Méli-mélo de questions trolles

Je crée cette section "fourre-tout" pour rassembler les nombreuses questions en vrac qui m'ont été posées au fil des années, concernant les trolls. Je tenterai d'être la plus exhaustive possible et d'inclure le plus d'éléments sourcés. Elle sera amenée à être régulièrement enrichie par l'ajout de nouvelles questions, et aussi par la modification ultérieure des réponses apportées.

En effet lore de World of Warcraft est évolutif. Contrairement à l'histoire d'un livre, figé dans le temps, celle d'Azeroth est construite et corrigée par des employés de Blizzard Entertainment depuis plus de trente ans. Des employés qui vont et s'en vont, qui apportent leur touche personnelle, leurs inspirations et leur vision de ce que doit être l'histoire de World of Warcraft, en modifiant par conséquent les éléments antérieurs placés par leurs collègues.

De plus, World of Warcraft est bien plus qu'un jeu isolé : il s'est décliné sous des formats variés, allant de nombreux romans, encyclopédies, bandes dessinées et mangas, à des jeux de rôles sur table et cartes à collectionner.

Pour ce méli-mélo de lore troll, on va donc se casser un peu la tête et se placer dans un double point de vue :

1) Détective / Enquêteur : pour trouver des indices dans les quêtes, des pistes au détour de dialogues de personnages ou de descriptions d'objets, fouiller dans le passé des textes supprimés (WoW Classic va nous y aider) et dans tout l'univers étendu,

2) Historien / Archéologue : pour classer les indices par ordre d'importance, croiser les informations, les remettre dans leur contexte, les pondérer en fonction de la fiabilité de la source, se poser la question de la crédibilité de celui ou celle qui les a énoncé, accepter que des éléments ultérieurs pourront modifier les interprétations faites.

Tout ceci va nous permettre d'énoncer des réponses avec un certain niveau de confiance/certitude, variable. Parfois, la réponse s'appuiera sur une base d'éléments solides et on pourra être presque entièrement sûrs de notre réponse. D'autres fois, il n'y aura pas de réponse tranchée, voire on se retrouvera face à des informations contradictoires. Il faudra souvent se heurter au manque de clarification et se contenter d'hypothèses partielles, en acceptant de rester mesuré et prudent sur ce que l'on pense être vrai.

Enfin, certaines informations n'existent tout simplement pas, elles n'ont jamais été traitées par Blizzard et on n'a aucun moyen de savoir. Par exemple : qui est la mère de Vol'jin ? Ici on ne peut pas théoriser, ni même spéculer, on n'en sait rien, car ce personnage n'existe pas. Même si l'on incarne un Sombrelance âgé en jeu de rôle, qui serait sensé connaître l'identité de la mère de Vol'jin, c'est un sujet qui ne peut être abordé et doit être évité, jusqu'à ce qu'un jour peut-être Blizzard trouve un intérêt à construire ce pan de la généalogie du défunt chef ?


Maintenant que vous êtes préparés pour ce qui nous attend, creusons nous la tête !  

Sommaire

Zandalar a-t-elle oui ou non été engloutie sous les eaux ?

Comment fonctionne la régénération trolle ?

Jusqu'à quel âge peuvent vivre les trolls ?

D'autres sujets à venir...

On commence cette série avec une question piège !

En effet, la réponse évidente depuis Battle for Azeroth serait : non. On voit de nos propres yeux en jeu l'île et la ville-temple de Zuldazar, parfaitement fonctionnelle, sans la moindre trace d'un passage subaquatique ou même d'une petite inondation.

Cependant si vous étiez présent durant l'extension Mist of Pandaria, cet état de fait a de quoi surprendre. En effet, depuis Cataclysm, les Zandalari, menés par la mystérieuse figure du prophète Zul, agent du roi Rastakhan, diplomate prônant l'unité de la race trolle et mystique aux visions prémonitoires, sillonne Azeroth en rencontrant les tribus pour les aider et les prévenir qu'elles ne pourront surmonter l'extinction totale qu'en joignant leurs forces. Ses intentions restent obscures et, bien qu'apparaissant dans la cinématique d'introduction du patch 4.1 Gloire aux zandalari, il n'est pas présent en jeu, ni dans les quêtes, ni dans les nouveaux donjons de Zul'gurub et Zul'aman.

