Héritiers du makoa loa

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 La Danse Primale

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Rok'hen Zula

Rok'hen Zula



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MessageSujet: La Danse Primale   La Danse Primale Icon_minitimeJeu 19 Aoû 2021 - 22:14

Nul n'ignore les pouvoirs de la musique sur les esprits. Quand la fête bat son plein et que les corps se déchainent au rythme de mélodies endiablées, les âmes chantent à l'unisson. Quand les tambours de guerre résonnent et donnent la mesure au cœur des guerriers, ils se battent comme un seul homme. Ceux qui entrent en transe au cours de grands rituels sont animés par une musique qui leur vient du monde des esprits ou des tréfonds de leur âme.

Pour les lun'alai, qui ont appris à écouter le monde qui les entoure, chaque chose a une voix. Pour Rok'hen Zula, chaque chose a une musique. Alors comme quelques autres avant elle, elle apprend les pas qui lui permettront d'invoquer le pouvoir des musiques du monde.


La Danse Primale Nu67ia12

Gonk - Danse de la Chasse Victorieuse
"Rassemblez vous chasseresses, rassemblez vous chasseurs !
Rassemblez vous mes frères et mes sœurs !
Sous l’œil du Seigneur de la Chasse,
Célébrez le festin !
Le funeste destin !
De vos ennemis et vos proies.
Et de leurs entrailles faites ripailles !"


Cette danse est celle des chasseurs qui célèbrent le succès d'une longue traque. Elle reprend les mouvements des prédateurs qui jouent des coudes pour s'octroyer leur part du gibier et claquent des mâchoires dans l'anticipation du festin à venir.

Elle peut paraître sauvage et violente, mais la magie qu'elle invoque renforce les liens tissés par ceux qui luttent ensemble et permet un temps d'oublier les douleurs et les peurs, en faveur de la victoire savourée.

Pa'ku - Danse du Vent Tourbillonnant

D'après l'ancienne loa, on ne peut apprendre la danse du vent sans lui offrir son corps tout entier. Heureusement une fois apprise, on peut l'exécuter en gardant les pieds au sol.

Cette danse s'exécute essentiellement par de grands mouvements de bras, mimant un drapeau au vent. Le but en est de plier ses gestes aux caprices de la plus insignifiante des brises, tout en conservant une certaine harmonie afin de leurrer les esprits et les encourager. Pris au jeu d'une danse bien exécutée, le vent enfle jusqu'à former vortex et bourrasques.

Kimbul - Danse de la Ruée Sauvage
"Ses premiers pas, sans un bruit.
Il avance, dans l'ombre tapi.
L'assurance du prédateur,
Venu semer la terreur.
Puis soudain il bondit et il hurle,
ERAKA NO KIMBUL !"


Les premiers pas de cette danse s'exécutent en fait dans le silence. Le danseur pose une main à terre, roulant des épaules et du bassin, afin d'imiter le fauve prêt à bondir sur sa proie.

Ces pas sont ensuite suivis d'un rugissement félin tonitruant, qui provoque la soudaine ruée de ceux qui l'entendront, portés par la bravoure de Kimbul... Ou terrifiés par son hurlement prédateur.

Lun'al - Danse du Bosquet Florissant
"Chooka-chooka, hoo la ley
Looka-looka, koo la ley

Merveilleux grand bateau bleu
Qui navigue autour du Soleil.
Et Joie à tous ceux qui sont du voyage."


Cette danse n'en est pas vraiment une, puisqu'elle consiste à rassembler les différentes mélodies de la Nature et à leur donner le rythme. Les chants et battements d'ailes d'oiseaux et d'insectes, les mouvements de l'herbe et des feuilles et le vrombissement des butineurs se rassemblent sous la houlette du danseur pour former un ensemble harmonieux.

Le danseur bat alors la mesure, appelant les pouvoirs de la Nature à suivre le rythme pour accélérer la croissance de la végétation et la régénération de ses compagnons.

Ankylodon - Danse des Épines

Dans le répertoire de danses de Rok'hen Zula, celle-ci est la seule à ne pas avoir d'effet collectif et s'exécute sous la forme d'un ankylodon. L'animal se dresse sur ses pattes arrières et expose son ventre mou, tout en agitant ses bras massifs pour défier son adversaire d'approcher. Cette chorégraphie un peu pataude a autant de chances d'effrayer un animal que de le pousser à attaquer.

