à son temple, il y a plusieurs années. Mais parce que Rezan l'avait renié, il portait la marque de son châtiment et ne pouvait plus se lier à un autre loa. L'ancien prélat était donc redescendu dans les dunes, sans pouvoir obtenir la bénédiction d'Akunda.
Plus tard, dans les ruines qui servaient de refuge à une communauté d'exilés, le signalement de Rok'hen Zula éveilla quelques souvenirs chez un ancien cuisinier de la cour royale. Il lui indiqua qu'effectivement un ancien prélat avait résidé non loin. Mais il traînait avec lui un mauvais mojo et préférait vivre en ermite isolé. De toute façon, il n’aimait pas la viande de bousier, et puis il était parti quand la Horde et l'Alliance avaient soudainement décidé que les dunes avaient une valeur stratégique. On ne l'avait plus revu depuis.
Du reste, la description ne fut reconnue ni au temple des dévoués sephraks, ni chez les tortollans Tortaka et la jeune zandalari dut s'en tenir à cette piste, qui amenait bien des questions avec elle. Avec tant d'interrogations, sur le châtiment de Rezan, sur le mauvais mojo et sur les combats entre la Horde et l'Alliance, il fut difficile d'apprécier le reste du voyage.
Heureusement, le désert avait sa propre musique pour la divertir, comme la lun'alai ne manqua pas de le découvrir au cours de ses méditations. Et ses habitants avaient aussi leurs propres danses.
Ainsi, au terme d'une performance dédiée à Akunda, Rok’hen Zula avait pu apprendre les pas du loa guérisseur, des pas qui invoquaient sa bénédiction. Bien plus tard, au bout du voyage, elle découvrit une étrange danse tortollane, un peu difficile à reproduire sans carapace puisqu’il s’agissait de se renverser sur le dos pour tournoyer et exécuter des figures acrobatiques au ras du sol. Cette danse était paraît-il aussi une technique de combat, mais considérant que les danseurs avaient besoin d’aide pour se relever après leur chorégraphie, Rok’hen trouvait cela difficile à croire.
La jeune trollesse avait aussi pu mettre la main sur un nombre surprenant de plantes du désert. Vol’dun n’était pas vraiment une destination de choix pour les lun’alai et il était donc très rare qu’ils disposent de produits venant de là-bas. Rok’hen Zula avait ainsi profité du voyage pour récolter ce qu’elle pouvait, sans toutefois s’attendre à une flore très variée. De la mâche d’Akunda avait bien sûr fini dans son sac, mais aussi diverses fleurs colorées et plantes gorgées d’eau de l’oasis pépiflore. L’endroit était en plus tout à fait reposant, au point que la jeune zandalari se demandait pourquoi il n’y avait pas eu plus d’exilés pour s’y installer. Peut-être à cause des potamodontes très territoriaux ou des guêpes géantes...
Par ailleurs, si elle avait prévu de ramener des fruits du désert aux lun’alai, Rok’hen Zula était aussi partie avec quelques produits des bosquets. Ainsi, en prévision de la dureté du voyage, elle avait emporté plusieurs fioles d’eau de rosée, bénie à la lumière de la lune. Mais le périple n’ayant pas été si périlleux finalement, elle avait à la place choisi d’offrir l’eau sacrée à quelques personnes durant le voyage.
La première fut Wa’dip, après qu’il se soit vu confier une poignée de champignons corrompus sortis d’anciennes ruines. L’eau des bosquets lun’alai étant de nature purificatrice, elle se dit que ça rassurerait le mycologue d’avoir ce remède à disposition. Une seconde fiole fut quant à elle donnée en offrande à Sephraliss, quand le groupe fut invité de manière imprévue à voir la loa. Regrettablement, Rok’hen Zula n’eut pas l’occasion de lui préparer une chorégraphie, ni le temps de lui demander quels étaient ses pas.
A son retour dans la jungle, la trollesse avait la tête encore pleine des rencontres qui avaient ponctué le voyage et des paysages découverts. Ou peut-être pas tant de paysages, car celui-ci se composait essentiellement de dunes et de rochers et car les traversées s’étaient surtout faites de nuit. Par contre, elle avait une nouvelle danse à répéter et une nouvelle piste à explorer dans la recherche de son père. Et après une discussion avec Métti, plus tard au retour, elle décida de suivre cette piste en Kalimdor, dans les domaines de la Horde.
Sujet: Voyage en Vol'dun 
Jeu 21 Oct 2021 - 17:52