Spoiler:

Ce n'est qu'à l'extension suivante, Mist of Pandaria, que les motivations de cet individu sont formellement établies et développées au travers d'un ancien pacte millénaire avec les mogu : les zandalari qui le suivent cherchent à honorer cette vieille alliance dans le but d'obtenir un nouveau foyer pour leur peuple. Et pourquoi cherchent-ils un nouvel endroit où vivre ? Parce que Zandalar est sous les eaux.

Ceci est abordé à de nombreuses reprises dans les textes en jeu et décrit comme la conséquence du Cataclysme provoqué par Aile-de-mort.



Le chroniqueur Cho des Pandarens, lui aussi, conscrit et relate ces évènements historiques selon des descriptions similaires, bien qu'il ne puisse s'appuyer que sur des témoignages et les mêmes documents que ci-dessus puisqu'il n'a pas pu assister à cela en personne :


À la lumière de ces informations, il ne fait aucun doute, à l'époque, que l'île de Zandalar a été engloutie sous les eaux : elle dérive au gré des courants, après avoir été secouée de séismes qui ont fait s'affaisser le palais, des fissures étant apparues sur les structures avant que les raz-de-marée frappent et que les eaux ne montent lentement mais surement jusqu'à ce que tout soit immergé et plonge dans la mer.

Lors de l'extension suivante, Legion, il n'est plus fait mention de Zul et de Zandalar, bien qu'une poignée de trolls zandalari, sans doute des marins égarés de la flotte, fassent un bref caméo. Mais à la surprise générale, pour Battle for Azeroth, nous nous rendons sur l'île de Zandalar, dont les temples, le palais, et les édifices sont intacts et plus grandioses que jamais !

Ceci mes amis, c'est ce que les fans appellent communément un retcon. C'est-à-dire une continuité rétroactive qui efface ce qui avait été précédemment établi. Cinq années ont passé et les développeurs ont changé ou oublié, et souhaitent inclure l'île de Zandalar comme zone d'exploration principale, qu'importe si ça n'a pas de sens. Et qui se souvient de ces insignifiantes explications de raz-de-marée datant de Cataclysm et MoP ? Personne ! Si ? Absurde !

Mais cette affaire est un cas d'école car, plutôt que d'imposer ce changement sans donner aucune explication (comme cela arrive souvent ne vous y trompez pas) en haussant les épaules "Oh c'est pas si grave, personne ne le remarquera" à la David Goodenough, il y a au moins UN développeur qui a pris à sa charge discrètement de réparer la continuité. Réparer la continuité, c'est résoudre le paradoxe en trouvant une justification rationnelle pour le rendre cohérent et que ce ne soit plus un paradoxe. Vous suivez ?

Au détour d'une quête, vous trouverez donc ce PNJ près du port qui explique d'une manière courte et sommaire que l'île de Zandalar a bien fait face à de graves dégâts mais que depuis lors les Zandalari qui n'ont pas suivi Zul ont eu le temps de tout reconstruire à l'identique.


Après tout, dans un monde magique, où des loas gigantesques peuvent aider à faire reculer les eaux grâce à leurs pouvoirs, et avec un peuple manœuvrant des diablosaures et navrecornes pour redresser des bâtiments grâce à leurs forces colossales, cela ne parait pas impossible.

Dans le même temps, peut-être Zul avait-il intentionnellement amplifié ses prévisions pour faire craindre le pire, la destruction totale de l'île, et que ceux qui l'ont suivi, ayant été témoins des premiers dégâts, n'ont fait qu'imaginer la suite fatale telle qu'il l'avait décrite... et qui ne s'est finalement pas produite. De fait, ce qui est écrit dans leurs journaux de voyage est largement extrapolé. Leur version était biaisée.

