Les trolls ils sont en vacances

[HRP Un petit texte sans prétention ^^ Désolé d'avance pour les Zandalaris qui ont rejoint la guilde :p /HRP]


C’était par une belle fin de matinée d’été, sur une plage non loin de Cabestan, une trollesse à la belle et longue crête bleue était allongée sur le sable, profitant de la présence du soleil. A côté d’elle était assis un troll massif vert, les genoux sous le menton. Derrière, un ours et un lynx étaient allongés sous un arbre, profitant eux de l’ombre pour continuer leur nuit. Le troll se tourna vers sa congénère :

« - Jibsu il aimerait savoir pourquoi la Jilanthy elle est pas partie avec les autres à Zul’Dazar. Pour la savance trolle, c’était là où qu’il fallait aller.
- Hum, répondit la trollesse ouvrant un œil. Jilanthy elle aime pas les zandalaris avec leur balai dans l’cul, leur soi-disant supériorité sur nous. Et toi alors, pourquoi qu’t’es pas parti ?
- Les zandalari c’est des menteurs et des manipulateurs. Les trolls ils ont perdu leurs deux grandes cités à cause d’eux. Jibsu il leur fait pas confiance.
- Bah voilà, sourit la trollesse. Et puis, Jilanthy elle devait continuer à se former à la magie des loas des arbres.
- Et ça avance bien ça ?
- Bah qu’il regarde. »

Jilanthy se redressa et avec un regard malicieux se tourna vers le lynx paisiblement endormi. Et avant que le troll ne puisse protester, elle tendit sa main vers le félin, et prononça doucement un mot. Un champignon sortit brusquement de terre, faisant sursauter le lynx, qui fit un grand bond avant de retomber sur ses pattes. L’ours se réveilla également, grogna un instant, se retourna et se rendormit.

Le lynx par contre fixait Jilanthy, visiblement mécontente et bondit vers la trollesse. Celle-ci se transforma en tigresse bleue, sa longue crête se changeant elle en une crinière (oui, tigre à crinière, ça s’invente pas). Sous le regard résigné du troll vert, les deux félins se livrèrent un combat ressemblant plus à un jeu, puisqu’aucune griffe n’était sortie, et que les morsures n’étaient pas appuyées.

Qui dominait l’autre ? Difficile de répondre, les deux se poursuivaient, se donnaient des coups de pattes. Jibsu les regardaient en secouant la tête, vraiment blasé. Et lui seul vit la nouvelle venue qui s’approchait. Le teint couleur sable, une robe dans les mêmes teintes, une longue lance de pierre à la main, des cheveux orange et surtout ses yeux : bleus luisants. Elle paraissait aveugle mais elle ne l’était pas, elle voyait juste d’autres choses parfois. Regardant tour à tour le troll, puis les deux félins, elle eut un petit sourire :

« - Alors, les deux elles se battent encore ? Qui c’est qui a provoqué la bagarre cette fois ?
- La Jil, répondit le troll d’une voix fatiguée. Elle a fait pousser un champignon sous le nez d’Hizzlaa.
- Va falloir lui trouver une occupation à la p’tite alors.
- Ouais, elle a du mal à rester calme. »

Ils continuèrent à regarder les deux félins se battre. D’ailleurs, ne faisant pas trop attention où elles mettaient leurs pattes, elles ne virent pas qu’elles s’approchaient dangereusement de l’ours endormi, et tout le monde sait qu’il ne faut pas réveiller un ours, surtout cet ours là. Et bien entendu, ce qui était craint arriva. Dérangé par le bruit, il se leva brusquement, se mit sur ses deux pattes arrière et rugit en direction des deux gros chats.

Ceux-ci se mirent sur le dos immédiatement sous le regard amusé de Jibsu. L’ours leur tourna ensuite le dos et se recoucha.

« - Nalorak il est pas un loa du matin, et ses enfants ils sont pareils.
- Entre le lynx et le tigre, c’est l’ours il a gagné, répondit la trollesse. »

Ils gardèrent le silence. Jilanthy, toujours sous forme animale, se coucha à l’ombre, Hizzlaa la suivit et s’allongea à côté, posant sa tête sur le dos de la tigresse. Il était temps qu’elles se reposent un peu.

