Celui qui dort

Sous le ciel nocturne et étoilé des Tarides, La lune n’étais pas visible dans la voute céleste cette nuit-là. Le calme absolu était présent, partout régnait le silence et l’obscurité. Pas un animal n’était de sortie. Pas un Oiseau ne traversait le ciel. Tout dans la savane était silencieux comme si l’esprit sauvage de ces terres lui-même retenait son souffle. Mais l’atmosphère était lourde et emplit d’une chaleur étouffante précédant l’orage. Au milieu d’une des nombreuses plaine de la savane se dressait un vieille arbre desséché,  meurtri depuis longtemps de ne pas avoir trouvé de l’eau en quantité satisfaisante. Cet Arbre avait bien mal choisit son endroit pour pousser. Le liquide nécessaire à toute forme de vie avait quitté cet endroit depuis longtemps. C’est alors qu’une main aussi desséchée et noueuse que l’arbre s’appuya sur celui-ci. Cette main appartenait à un vieux troll essoufflé et courbé, le visage face à la terre alors que sa main libre était posé sur son torse. Son visage et son corps masqué sous diverses couches de tissus et d’os ornant sa sombre tenue qui semblait gelée par endroit malgré la chaleur ambiante. Des stalactites pendaient aux défenses de son masque fais d’ossement. Le vieillard troll tentait vainement de reprendre son souffle. Il parlait tout bas au dernier être, autrefois vivant qui pouvait l’écouter. L’arbre mourant aussi courbé que le troll semblait se penché comme pour prêter attention aux paroles du vieillard.


-Ils ne l’ont pas écouté… disait le vieux, très vieux troll qui posa un genou à terre, ayant de plus en plus de mal à respirer. Le Kaz’… Antu… il a échoué… Les … héritiers… Un grand…Danger… Après une quinte de toux. Le dénommé Kaz’Antu posa son second genou à terre. Un bref silence prit place subrepticement avant de s’évanouir face au petit rire du vieillard qui reprit d’une voix éteinte :


- Enfin… Le Kaz’Antu… Il va payer… pour ses erreurs… Il aura essayé… D’aider… Mais… une nouvelle quinte de toux interrompit le vieux troll dont la main glissa du tronc. Il s’allongea petit à petit par terre, sur le sol poussiéreux de la savane désertée. Il n’arrivait pas à le croire. La Mort lui était enfin offerte. Toutes ses années s’étaient écoulées alors qu’il accusait le poids des ans mais ne faiblissait pas. Il avait fini par se croire maudit. Il avait enterré son père et sa mère ainsi que son propre frère et sa sœur, mais également sa femme et sa fille. Depuis il avait peu à peu abandonné sa raison avec son passé. Cherchant lâchement celui qui pourrait mettre fin à cette malédiction. Mais cette nuit, sa tâche était achevée. Enfin… dit-il à nouveau tout bas. Alors qu’il fermait ses yeux petit à petit. Une fois complètement clos. Kaz’Antu, le sourire aux lèvres, s’endormit, une dernière fois. Son dernier soupir fut emporté par la brise qui se mit à souffler  de plus en plus fort. L’orage éclata, comme si la savane entière soufflait de soulagement. Les lourdes gouttes de pluie s’écrasèrent sur le sol oublié de l’eau depuis longtemps.


Une fois la tempête passée, Un autre troll s’approcha de l’arbre mort et du cadavre qui gisait à ses racines, cet individu était grand et fort, jeune et fier. D’un pas lent, presque cérémonieux. Le nouveau venu ne s’arrêta qu’une fois au pied de l’arbre desséché. Il se pencha et souleva sans peine le cadavre de celui qu’il considérait comme son père. Et l’emporta, loin de cette terre qui avait repris son activité. L’Aube pointant à l’horizon. De grandes choses vont se passer. Et Quelqu’un transgressait la loi ultime, celle de la vie… Et de la mort. Le Fardeau que le vieillard troll avait abandonné, venait d’être récupéré.  Et les jours avenir ne présageaient rien de bon.