Du coup, dans cette affaire est-on réellement face à un retcon, dans le sens où les éléments de Battle for Azeroth n'abolissent pas les éléments précédents de Mist of Pandaria ? Zandalar a connu de graves séismes et tsunamis et était en train de glisser dans la mer, c'est vrai. Mais Zandalar a été sauvée, remise debout et reconstruite, c'est vrai aussi. Les deux sont vrais. La continuité est réparée. Il est juste regrettable qu'aucun autre PNJ ou objet à lire ne fasse mention de cet événement majeur de l'histoire récente de l'île.

Maintenant vous saurez que si dans votre histoire, votre personnage zandalari n'a pas suivi Zul, et qu'il est resté à Zuldazar tout le temps, il a probablement connu une période où tout le port de Zandalar était sous l'eau et où Rastakhan bénéficiait d'une piscine privée dans son palais incliné !

Aujourd'hui on s'attaque à un gros morceau et on va tout détailler point par point. Car voici sans doute le sujet qui intrigue et qui suscite le plus d'interrogations parmi ceux qui s'initient à la race trolle de World of Warcraft. Caractéristique unique à ce peuple, présente depuis l'aube de la race (aussi bien concrètement en jeu que dans le lore d'Azeroth), tous les roleplayers de trolls se sont un jour demandés quelles étaient les "règles et limites" de cette fameuse capacité de guérison innée et jusqu'à quel point il est possible de l'utiliser sans paraître "increvable".

La stupéfiante régénération des trolls d'Azeroth a été traitée sous différents angles qui enrichissent son fonctionnement. Cela a créé par le passé de nombreux débats qui n'ont pas lieu d'être car, nous allons le voir, tous fonctionnent ensemble et en même temps.

Nous allons commencer par l'aspect le plus simple : la biologie. Cela peut paraître évident pour certains, mais il est toujours bon de le rappeler : les trolls possèdent cette compétence biologique intrinsèque qui leur confère ce pouvoir. C'est une aptitude anatomique naturelle, comparable à la queue des lézards qui repousse. Si vous voulez d'autres analogies "terriennes", considérez les étoiles de mer capables de se recomposer un bras, axolotls, hydres (qui doivent leur nom à l'animal mythologique dont la tête repousse à chaque fois qu'elle est coupée) et autres poissons-zèbres pouvant recréer un cœur endommagé sans en garder aucune cicatrice ! De nombreux êtres vivants de notre propre monde sont dotés de capacités régénératives spectaculaires dont les rouages ne sont pas totalement compris et sont encore étudiés de nos jours.

Ceci est retranscrit dans le livre Chroniques, premier volume qui établit le fait qu'il s'agisse d'un trait physiologique (partie de la biologie qui traite des fonctions des organes chez les êtres vivants).


Néanmoins, une ancienne session de F.A.Q. "AskCdev" dans laquelle un joueur demande pourquoi Zul'jin n'a jamais récupéré son oeil et son bras apporte un nouvel angle sur le sujet. La réponse des développeurs laisse entendre une intervention des loas dans le processus de régénération trolle. Cette intervention peut être favorable ou défavorable. En d'autres mots, les loas peuvent l'amplifier, ou au contraire la réduire, voire la stopper entièrement jusqu'à empêcher de guérir la moindre petite plaie (donc pire que la régénération d'un humain standard). Les loas ont donc un impact important sur la vie (et la survie) des trolls.


On retrouve ce concept d'intervention divine dans le conte de Gri'lek le vagabond, un objet à lire en jeu disponible depuis Vanilla et accessible sur Classic. Le personnage de Gri'lek est maudit par les loas qui sont furieux contre lui. Alors, puni, il est condamné à vivre sans son bras droit qui ne se régénère pas.


Enfin, dans le roman « Vol'jin les ombres de la Horde », ce dernier n'a plus qu'une régénération limitée, parce qu'il a perdu son sentiment d'être troll, parce qu'il ne s'en croit plus digne. Ce passage indique que l'estime de soi, l'auto-persuasion, la conviction que notre corps va guérir, joue aussi un rôle dans sa guérison. En d'autres termes on parle ici de l'influence de l'effet psychologique placebo. À l'inverse, perdre confiance en soi, être convaincu qu'on ne va pas guérir agit de façon néfaste (effet nocebo). Ces états et ressentis psychiques avérés de notre propre monde, sont représentés dans le livre sous la forme magique et symboliquement poétique d'une perle.