La trollesse vint s’asseoir près de Jibsu et posa sa lance à côté d’elle. Regardant au loin, elle dit :
« - Unjiia elle va peut-être aller chez les Zandalaris.
- Ah ?
- Ouais, y a des Farrakis là-bas. Unjiia elle voudrait bien savoir c’qu’ils y font, leur place elle est à Tanaris à chasser les insectes.
- Et la Unjiia elle croit que les autres ils vont la suivre ?
- J’sais pas. Et il y a des rumeurs aussi. Unjiia elle a entendu que des Furie des sables ils travaillent pour un traître chez les Zandalaris.
- Zandalari ? Traître, c’est pas la même chose ?
- Oh arrête !! dit la trollesse en le frappant au bras, ce qui fit rire l’Amani. Celui-là, il pourrait travailler pour les maîtres des insectes.
- Aïe, Jibsu il a pas envie d’être à la place de ces Farrakis si c’est vrai.
- Ouais, comme la Unjiia elle est généreuse, elle va leur offrir un aller simple pour le royaume de Mueh’Zala. Enfin, Unjiia elle espère que c’est pas vrai. »

Elle se rembrunit, perdue dans ses pensées. Ce n’était pas vraiment des rumeurs qu’elle avait entendu, plutôt une sorte de rêve, pendant son sommeil. Etait-ce le Père du Sommeil qui lui avait envoyé un message ? Elle ne le savait pas. Si c’était vrai, et même si cela la rebutait, elle serait peut-être obligée de tuer des trolls de sa tribu. Comment des trolls installés depuis des millénaires dans le désert pouvaient avoir oublié que leurs ancêtres s’étaient sacrifiés autrefois contre les insectes et leurs maîtres. Et que eux, Farrakis, avaient la tâche de surveiller leurs activités et étaient en première ligne s’ils attaquaient à nouveau. Et encore aujourd’hui, même si les Amanis, les Gurubashis et les Drakkaris avaient été séparés à la Grande Fracture.

Non, décidément, elle ne pouvait pas se faire à l’idée de cette traîtrise. Se levant, elle s’adressa aux autres trolls, même si Jilanthy était sous forme animale.

« La Unjiia elle va pas rester des siècles là-bas. P’t’être qu’elle reviendra pas parce qu’elle se fera tuer, mais dès qu’elle aura enquêté et fini, elle reviendra ici avant de retourner en Tanaris. Que les Loas ils veillent sur vous. »

Puis elle quitta le petit groupe après des adieux. Un soleil rouge allait se coucher ce soir, dans quelques temps, du sang allait couler sur le sable de Voldun.

[HRP Attention, il peut y avoir des trucs choquants dans le texte qui suit, ou pas peut-être, mais je préfère prévenir. Et en gros, ça se passe un peu dans le futur ^^ /HRP]



Quelques jours après sa rencontre avec les Héritiers, Unjiia se trouvait enfin dans le désert de Vol'Dun. La trollesse avait eu malheureusement confirmation, des trolls de sa tribu servaient maintenant les maîtres des insectes. Elle ne pouvait pas laisser passer ça. En faisant très attention d'éviter les petits bonhommes renards et les hommes cobra, ainsi que les animaux sauvages, elle s'était enfoncée dans le désert. Même si ce n'était pas Tanaris, elle était quand même dans son élément.

N'importe quel observateur extérieur se demanderait pourquoi les trolls des sables se battaient entre eux. D'ailleurs, elle retirait sa lance de la poitrine d'une trollesse qui s'écroula, déjà morte. Un peu plus loin, un troll était assis, se tenant le ventre, tentant de limiter l'hémorragie. Le troll regarda Unjiia et protesta, mais aucun son ne sortit de la bouche de la trollesse. Regardant le cadavre à côté d'elle, elle y pointa sa lance en marmonnant une prière, ses yeux luisant plus que d'habitude d'une froide lumière bleue, et sous le regard horrifié du blessé, un squelette se releva du cadavre, déchirant peau et chair, n'en laissant qu'un amas difforme.

Le squelette se tint devant Unjiia, les bras ballants, la mâchoire tombante. Donnant un ordre, le squelette se déplaça, ramassa son arme et se dirigea vers le troll. Celui-ci, tétanisé, vit le bras squelettique se lever, la lame reflétant le soleil, puis d'un coup sec, la lame s'enfonça dans son cou. Tué par le squelette de sa soeur d'arme, qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ?

Une fois le deuxième troll mort, Unjiia balaya l'air de la main et le squelette relevé se disloqua sur le cadavre du troll fraîchement tué. Se dirigeant vers les cadavres, elle arracha un doigt à chaque corps, ne gardant que l'os. Elle entendit des petits cris pas loin derrière. Se retournant, elle vit un groupe d’hyènes, babines retroussées. La trollesse sourit :

" Les corps ils sont à vous. Unjiia elle a fini avec eux, elle doit en trouver d'autres."