Akunda - Danse du Tonnerre de l'Esprit
"Akunda ! Akunda !
Quand le brouillard obscurcit mon esprit !
Akunda ! Akunda !
Quand la tempête couve sous les têtes !
Akunda ! Akunda !
Ton coup de tonnerre,
Me fait voir enfin clair !"


Sans grande surprise, cette danse inclut des pas larges venant lourdement frapper le sol. Elle comprend aussi d'amples mouvements des bras, qui lorsqu'ils sont dirigés vers le ciel, peuvent s'accompagner de litanies adressées aux nuages.

Contrairement à d'autres danses pratiquées par les fidèles d'Akunda, celle-ci ne fait pas tomber la pluie. Au lieu de ça, elle provoque la "foudroyance" de l'esprit du danseur, qui va se répercuter dans l'audience. Chassant les doutes et offrant une clarté soudaine, elle permettra aux combattants de prendre les meilleures décisions et aux utilisateurs de magie de maîtriser leurs pouvoirs avec la plus grande précision.

Jani - Danse du Trésor Perdu

Les ordures de l'un sont les trésors de l'autre, selon Jani. Ce dicton s'applique aussi dans la musique, car ce qui peut être perçu par certains comme de fausses notes et des mouvements erratiques, sera le rythme et la chorégraphie qui animent les autres.

Rok'hen Zula a pu constater une chose en rencontrant les suivants de Jani : ils dansent et chantent très mal. Et ils sont généralement ivres quand ils le font. Mais ils sont aussi les plus insouciants fêtards et ils festoient comme si personne ne les regardait.

Lors de leurs fêtes endiablées, tout peut arriver. De nouvelles amitiés, des aventures rocambolesques, des découvertes surprenantes ou un nouvel ennemi chez les cossus. Et si Jani le veut, ses fidèles se réveilleront le lendemain riches de nouveaux trésors, qu'ils s'agissent d'un complice au sein de la garde de la ville ou d'un nouveau couvre-chef en forme de chaussure.

Bien entendu, la danse de Jani est impossible à reproduire, car il n'y a aucun pas à apprendre. Comme l'essentiel du culte au Dieu des ordures, il s'agit avant tout d'un état d'esprit. Celui d'une âme libre, intrépide et insouciante.

Shadra - Danse de la Soie

Shadra étant aussi nommée la Danseuse de la Soie, il n’est pas difficile de deviner quel aspect de ses grands pouvoirs cette chorégraphie vise à invoquer. Toutefois, il faut idéalement huit pattes pour l’exécuter et la danse de la Soie doit donc être pratiquée en groupe pour révéler son plein potentiel.

Les danseurs se tiennent en ligne les uns derrière les autres, et leurs bras ondulent en rythme de sorte à donner l’illusion d’un unique danseur doté de plusieurs membres. Leurs mouvements doivent être fluides et réguliers mais pas trop rapides, afin qu’entre leurs mains une “toile” puisse être tissée. Lorsque celle-ci est prête, les danseurs surgissent et libèrent la toile sur leurs cibles afin de l’engluer.

Torga - Danse de Loh
“Avancez vers votre partenaire. Tendez-lui la main, ne le lâchez pas.
Comptez vos pas. A droite plus une fois, à gauche moins une fois.
Arrivé à zéro, lâchez tout ! Prenez le large vers le partenaire suivant.
Et on recommence jusqu'au bout de la chanson !”


Lorsque Rok'hen Zula rencontra des tortollans pour la première fois, ils se demandèrent ce qu’elle imaginait être la danse de Torga. Ils lui avaient déjà montré la Danse de la Carapace, difficilement reproduite par les dos mous, alors ils lui montrèrent la valse de Loh, qui dansait avec les murs des grandes cités pour retrouver son chemin.