Les trois "moteurs" de la régénération trolle que nous venons de parcourir sont à mes yeux compatibles l'un avec l'autre. À mon sens, la régénération trolle est une capacité naturelle intrinsèque, de la même façon que les écailles électriques sont intrinsèquement le pouvoir des lézards-tonnerres, mais que les loas peuvent booster OU freiner cette capacité, de même que l'auto-suggestion.




Nous avons vu la théorie (comment ça fonctionne), il faut se pencher sur la pratique : à quel point est-ce efficace et remarquable ? Les divers textes que l'on peut trouver dans l'univers étendu (tous les supports en dehors du jeu World of Warcraft lui-même) oscillent souvent entre la régénération de doigts et orteils, jusqu'aux membres complets, comme vous l'avez sans doute constaté dans les extraits ci-dessus. Les exemples supplémentaires sont nombreux.

Dans l'ancienne interface du site officiel de Blizzard jusqu'en 2010, il existait un compendium qui se présentait comme une "bibliothèque historique". Ce compendium reprenait des informations détaillées pour chaque élément majeur du lore disponible à l'époque, notamment les races. On parlait effectivement pour les trolls de régénérer des membres coupés et des blessures très graves.


Cependant le court récit narratif « Vol'jin le jugement », écrit en 2011 et encore accessible sur l'actuel site officiel du jeu, annonce plutôt que le pouvoir provient des loas et qu'il est limité aux doigts et orteils.


Pourtant dans le roman « Vol'jin les ombres de la Horde », paru en 2013, l'auteur met en avant les prodigieuses facultés de guérison, qui prennent au dépourvu les pandarens lorsqu'un ennemi zandalari ayant subi une très grave blessure est toujours bien conscient, en train de se reconstituer et de se préparer à frapper.


Plus tard dans le même livre, Vol'jin reçoit une flèche à travers la cage thoracique, qui lui perce le flanc, lui élance les côtes et ressort dans le dos. Diagnostic : poumon vraisemblablement perforé, une ou plusieurs côtes fêlées ou cassées. La blessure est suffisamment grave pour lui faire mettre genou à terre. Pourtant, lorsqu'il retire la flèche, la blessure guérit instantanément et il reprend le combat sans attendre.


Comment trancher ? En nous tournant vers le support principal bien sûr : le jeu lui-même. Avons-nous des exemples de trolls gravement blessés ? Bien sûr ! Il est possible d'accomplir des quêtes liées à des trolls blessés. La première date de l'extension WoD et il s'agit d'une trollesse sombrelance capturée et torturée par des ogres, que l'on retrouve en piteux état : un bras cassé, plusieurs côtes brisées, rate écrabouillée. Pourtant en s'absentant "un petit moment", le temps de lui retrouver ses vêtements et armes, cela lui suffit à "respirer un coup", remettre en place ses côtes et elle se relève à nouveau d'attaque pour se venger de ses agresseurs.


De même, dans une quête de métier forgeron de BfA, un Zandalari ironise après s'être fait arracher la main par un dimeurtrodon : "Cette main, j'en ai fait mon deuil. D'ailleurs, elle s'est déjà régénérée." Il s'agit bien d'une main complète, pas d'un seul doigt, même si le temps que ça a pris est vague ("il y a peu" peut autant signifier il y a une heure qu'une semaine).


En résumé, il n'y a aucun doute, les trolls sont dotés d'un pouvoir de guérison vraiment spectaculaire qui leur permet de se reconstituer des membres coupés, de ressouder les os à une vitesse déconcertante, de cicatriser immédiatement les plaies et de soigner les organes endommagés.

Libre à chaque roleplayer de moduler ce que son troll est capable de régénérer ou pas, ou de la vitesse que cela prend (une minute, une heure, une nuit, plusieurs jours ?). Il n'y a pas de définition officielle fixe et comme on l'a vu, de nombreux facteurs peuvent entrer en compte et affecter la régénération, la faisant ainsi varier d'un troll à un autre.