Elle continua sa traque. A chaque fois qu'elle tuait un troll, elle sentait une pointe de satisfaction, mais elle ne lui appartenait pas, elle en était sûre. Même si elle faisait preuve de cruauté, la trahison ne souffrant d'aucune pitié, elle n'éprouvait aucune excitation. Elle faisait ce qui devait être fait. Les Farrakis souffraient déjà d'une mauvaise réputation et eux, ne faisaient rien pour arranger les choses. Peut-être pourrait-elle raisonner ceux de la ville.

Se retournant, elle vit les hyènes se repaître des cadavres. Elle se souvint d'une histoire de quand elle était petite. Juste le souvenir de l'innocence de l'enfance et le confort de ce temps-là lui arracha un sourire triste. Reprenant vite sa constance, elle continua sa route. Elle avait une mission pour le Père du Sommeil, elle devait lui envoyer des âmes.

Bien plus tard, la nuit tombait. Unjiia s'était réfugiée sous un promontoire rocheux, à l'abri des prédateurs et des éléments. Elle avait quand même appelé son raptor squelette qui se tenait pas loin, immobile, montant la garde. A la lumière du feu, elle perçait des trous dans les os qu'elle avait collectés. Elle se faisait un collier avec les os de ses ennemis, et pour les os plus petits, elle se faisait un bracelet qu'elle attacherait à une de ses chevilles. Ces bijoux pourraient lui être utiles, des morceaux d'esprits restaient attachés aux ossements.

Sa croisade n'était pas finie, tout comme ses bijoux. Dans les jours suivants, elle allait continuer à traquer les trolls du désert et à les éliminer un à un.




Bien loin de là, dans les Tarides, c'était une tout autre ambiance qui régnait. Accroupi dans les hautes herbes de la savane, Jibsu, le massif Amani observait un Zhévra, une flèche encochée à son arc. Derrière lui, sous un arbre, Kalanor, son ours, faisait ce qu'il faisait de mieux : roupiller. Et devant lui, tapies et cachées, Hizzlaa sa compagne de chasse lynx et Jilanthy, sous sa forme animale.

Il se demandait comment la druidesse arrivait à se camoufler. Le bleu de son pelage tranchait avec les couleurs dorées de la végétation. Et pourtant, leur proie ne se doutait de rien, la tigresse restant bien silencieuse quand elle se déplaçait.

D'ailleurs, la trollesse allait servir à rabattre l'animal, ce qu'elle fit à merveille. Chargeant, elle obligea le Zhévra à se diriger vers Hizzlaa, toujours tapie. La druidesse rattrapant la proie, elle s'accrocha à l'aide de ses griffes, de ses défenses et de ses crocs à la croupe, puis de tout son poids, elle tenta de le faire tomber. L'animal, paniqué tenta de lui donner des coups de sabots, et ne vit pas l'éclair rouge foncer sur lui. La lynx l'attrapa à la gorge pour l'affaiblir et l'étouffer.

Les deux félins lui dégageant le passage, le troll se redressa, banda son arc et visa minutieusement. Il ne voulait pas blesser ni la tigresse, ni la lynx, et il voulait tuer le zhévra le plus rapidement possible. Retenant sa respiration, il décocha sa flèche qui vint se ficher dans le poitrail de la proie. Hizzlaa acheva l'animal au niveau du cou.

Puis il se dirigea vers le corps. Jilanthy repris sa forme de trollesse, caressa la tête d'Hizzlaa puis sortit un poignard à lame de pierre. Pour ne pas gâter la viande, elle vida l'animal de ses abats ce qui ravit la lynx, et aussi l'ours, qui entre temps, avait été appelé par le repas. Puis il avait besoin de reprendre des forces, c'est lui qui allait porter le reste sur son dos.

Arrivés pas loin de la hutte, Jilanthy et Jibsu entreprirent de dépecer l'animal et de le découper, sous les yeux des animaux, rejoints par un faucon dragon et un aigle, qui, posé sur l'épaule du troll, ne manquait pas une miette du spectacle. Partageant le fruit de leur chasse, les trolls firent cuire leurs parts. Il fallait chasser tous les jours pour nourrir ce petit monde, et la chasse n'était pas toujours une réussite, même si leur technique était bien rôdée. Le soleil se couchait également dans les Tarides, annonçant une soirée tranquille.