Krag'wa - Danse du Glouton

Bien qu’elle ait prié Krag’wa de lui livrer le secret de sa danse, Rok’hen n’a jamais réellement souhaité la reproduire, une fois ce secret partagé. Il faut dire que les vagabonds des marais venus en faire la démonstration, quelques jours après ses prières, étaient à peu près aussi gracieux que le Loa à qui ils avaient prêté allégeance.

Pour exécuter la Danse du Glouton, il est déconseillé d’être à jeun. Au contraire, il vaut mieux arriver repu et la peau du ventre tendue. Le danseur peut alors écarter les jambes et frapper lourdement du pied en tanguant d’un côté ou de l’autre. Le but est de bien se secouer l’estomac avant de lui asséner de grandes claques pour faire remonter le rot le plus tonitruant possible. Un son qui attire très peu de femelles à Zuldazar mais a le mérite d’être populaire parmi les redoutables.

Torcali  - Danse du Rempart Cornu

Cette danse révèle le caractère versatile du culte de Torcali, car celle-ci est généralement décrite comme une déesse de la fertilité et de l’abondance, mais ses fidèles sont aussi les gardiens de Zandalar, les grands porteurs de bouclier de l’empire.

Cette chorégraphie ne fonctionne réellement que si on l’exécute en groupe et s’inspire de la façon dont les navrecornes se positionnent pour protéger leur troupeau en cas d’attaque. On retrouve d’ailleurs une idée similaire dans les formations utilisées par les combattants torcali, qui forment un mur de boucliers hérissé de lames et n’hésitent pas à frapper leurs armes l’une contre l’autre pour intimider l’ennemi.

Les danseurs se placent en ligne ou en arc de cercle, en frappant le sol du pied. Ils plongent les mains en avant puis les lèvent en l’air en formant un arc de cercle, mimant ainsi les cornes et la collerette typique des navrecornes. Leurs gestes sont ponctués de cris scandés à la face de l’ennemi.

Ils pourront alors voir leurs peaux se couvrir de solides écailles, tandis qu’une forme de végétation rampante viendra les hérisser de pointes. Plus la troupe sera nombreuse et déterminée, plus la protection sera conséquente, c’est pourquoi un danseur seul ne peut guère obtenir plus que quelques épines pour protection.

Hi'reek - Danse de la Nuit
“Voici l’aveugle miséricordieux
Qui apporte calme et ferveur.
Entend sa voix stridente,
Qui chasse l’épouvante.
Hir’eek protège les faibles et besogneux,
Alors si tu es perdu et seul,
Ou par les ténèbres submergé,
Cherche sa voix pour te guider.”


Pour cette danse, Rok’hen se munit généralement d’une paire d’éventails usés. Dans l’obscurité la plus totale, elle s’en sert pour effleurer les obstacles autour d’elle et ainsi avancer, en brassant l’air comme le font les ailes membraneuses des chauve-souris.

Le pas se faisant dansant et les gestes harmonieux à mesure qu’elle prend confiance, elle sera en mesure d’invoquer la musique d’Hi’reek et de conférer à ses alliés la capacité à se repérer grâce aux sons.

Rezan - Danse du Soleil d’Or
“Rezan n’a pas son pareil,
C’est la gloire du soleil.
Il est fort, il est grand,
Peut-être le plus puissant !
Il est audacieux, il est redoutable !
A ce que disent les fables.
Ses actes sont justes, sa volonté de fer,
Royal, vif, toujours honoré,
Il est le fils, l’étoile, une œuvre d’art,
Et surtout, la fierté de Zandalar.”


Cette danse est probablement la première que Rok’hen exécuta dans sa vie. En tant que fille de prélat, elle put très vite assister aux festivités honorant Rezan, le loa des rois. Il arriva ainsi, une année ou deux, qu’elle participe avec d’autres enfants de la haute-caste à des spectacles de danse donnés devant la grande cour de Dazar’alor ou devant le peuple.

Il est bien possible que ce soit ces premières représentations qui lui ait donné la conviction que le pouvoir des loa pouvait être invoqué par la danse et la musique, car il n’était pas rare qu’aux termes de ces festivités, Rezan manifeste sa présence et son contentement en illuminant ses fidèles d’une chaude lumière dorée.

Des années plus tard et en plusieurs occasions Rok'hen essaya de reproduire les chorégraphies de son enfance pour invoquer le pouvoir de Rezan. Mais sans jamais obtenir d'effets très convaincants.