Par exemple, au vu des crimes commis par les trolls Drakkari ayant sacrifié leurs loas, il serait plausible que leur régénération en soit très négativement affectée si le loa panthère des neiges Har'koa les a maudit en retour pour leurs actes. De même un troll qui seulement doute du chemin emprunté par sa tribu ou par lui-même, de sa légitimité, peut de manière inconsciente diminuer sa propre confiance en lui et donc sa capacité de régénération.

Attention toutefois, la régénération trolle n'inclut visiblement pas l'éjection automatique des objets étrangers logés dans le corps. Comme on l'a vu plus haut, Vol'jin extrait lui-même la flèche de son torse. Si un troll se prend un coup de fusil à plombs ou une explosion de grenade à fragmentation... cela peut être handicapant d'avoir tous les tissus qui cicatrisent autour de ces objets avant d'avoir eu le temps de les retirer !

En outre, si vous vous êtes fait piétiner par un troupeau de kodos enragés et votre tête est retournée, chaque membre fragmenté, il va peut-être vous falloir un peu d'aide extérieure pour tout ré-axer et remettre dans le bon sens. Vous ne pouvez probablement pas espérer que votre corps se redresse mécaniquement tout seul, contrairement à celui de la cyborg Nebula dans les films Marvel.


De même, rien ne l'indique, mais probablement qu'une bonne régénération compte sur une bonne hygiène de vie : des apports nutritionnels adéquats si possible et du repos.

Et n'oublions pas que certains poisons -au moins un utilisé par les Garrosh'ar contre Vol'jin- semblent réduire la régénération trolle également.

Cela nous amène à nous interroger sur l'influence du vieillissement dans cette capacité.


Plus on vieillit, moins le corps suit. Cette règle fatidique s'applique-t-elle au pouvoir de guérison des trolls d'Azeroth ? On va y répondre rapidement : on n'en sait foutrement rien. On ne sait déjà pas l'âge exact des trolls considérés les plus âgés, comme Sen'jin en son temps. Ou encore celui de maître Gadrin, un vénérable sombrelance qui a enseigné au jeune Vol'jin il y a des années et qui doit donc être d'un âge avancé maintenant... mais à quel point ? Il peut aussi bien avoir 60 ans que 80 ans. Et il ne montre aucun affaiblissement.

Il existe deux quêtes qui évoquent le vieillissement chez les trolls mais il s'agit de problèmes de vue ou de mastication/digestion.


Rien n'indique nulle part dans le jeu ou hors du jeu qu'un âge avancé affecte le pouvoir de régénération des trolls. Cependant il est possible d'imaginer, au choix et à la discrétion de chaque joueur, si son personnage est plus ou moins bien conservé. Après tout, comme dans notre monde, à âge équivalent, les personnes âgées ne conservent pas les mêmes facultés. Certains font des marathons pendant que d'autres végètent. Il n'y aura donc aucun mal à rencontrer des roleplayers d'avis différents sur la condition de leur troll âgé car cela pourra s'expliquer encore une fois par la variabilité individuelle.

Ces quêtes auront au moins permis de valider qu'un troll vieux est potentiellement amené à subir les mêmes inconvénients qu'on rencontre habituellement pour les autres races. On est donc totalement libre d'imaginer un vieux troll avec la vue qui baisse, des rhumatismes, de la surdité ou encore de la sénilité.

Moi aussi je l'ai lu ! Il s'agit d'un passage du roman « Vol'jin les ombres de la Horde », où ce dernier après avoir repris sa perle de "confiance en lui" et s'être à nouveau convaincu d'être digne d'être un troll et le meneur des Sombrelances, prend le contrôle du pouvoir de guérison fraichement recouvré.


C'est le seul exemple qu'on ait de ce phénomène de prise de contrôle. On n'a aucun autre cas avéré où un troll peut en faire autant, ni dans l'univers étendu, ni dans le jeu. Or Vol'jin n'est pas n'importe quel troll. C'est un chasseur des ombres, c'est-à-dire un troll avec une affinité si intime avec les loas qu'ils lui apparaissent en vision, le guident au quotidien et sont quasiment à ses côtés en permanence. De plus dans ce livre, le parti-pris de l'auteur est que Vol'jin est un cas exceptionnel, peut-être le sauveur de toute la race trolle, il surpasse les Zandalari en ce sens. Le livre le décrit aussi comme l'un des derniers, si ce n'est le dernier, chasseur des ombres troll. Ce qui est totalement faux puisqu'en jeu on voit des chasseurs des ombres existant dans toutes les tribus, et la tribu sombrelance elle-même en recèle de très nombreux, dont Rok'han.

Convenons donc que ce roman s'autorise potentiellement à accorder à Vol'jin des dons qui n'ont jamais été décrits par ailleurs. En conséquence, je reste pour ma part extrêmement prudente sur cette information. Tant qu'on n'a pas d'autres exemples de trolls ordinaires qui ont volontairement gardé des cicatrices ou des organes/membres en moins, je ne me prononcerai pas formellement sur la possibilité pour un troll lambda de choisir les parties de son corps qu'il veut régénérer ou pas.

En outre le jeu ne permet tout simplement pas d'afficher des cicatrices sur le visage ou le corps des trolls à ce jour, ni de couper des bras ou des mains. Impossible donc de représenter correctement un troll mutilé... à part pour ce qui est des yeux avec un cache-oeil ou autre bandeau.


Excellente question ! Je vois que vous suivez toujours ! Pour Zul'jin, on l'a vu ci-dessus les développeurs avaient répondu en suggérant que c'était plutôt liée aux loas. Peut-être a-t-il perdu leur faveur en s'alliant aux orcs et en encaissant la défaite ? Notons toutefois que Zul'jin n'est pas non plus un troll "exemplaire" et que le raid de Zul'aman révèle son alliance avec le maléficieur Malacrass pour subtiliser les pouvoirs des loas amanis et les infuser de force dans des trolls soigneusement sélectionnés par lui-même. Même si cela arrive après qu'il ait reçu ses blessures, il n'était peut-être pas tout à fait innocent auparavant et avait peut-être déjà pensé à ce plan qui, s'il avait été découvert, lui aurait bel et bien valu le courroux des loas de sa tribu. On ne reste que dans les hypothèses car aucune information avérée n'a été donnée.

Concernant le roi Rastakhan, on ignore complètement comment il est devenu borgne. Cela n'est jamais évoqué. On sait qu'il a subi de nombreuses tentatives assassinat au cours de sa longue vie (au moins quarante-six!) mais rien n'indique que cette blessure n'ait pas plutôt été causée au cours d'un combat ou accidentellement. On ignore donc si cet oeil perdu est un choix volontaire de Rastakhan de ne pas le régénérer, ce qui en ferait le deuxième exemple de troll "pas-très-lambda" à pouvoir contrôler son pouvoir de guérison, ou s'il y a une autre raison plutôt liée aux conditions dans lesquelles cette blessure a eu lieu.

En effet, je soulève ceci car il existe potentiellement une condition qui empêche la régénération de s'accomplir. La cautérisation par les flammes ou par un métal brûlant. En effet on trouve plusieurs indices en jeu qui pourraient indiquer que les brûlures avec une chaleur élevée, ou bien l'exposition à des métaux en ébullition, pourrait empêcher le corps troll de se régénérer.

Premier indice, une dent. Cette dent a été plombé avec de l'or mais on ignore si cela permettait comme pour nous, humains de la Terre, de la soigner car elle n'aurait jamais pu se régénérer. Ou si elle aurait pu se régénérer (comme les défenses qui poussent en continu) mais qu'il a été choisi, pour une raison esthétique ou rituelle d'en faire une dent en or.