Par ailleurs, du peu qu'elle savait de l'exil de son père, elle n'osa pas prier le loa des rois de peur qu'attirer son attention attire aussi son courroux. Et aujourd'hui malheureusement, il est probable qu'elle n'ait plus jamais l'occasion de s'adresser à lui.

Gral - Danse du Requin Gauche
La Danse Primale Shark12

Lorsqu’elle était enfant, Rok’hen a aussi participé à une danse donnée en l’honneur de Gral, le Loa des Océans. Elle n’en avait toutefois pas gardé un bon souvenir à cause du costume inconfortable et plein de fourmis qui l’empêchait de bouger convenablement.

Des années plus tard, alors qu’elle apprenait les secrets de la métamorphose aquatique avec les lun’alai, elle voulut profiter d’être en mer pour essayer la danse de Gral dans son milieu naturel. Mais danser sous l’eau était difficile et les mouvements de la trollesse n’eurent pas grand effet, hormis mettre en fuite les poissons et lui donner l’air balourd.

Pour la taquiner, ses camarades lun’alai appelèrent cette représentation la Danse du Requin Gauche.


Dernière édition par Rok'hen Zula le Dim 7 Aoû 2022 - 11:04, édité 25 fois
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MessageSujet: Une danse dans le désert   La Danse Primale Icon_minitimeDim 3 Oct 2021 - 20:53

Après la nuit passée au sanctuaire d'Akunda et Rok'hen Zula s'était réveillée tôt, les pieds froids et la tête pleine de choses à faire. Après avoir prévenu Métti de ses projets, elle était allée trouver les fidèles du loa, tandis que ceux-ci émergeaient les uns après les autres.

S'intéressant aux rites et aux habitudes des exilés, elle avait d'abord regardé de loin leurs prières matinales, prêtant l'oreille aux litanies adressées à leur loa. Puis, tandis qu'ils profitaient de l'aube pour accomplir leurs tâches quotidiennes avant que le soleil du désert vienne les couvrir de sa chaleur écrasante, elle les avait questionnés à propos de leur vie dans le désert et de leur foi.

Elle en avait aussi profité pour réunir un peu de mâche d'Akunda entre deux besognes, si bien que lorsque ses muscles commencèrent à souffrir des différents travaux, elle put se faire préparer une décoction à base des herbes récoltées. A cette occasion elle retrouva Wa’dip, lui demandant s’il avait pu trouver satisfaction dans ses recherches mycologiques. Elle aura ensuite passé le reste de la matinée à méditer sur un rempart brisé, en consommant sa boisson.

Le but était encore d'observer et de comprendre la vie dans Vol'dun, mais cette fois à un niveau plus spirituel. La jeune trollesse resta donc ainsi, assise en tailleur, immobile pendant plusieurs heures pour simplement écouter les bruits du désert et ce jusqu'à ce que le soleil à son zénith la rappelle à l'ordre. Elle vint alors se réfugier à l'ombre du sanctuaire pour y retrouver ses compagnons de route, les enjoignant à partager un repas.

Là, elle demanda à Métti et à son amie vulpérine de lui faire une démonstration de leurs danses, assimilant aux mieux leurs pas. Une fois cela fait, elle s’en alla quérir les prêtres d’Akunda, les pressant de bien vouloir la laisser offrir une danse à Akunda, afin d’honorer le loa et obtenir sa bénédiction avant de reprendre son périple dans le désert. On lui accorda de donner sa représentation, mais plus tard dans la soirée, après les dernières prières des fidèles.

Rok’hen aura donc passé une bonne partie de l'après-midi isolée, à l’ombre, pour mettre au point une nouvelle chorégraphie de son invention, dans laquelle elle espérait rassembler les enseignements de sa journée. Elle mit beaucoup de temps à peaufiner les différents pas, même si elle laissait la construction de l’ensemble à son inspiration du moment, cherchant l'harmonie et l’innovation au fil de ses répétitions.