Ensuite, on remarque que la personnalisation des trolls "standards" (c'est-à-dire Sombrelances) ne permet pour le moment que de se parer de peintures. Pas de tatouage. En effet, le tatouage consistant en une altération de la peau, un "dommage physique", la régénération trolle n'empêcherait-elle pas tout simplement le tatouage de persister plus longtemps qu'une simple peinture ? Tandis que si on regarde la personnalisation des trolls zandalari, il est bien indiqué qu'ils peuvent se parer de tatouages... en or. Autrement dit ils s'insèrent de l'or fondu sur/sous la peau pour que ça tienne. Le métal brûlant ayant cautérisé la peau à l'endroit où il est injecté, cette dernière ne pourrait pas se régénérer pour "retirer" le tatouage par cicatrisation et desquamation.

Le même procédé serait utilisé pour les piercings : si ceux-ci sont réalisés par cautérisation, à l'aide pointe en métal chauffée à vif, peut-être que la cautérisation de la petite plaie ainsi formée permet par la suite de changer de bijoux sans que le trou dans la peau se rebouche instantanément ?

L'exemple le plus impressionnant si on suit cette hypothèse est le cas de la prêtresse Alun'za qu'on rencontre à Atal'dazar. Il s'agit d'une trollesse qui a littéralement été recouverte d'or fondu, a survécu, mais dont le corps est maintenant figé avec cette couche d'or qui ne peut être retirée.


En conclusion, cette théorie n'est pas prouvée, mais elle permet d'envisager la possibilité que si la blessure à l'oeil de Rastakhan a été faite par un objet métallique ardent, les tissus dans l'orbite ont été brûlés et cautérisés, empêchant le processus normal cellulaire de recréer un oeil à cet emplacement.

Une question pertinente dans un monde où de nombreuses races vivent fréquemment centenaires, voire multi-millénaires ! D'après ce que nous venons de voir ci-dessus avec la régénération, on pourrait légitimement se demander si être doté d'un pouvoir de guérison spectaculaire ne garantit pas également un accroissement de l'espérance de vie. La réponse est malheureusement non. Nos merveilleux trolls sont tout ce qu'il y a de plus ordinaire sur ce point.

Le jeu ne donne presque aucune information sur l'âge des protagonistes, aussi la première mention des âges et espérances de vie provient du World of Warcraft The Roleplaying Game. Aux pages 173 et 174 on trouve ces deux tableaux :


Le livre donne les indications uniquement pour les trolls des jungles (les seuls jouables à l'époque, en incarnant un Sombrelance). On remarque que les tranches de vie pour les trolls sont semblables à celles des humains et des gobelins, à quelques balais près. Le livre rappelle aussi que ces données indicatives ont deux buts dans le cadre de ce jeu de rôle sur table. Le premier tableau permet d'avoir l'âge minimum que peut avoir un personnage de la race choisie quand il quitte son foyer et part à l'aventure (17 ans ici pour un troll) complété d'un certain nombre d'années de "formation". Quant au second tableau "effets de l'âge" il ajoute des bonus et malus en fonction du parcours du personnage : plus on vieillit moins on est fort physiquement mais plus on gagne en sagesse et en charisme...

Bref tout ceci est fort poétique et joli mais ça nous donne au moins une base. On pourra me rétorquer qu'il ne s'agit que des trolls des jungles, cependant nous ne disposons d'aucun élément de lore qui puisse laisser penser que les autres types de trolls diffèrent.

Il faut l'accepter : les trolls ne vivent guère vieux.

Sauf un.

Le seul cas avéré de troll très âgé est Rastakhan, qui a plus de 200 ans (200 ans de règne cité dans le parchemin "Notre roi et le conseil" qui s'obtient sur l'île du tonnerre en Pandarie, et on ignore à quel âge il est monté sur le trône).


En lisant ce passage, on a l'impression que ce sont les loas zandalari qui seraient à l'origine de son grand âge. On pourrait alors se dire que tous les Zandalari vénérant ces mêmes loas, ils pourraient partager cette exceptionnelle longévité. Sauf que l'extension Battle for Azeroth a clarifié tout ça.


Ce deux quêtes explicitent clairement le caractère unique du cas de Rastakhan : sa longévité est exceptionnelle, pour un Troll. On retrouve aussi l'idée de bénédiction des loas : longue vie, guérison rapide, force, tout est démultiplié par les loas ce qui le rend bien supérieur à la plupart des Trolls. Cependant c'est UN loa en particulier qui se chargeait d'augmenter son espérance de vie. Le loa des rois, Rezan.

Lorsque Zul et Yazma trahissent Rastakhan, ils le blessent avec un poignard dans le dos et le laissent pour mort. Récupéré in extremis par ses plus loyaux protecteurs, Rastakhan semble ne pas pouvoir revenir parmi les vivants... sans l'intervention de Rezan. Ce dernier ordonne au loa de la mort, Bwonsamdi, de ne pas emporter l'âme de Rastakhan de l'Autre côté.   


Bwonsamdi indique clairement : "Son âme, ça fait trop longtemps que tu refuses de me la livrer" ce qui signifie que Rastakhan aurait dû mourir depuis longtemps. C'est donc Rezan qui "repousse" littéralement la mort du roi zandalari et prolonge son règne.

Et nous en avons la preuve formelle lorsque l'avatar de Rezan meurt et ne peut plus assurer cette bénédiction. Rastakhan est alors en grande détresse, sentant le poids des années le rattraper soudainement tandis que son corps vieillit à vue d'oeil (ce n'était malheureusement pas représenté en jeu immédiatement).


On se rend également compte d'après les paroles de Gonk qu'il n'est pas du ressort de tous les loas de défier et repousser Bwonsamdi : seul Rezan avait la carrure pour s'interposer.

Concernant les prélats zandalari (dévoués de Rezan) ou les prêtres de Rezan, on n'a aucune quête ou texte indiquant qu'ils bénéficiaent du même traitement de faveur et qu'ils auraient eux aussi vieilli soudainement avec sa disparition. Rastakhan est un cas unique, et à l'heure actuelle aucune source n'indique formellement que les Zandalari, qu'ils soient prêtres ou poissonniers, bénéficient d'une quelconque espérance de vie augmentée magiquement. Vous pouvez donc considérer que les tableaux montrés plus haut s'appliquent pour toutes les tribus trolles.

Il reste une phrase tirée du livre "Vol'jin, les ombres de la Horde" (oui encore lui, ce roman parle beaucoup des trolls !) qui évoque une durée de vie plus large pour les Zandalari et qu'on m'a souvent mentionné. Penchons-nous donc dessus.


Si vous lisez bien tout le passage, il s'agit d'une réflexion sur ce qu'être un troll signifie. Cela révèle les pensées profondes de Vol'jin là-dessus. Bien qu'il considère les Zandalari comme des petits cochons bâtards pleurnicheurs, il leur reconnait qu'ils vivent certainement plus longtemps que le reste des trolls. Et c'est parfaitement logique. L'espérance de vie dépend en effet des capacités de nos corps à vivre longtemps, mais aussi et surtout de notre capacité à rester en vie ! Et sur ce point, tout est une question de mode de vie.

En moyenne, les Zandalari atteignent plus souvent l'âge vénérable (70-80 ans) comparés aux trolls d'autres tribus. C'est normal : au cours des derniers siècles, les Zandalari ont eu moins de chance de mourir sous les coups d'aventuriers, de la faim ou des guerres incessantes, puisqu'ils sont restés reclus à l'abri à Zuldazar depuis des millénaires (je rappelle qu'à l'époque de ce livre, Zandalar n'est pas accessible ni ouvert au monde). La plupart des trolls en Azeroth n'ont pas le temps de vivre vieux car ils se font tuer avant !

Si les Zandalari dans leur ensemble commencent à prendre part aux différentes guerres et combats qui ébranlent régulièrement Azeroth, envoyant des soldats dans la force de l'âge au front et subissant les invasions régulières des menaces multi-cosmiques, leur espérance de vie moyenne s'abaissera au niveau de celle des autres trolls.

Dernière mention : à l'heure actuelle on ignore totalement quel sera l'impact du pacte conclu avec Bwonsamdi devenu nouveau loa des rois sur l'espérance de vie de la reine Talanji. Blizzard n'a donné aucune information ou suggestion sur ce cas, il faudra donc attendre qu'ils développent le lore à ce sujet.