Quand arriva le déclin du soleil, les fidèles se rassemblèrent une fois de plus pour chanter leurs louanges à Akunda, lequel s’était montré présent pour eux. Rok’hen se tenait non loin et, une fois ces célébrations terminées, chercha du regard l’approbation des prêtres pour s’avancer. Elle s’agenouilla devant la figure immense du loa puis, lorsque celui-ci le lui accorda, elle commença sa représentation, sous les yeux des prêtres et des quelques curieux qui étaient restés. Partant d’une posture basse et humble, elle se redressa lentement sur la pointe de ses orteils en levant les bras au ciel, endurant chaque instant avant d’entamer la danse.

Sa gestuelle, ample et vigoureuse, évoquait les implorations des fidèles et leur dévotion absolue, mais aussi le lien entre le ciel et la terre, que représentait Akunda lorsqu’il apportait l’eau et le tonnerre. Son rythme était rapide, comme les millions de créatures affairées dans le désert mais ses mouvements restaient fluides comme le sable porté par les vents. Elle dansa ainsi plusieurs minutes, lançant ses mains au ciel, ses pieds contre le vent, embrassant l’air aride de son corps tout entier.
Elle termina sa chorégraphie les bras grands ouverts et la tête levée vers les étoiles, avant de sortir de sa transe pour s’agenouiller à nouveau devant le loa. Dans l’attente de son jugement, elle essaya de ne pas laisser paraître son essoufflement...


Spoiler:
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MessageSujet: Re: La Danse Primale   La Danse Primale Icon_minitimeMar 1 Mar 2022 - 15:32

Le Grand Vénéneux - Danse des Champignons
"Voici l'histoire du Grand Vénéneux, héros de ses bois, de ses mousses et de son humus.

Il est né avant le Poing tombé des Cieux,
Il a entendu la Voix - Et vu défiler les envieux.
Mais il n'a jamais été tenté
Par ces perfides rêveries.
Dans cette grande forêt,
Son mucus suffit.
Il est le gardien des bosquets, le très bien caché.
C'est le Vénéneux, Vénéneux, Grand Vénéneux !"



Les champignons ne sont pas très sensibles à la musique de la nature et des esprits, Rok'hen Zula l'avait appris assez tôt. Mais c'est seulement au cours de l'expédition des Héritiers dans la Forêt des Pins Argentés qu'elle en comprit les raisons.

Le Grand Vénéneux, un petit loa fongique issu d'un cercle de champignons, niché au creux d'une forêt sur les hauts-plateaux de la région, avait été invoqué par les Héritiers avec toutes les difficultés de monde. Outre les informations utiles données au groupe de trolls, il accepta d'expliquer à Rok'hen pourquoi les champignons ne répondaient pas à ses danses.

C'était assez simple en vérité : ils n'aimaient pas bouger et encore moins danser. C'est pourquoi la danse qu'enseigna le Vénéneux à la trollesse s'avérait si particulière.

Les deux pieds enfoncés dans la terre, les mouvements du danseur devaient l'amener au plus près du sol, jusqu'à finir sur les genoux.
Concentrés autour de la «tige» -le bassin- il fallait aussi que ces mouvements soient très lents, avec des moments d'immobilisme complet. Pour maximiser la communion avec le réseau fongique et le sol que partagent les champignons, le danseur peut aussi creuser la terre et en étaler sur sa personne.

Et si tout cela était accompli et exécuté avec une lenteur méticuleuse, alors les champignons pouvaient se prêter au jeu et s'animer au rythme du danseur.

Arevass, Orpis, la Cascade Fulminante - Danse des Rivières

Loa régnant sur les puissants fleuves qui ont autrefois porté les Ombrecluses et leurs tortues dans toute la région, cet élémentaire était appelé Arevass, Orpis ou encore la Cascade Fulminante.

Quand le Fléau et la maladie ont ravagé ses terres, l’esprit a tenté de se préserver et de préserver la vie autour de lui. Mais il dut finalement se retirer au creux des montagnes, où il persiste maintenant à l’état d’une source endormie.

Tiré de son long sommeil par les Héritiers, le loa fut heureux de voir à nouveau des rites et des célébrations qui lui étaient destinés. Il accepta de conter son histoire, mais aussi celle des Ombrecluses et de leur triste fin. Les Héritiers apprirent ainsi comment la tribu fut rattrapée par les morts-vivants, lors de son exode par la voie des eaux. Ses membres reposent désormais sous les vagues et les sables, leurs corps et leurs esprits emportés loin des griffes des nécromanciens par le loa.

La danse associée à cet esprit n’a pas été transmise par celui-ci mais imaginée par Rok’hen Zula et approuvée. On peut donc supposer qu’elle permettra d’obtenir des réponses favorables de la part d’esprits similaires. Composées de gestes amples et fluides, elle évoque le cycle de l’eau ou le parcours sinueux des rivières, la force des torrents qui dévalent les montagnes.
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MessageSujet: Re: La Danse Primale   La Danse Primale Icon_minitimeSam 4 Fév 2023 - 20:29

Sur la plage de l'Île du Tonnerre, le vent portait l'odeur de l'encens et d'un repas chaud, offrandes destinées aux esprits qui hantaient encore les campements trolls. L'endroit avait accueilli les derniers espoirs de ces conquérants ainsi que leur dernier souffle, mais pour autant il ne leur avait pas accordé le dernier repos. Les Héritiers s'étaient donc arrêtés pour rectifier cette injustice et offrir aux fantômes une voie vers l'après vie. Du moins était-ce leur intention.

Les volutes d'encens dispersées par la pluie incessante de l'Île furent bientôt enveloppées et balayées par un épais brouillard venu de la mer. Là où les vivants tentaient de communiquer par la danse et le chant avec les morts venus leur répondre, la barrière entre les mondes devenait trouble et l'au-delà déferlait avec la promptitude surprenante d'une marée, ajoutant l'orchestre et les boissons à la fête.

Rok'hen Zula, absorbée par sa danse improvisée à partir des souvenirs de spectacles mortuaires de son foyer, n'avait ouvert les yeux que trois fois pour constater les effets du rituel.

La première fois, elle avait vu arriver le brouillard.

La seconde fois, l'obscurité.

La troisième, les esprits.

Et alors ils ne s'étaient plus fermés. La trollesse s'était trouvée entourée de fantômes qui dansaient, chantaient ou faisaient ripaille, parfois les trois en même temps. Autour d'elle évoluaient des danseurs et danseuses aux corps translucides et aux mouvements lascifs, voire dans certains coins, carrément obscènes. Dans la cohue, elle avait senti une poussée dans son dos, comme un coup de coude asséné par un danseur maladroit.

C'est en voulant faire face à ce partenaire qu'elle réalisa avoir elle-même perdu en carnation. De surprise, elle faillit tomber à la renverse sur le sol qui n'était plus de sable mais de pierre et fut rattrapée par une danseuse.


“Pourquoi tu t’arrêtes, tu commençais si bien !” lui cria l’esprit, par-dessus le tumulte de la fête.

Rok’hen Zula se détacha d’un pas, dans une tentative de faire le point. Il lui semblait se trouver dans un caveau, mais partout où elle tournait le regard, les murs reculaient pour y échapper, ne laissant que l’obscurité et la brume.


“Je suis pas morte !” s’exclama-t-elle comme pour dissiper un malentendu.

La plupart des gens dans sa situation avaient tendance à formuler la chose comme une question : “Est-ce que je suis mort ?” ou “Comment je suis arrivé ici ?” Mais dans cet instant et cet espace flottant, elle préférait prendre les devants et affirmer sa réalité avant qu’un esprit décide de la lui dicter.


“_Qu’est-ce que tu fais là alors ? questionna l’esprit, dont le sourire narquois révélait qu’elle connaissait la réponse mieux que la zandalari.
_C’est à vous de me le dire. Moi je dansais. On ne meurt pas comme ça.
_Tu crois ça ? demanda encore son interlocutrice en riant, avant de pointer un groupe de danseurs du doigt. Ceux-là, ils sont morts dans l’épidémie de danse du village de Shangy. Même à bout de souffle, ils pouvaient plus s’empêcher de se tortiller. Et celles-ci, elles ont été enterrées vivantes dans le tombeau de leur seigneur, qui les a ensorcelées pour qu’elles dansent à en crever. Tous, ils ont été condamnés à danser pour l’éternité, alors ils ont rejoint le défilé des morts.
_Mais pas toi.” fit remarquer la zandalari.

Détachant son regard des danseurs qui tout compte fait n’avaient pas l’air de mal “vivre” leur mauvais sort, elle s’attarda sur les peintures rituelles couvrant l’ectoplasme face à elle.


“_Toi, tu es une prêtresse de Bwonsamdi, déclara-t-elle au spectre qui s’inclina pour toute présentation.
_Et toi tu es notre hôte en ces lieux. Mais aussi l’hôte de notre loa pendant qu’il… dispose de ton corps.
_Qu’il dispose de quoi ?! s'offusqua la danseuse. Je ne suis pas d’accord ! Il a un prêtre à lui pour ces choses-là !
_Peut-être, mais c’est toi qui l’a invité. Cette île, ça fait longtemps qu’il peut pas y accéder, alors quand un réceptacle avec deux bras, deux jambes et deux défenses s’est présenté, il a saisi l’occasion. Et le prêtre, il sera plus utile là où il est plutôt qu’ici.
_Ça n’était pas mon intention. Ma danse elle était destinée à invoquer le-
_Le pouvoir ? Oui c’est votre problème, les zandalari. Avec vous, c’est toujours une histoire de pouvoir. Suis moi, tant que tu es ici, autant que tu apprennes quelque chose.”

Se détournant de la zandalari, la prêtresse la guida à travers les rangs grandissant de fêtards jusqu’à un mur qui avait eu l’amabilité de rester pour leur présenter ses fresques sculptées.

“Ainsi, tu crois qu’il suffit de singer les mouvements d’un loa pour être investi de son pouvoir. Mais regarde, je pourrais t’enseigner les pas de Bwonsamdi que tu serais incapable d’en exécuter la moitié.”

Les mouvements dépeints sur la façade étaient en effet difficiles à reproduire pour un troll doté de tous ses os et des seuls muscles que la nature lui avait donnés. On trouvait même la représentation d’un danseur qui faisait le poirier tout en faisant jongler sa tête entre ses pieds.

Rok’hen regardait les instructions comme si elles lui paraissaient difficiles mais pas impossibles à suivre et qu’elle étudiait quelque part la possibilité d’y parvenir.


“_Il faut absolument que ça soit ma tête ou… ?
_L’important, déclara la prêtresse en plaquant sa main sur le mur pour sortir la zandalari de sa réflexion, c’est que la danse, c’est pas l'offrande. C’est ton corps qui l’est. La danse c’est qu’une façon de montrer qu’il est capable d’accueillir l’esprit d’un loa.
_Ce dont tu parles là, c’est de la transe et de la possession, c'est des vieilles pratiques, objecta Rok’hen Zula. A moi on a enseigné la communion et l’harmonie. Que l’esprit du troll et du loa, ils travaillent ensemble, mais que le troll il doit rester maître de son corps.
_Et pourquoi ça ? Vous ne faites pas confiance aux loa, là d’où tu viens ? Le corps du zandalari, il est devenu un temple plus sacré que celui de ses dieux maintenant ? Ha. Vous le parez tout autant d’or en tout cas.”

Rok’hen Zula ouvrit la bouche pour répondre mais se contenta de faire claquer sa langue pour exprimer son désaccord. Elle n’avait rien à rétorquer qui ne serait pas une offense dans un domaine sacré comme celui-ci. A la place, elle contempla à nouveau la fresque et les mouvements qu’elle décrivait, la plupart s’avérant très suggestifs, à bien y regarder.

“_Je vais te laisser méditer sur ton rapport avec les loa, dit-alors la prêtresse. Les esprits, ils continuent d’arriver et il faut les accueillir car on sait pas s’ils seront nombreux à pouvoir rester.
_D’accord, répondit prudemment la zandalari. Je vous rejoindrai quand j’aurai…Fini ici ?”

Finir quoi exactement, elle ne savait pas, mais la trollesse s’entêta à rester assise quelque temps devant les sculptures. Elle était certaine de pouvoir reproduire au moins certains des pas de cette danse de la mort, mais doutait maintenant du bien que ça pouvait faire si elle devait chaque fois risquer de voir son esprit relégué au second plan de son corps. Faire confiance aux loa… Les honorer, oui. Louer leurs pouvoirs et leurs bienfaits, sans doute. Mais tous les trolls savaient qu’il y avait un équilibre quelque part. Leur culture était bâtie sur les histoires d’individus qui en avaient trop demandé ou trop donné.

Toute à ses réflexions, elle ne fut ramenée à elle que lorsqu’une grosse paire de mains l’enveloppa et la souleva pour écraser son esprit contre une masse fantomatique musculeuse. Le contact était froid et piquant malgré toute la chaleur donnée au geste.


“Rok'hen ! La bonne surprise ! rugit une voix forte avant que ses pieds touchent à nouveau le sol. La p’tite dernière est venue voir comment ça gagne ?!”

Quoique secouée par la redoutable embrassade, la trollesse reconnut assez rapidement la voix et la figure enjouée du colosse face à elle. Elle lança ses bras autour de son cou, sans que ses mains se rejoignent pour autant. Kar’es le Tendre était comme elle le cadet de sa fratrie, bien qu’il était plus vieux qu'elle de plusieurs années. Rok'hen fut d'ailleurs étonnée qu'il la reconnaisse après tout ce temps. Elle avait bien grandi depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Et lui…

La réalisation balaya toute joie sur le visage de la zandalari qui resserra son étreinte et enfouit sa tête dans la montagne de muscles pour y écraser des larmes qu’elle voulait discrètes. Kar'es était tout juste arrivé au terme des rites l’ayant changé en guerrier redoutable quand leurs deux familles avaient quitté Zandalar. Au lieu de célébrer son passage à l’âge adulte -qu’il semblait à peine avoir dépassé au moment du trépas- son nom avait été chanté parmi ceux des trolls qui ne rentreraient pas au pays. Le souvenir de sa tante hurlant la mort de ses fils jusqu’à la nuit tombée la fit frissonner.

Relâchant son étreinte, la trollesse réalisa que même si elle s’était sentie pleurer, aucune larme n’avait sillonné ses joues. Elle adopta un sourire affecté pour son cousin.


“_Tu es seul à être venu ? Où ils sont l’oncle Zarka et tes frères ?
_Fa’da et les frangins, y sont partis au palais chercher le pouvoir du tonnerre. Avec ça les pandar’ et leurs copains on ira les écraser d’un coup ! Sauf que ça fait longtemps qu’il attend maintenant…”

Une étincelle de compréhension traversa l’esprit lorsqu’il baissa les yeux sur ses mains. Ses épaules massives s’affaissèrent comme un glacier cède soudainement au temps. Le géant tomba assis et les yeux sous d’épaisses arcades se levèrent sur sa cousine.

“...Et c’est eux qui sont venus. Rok’hen, c’est fini ?
_Oui. C’est fini, répondit la trollesse en posant une main rassurante sur le bras massif.
_Et est-ce qu’on a…
_Zandalar a un avenir maintenant, dit-elle sans le laisser terminer.
Il n’avait pas besoin de tout savoir. A vrai dire, elle était certaine qu’en savoir trop pouvait agiter l’esprit et le renvoyer du mauvais côté.

_Et Rok’hen elle est finie aussi ?
_Non. Je suis venue assurer que vous trouviez votre chemin.
_Et Har’es et Krakhas ? Et Fa’da ?
_Je vais les retrouver aussi.
_Alors il va attendre encore un peu.”

La trollesse hocha simplement la tête, considérant que tout était dit. Cependant, puisqu’elle était toujours coincée ici, elle voulut tout de même demander :

“Ton père, il t'a pas dit exactement o-”

Mais elle ne fut pas arrivée au bout de sa question que son environnement bascula à nouveau, replaçant son esprit devant ses propres yeux, dans l’obscurité de ses paupières closes. La première bouffée d’air qu’elle se sentit respirer fut bienvenue, même si elle ne portait plus l’odeur de l’encens rituel. Tandis que son esprit retrouvait les limites de son corps, les sons de la fête de l'Autre côté résonnaient encore dans sa tête et notamment la voix de son cousin alors qu'il s'exclamait :

"Eyh, t'es qui toi ?!"
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